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Concerts

En ce moment, c'est le Festival d'Automne à Paris !

Si vous êtes déprimé(e) par l’arrivée des premiers frimas du mois de Ventôse, il ne vous reste qu’une chose à faire : prendre un grand coup de soleil de création artistique grâce à la 41e édition du Festival d’Automne !



"When the mountain changed its clothing" © Klaus Grünberg.
"When the mountain changed its clothing" © Klaus Grünberg.
Depuis le 13 septembre et jusqu’au 31 décembre 2012, ce festival pluridisciplinaire et international met en lumière - et produit - la création la plus pointue en faisant dialoguer toutes les Muses ou presque : danse, théâtre, musique, arts plastiques et cinéma. Depuis 1972, le Festival d’Automne imposent les grands noms de la scène artistique : les Patrice Chéreau, Pierre Boulez, John Cage, Bob Wilson et Karlheinz Stockhausen, pour ne citer qu’eux.

Cette année, c’est encore à vingt représentations et onze événements mêlant musique, théâtre, arts plastiques - entre autres - que nous sommes conviés pour mieux plonger dans le flux du processus créatif : des œuvres commandées ou inédites en France, des œuvres fondatrices du présent et des classiques. L’édition 2012 met à l’honneur le compositeur anglais Benedict Mason avec sept œuvres et deux commandes. Nous rencontrerons aussi le français Pierre-Yves Macé et le danois Hans Abrahamsen. Des interprètes incontournables - le pianiste Alexandre Tharaud -, des orchestres - la venue de l’Orchestre symphonique de la radio de Francfort est un point fort de la programmation. Mais on ne ratera pas non plus l’Ensemble Intercontemporain créé par Pierre Boulez, ou encore l’ensemble L’Instant donné.

"Meine Faire Dame. Ein Sprachlabor" © Judith Schlosser.
"Meine Faire Dame. Ein Sprachlabor" © Judith Schlosser.
Les rendez-vous de spectacles musicaux à venir ne sont pas moins passionnants : citons Heiner Goebbels au Théâtre de la Ville, l’incontournable Christoph Marthaler à l’Odéon avec "Meine Faire Dame. Ein Sprachlabor" - dont les mises en scène ont fait les beaux jours de l’Opéra de Paris sous l’impeccable direction de Gerard Mortier. Sans oublier une création au Centre Pompidou du japonais Ryoji Ikeda. Vous l’aurez compris, la Muse moderne adore l’Automne !

Festival d’Automne à Paris.
Du 13 septembre au 31 décembre 2012.

Notre sélection :
Du 25 octobre au 27 octobre 2012.
"When the mountain changed its clothing".
Conception, mise en scène & musique : Heiner Goebbels.
Ensemble musical : Carmina Slovenica.
Création théâtre musical. En Anglais, surtitré en Français.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.

Du 11 décembre au 16 décembre 2012.
"Meine Faire Dame. Ein Sprachlabor" (My Fair Lady. Un laboratoire de langues).
Mise en scène Christoph Marthaler.
Direction musicale : Bendix Dethleffsen.
Odéon Théâtre de l'Europe, Ateliers Berthier, Paris 6e, 01 44 85 40 40.

Renseignements et programmation :
>> festival-automne.com

Christine Ducq
Mercredi 17 Octobre 2012

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024