Ces deux êtres, au fil des jours où il ne passe rien, vont peu à peu s'apprivoiser, se découvrir, s'attacher dans cet espace vaguement intemporel de l'attente hors du quotidien, hors de l'intime, où pourtant l'intime va éclater de toute sa force.
Le français moyen inventé par Gilles Granouillet possède toutes les caractéristiques du genre : il est normal en tout. Marié, père d'une fille et d'un fils, il a pu construire une maison pour sa famille grâce à son travail de VRP en machines agricoles et offrir le confort, la sécurité et les études à ses enfants. Tout ce qui définit une existence banale, parfaitement ordinaire, idéalement ordinaire pourrait-on dire, il le réalise jusqu'au jour où son fils disparaît dans le désert pour se battre dans le camp d'un dieu dont il ignore tout, pour une cause inconnue de lui.
La disposition scénique présente la chambre, où se déroule l'action, comme un lieu très théâtralisé, comme pour s'extraire du documentaire. Les meubles et les murs sont autant d'écrans où l'obsession de la guerre explose sporadiquement. Un écran de télé retransmet également en continu des informations sur la guerre. C'est le lointain mais aussi l'espace mental du personnage que l'on partage. Un peu à l'écart, hors de l'action, Simon Chomel rythme la suite des jours de sa musique jouée en live. Une présence qui renforce la distance de cette chambre avec la réalité. Elle est malgré l'endroit où elle se trouve, en Turquie, une bulle pour l'instant épargnée du monde.
Le français moyen inventé par Gilles Granouillet possède toutes les caractéristiques du genre : il est normal en tout. Marié, père d'une fille et d'un fils, il a pu construire une maison pour sa famille grâce à son travail de VRP en machines agricoles et offrir le confort, la sécurité et les études à ses enfants. Tout ce qui définit une existence banale, parfaitement ordinaire, idéalement ordinaire pourrait-on dire, il le réalise jusqu'au jour où son fils disparaît dans le désert pour se battre dans le camp d'un dieu dont il ignore tout, pour une cause inconnue de lui.
La disposition scénique présente la chambre, où se déroule l'action, comme un lieu très théâtralisé, comme pour s'extraire du documentaire. Les meubles et les murs sont autant d'écrans où l'obsession de la guerre explose sporadiquement. Un écran de télé retransmet également en continu des informations sur la guerre. C'est le lointain mais aussi l'espace mental du personnage que l'on partage. Un peu à l'écart, hors de l'action, Simon Chomel rythme la suite des jours de sa musique jouée en live. Une présence qui renforce la distance de cette chambre avec la réalité. Elle est malgré l'endroit où elle se trouve, en Turquie, une bulle pour l'instant épargnée du monde.
Et c'est dans cet esprit et ce no man's land virtuel que va se développer la découverte mutuelle des deux personnages. Le petit français ordinaire y perdra quelques préjugés (Ecer, la femme de chambre, est en fait une intellectuelle dont les connaissances dépassent de loin les siennes). Une manière fine et belle de mettre en avant, dans ce canevas tragique, l'humain plutôt que de discourir des raisons générales de cette guerre.
Pourtant, les deux personnages sont intégralement impliqués dans le conflit, et pas exactement dans le même camp. C'est une part primordiale de cette rencontre, une part souvent non dite mais largement exprimée par les actes. Il est le père d'un combattant de Daesh tandis qu'elle, information que l'on apprend bien plus tard, est combattante peshmerga, une kurde devenue guerrière contre Daesh.
"Une Chambre en attendant" raconte cette belle histoire, une rencontre improbable mais que les événements de la planète ont provoquée, une rencontre qui, dans un monde merveilleux, se terminerait dans l'espoir, mais qui dans la réalité qui nous occupe, et c'est toute la beauté de cette pièce, fait échouer pour l'instant cet espoir. Pour l'instant. Elle est aussi une manière de rendre hommage aux femmes, à leur courage, à leur implication dans la guerre, car ici, c'est Ecer qui agit.
Une mise en scène bien servie par le jeu brut, rugueux, presque nature des deux interprètes qui donne aux deux personnages une réalité palpable, une simplicité efficace.
Pourtant, les deux personnages sont intégralement impliqués dans le conflit, et pas exactement dans le même camp. C'est une part primordiale de cette rencontre, une part souvent non dite mais largement exprimée par les actes. Il est le père d'un combattant de Daesh tandis qu'elle, information que l'on apprend bien plus tard, est combattante peshmerga, une kurde devenue guerrière contre Daesh.
"Une Chambre en attendant" raconte cette belle histoire, une rencontre improbable mais que les événements de la planète ont provoquée, une rencontre qui, dans un monde merveilleux, se terminerait dans l'espoir, mais qui dans la réalité qui nous occupe, et c'est toute la beauté de cette pièce, fait échouer pour l'instant cet espoir. Pour l'instant. Elle est aussi une manière de rendre hommage aux femmes, à leur courage, à leur implication dans la guerre, car ici, c'est Ecer qui agit.
Une mise en scène bien servie par le jeu brut, rugueux, presque nature des deux interprètes qui donne aux deux personnages une réalité palpable, une simplicité efficace.
"Une chambre en attendant"
Texte : Gilles Granouillet.
Mise en scène : Claudine Van Beneden.
Assistant mise en scène : Raphaël Fernandez.
Avec : François Font, Claudine Van Beneden, Rapahaël Fernandez, Simon Chomel.
Musicien et compositeur : Simon Chomel.
Scénographe : Blandine Vieillot.
Création vidéo : Catherine Demeure.
Lumières : Guillaume Lorchat.
Son : Magali Burdin.
Durée : 1 h 20.
● Avignon Off 2018 ●
Du 6 au 29 Juillet 2018.
Présence Pasteur,
13, rue du Pont Trouca, Avignon.
Tous les jours à 12 h 05, relâche le lundi.
Réservation : 04 32 74 18 54.
>> compagnienosferatu.com
Mise en scène : Claudine Van Beneden.
Assistant mise en scène : Raphaël Fernandez.
Avec : François Font, Claudine Van Beneden, Rapahaël Fernandez, Simon Chomel.
Musicien et compositeur : Simon Chomel.
Scénographe : Blandine Vieillot.
Création vidéo : Catherine Demeure.
Lumières : Guillaume Lorchat.
Son : Magali Burdin.
Durée : 1 h 20.
● Avignon Off 2018 ●
Du 6 au 29 Juillet 2018.
Présence Pasteur,
13, rue du Pont Trouca, Avignon.
Tous les jours à 12 h 05, relâche le lundi.
Réservation : 04 32 74 18 54.
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