Comment faire vivre un concert sans public dans une captation pour l'écran ? Belle idée que cette production de l'Orchestre de chambre de Paris et de la Philharmonie (où l'orchestre est en résidence) que d'inviter le chorégraphe Thierry Thieû Niang à mettre en espace le concert imaginé par les Prégardien, père et fils. Une unique soirée donc consacrée à la filiation entre les arts, entre les familles d'artistes, à l'idée de transmission familiale, et mettant superbement en lumière la relation entre l'orchestre, le piano et les chanteurs secondés par les danseurs (Thierry Thieû Niang et le jeune Jonas Dô Huù).
Une soirée au programme royal de surcroît avec des œuvres orchestrales, des extraits d'opéra ou d'oratorio de Beethoven et Schubert et, pour la part du lion, des lieder de ce dernier, souvent revisités avec des transcriptions pour orchestre par les plus grands, tels Brahms, Berlioz, Liszt, Reger ou Webern. Le concert, conçu donc comme une histoire explorant le parcours fait de joies et de souffrances d'une vie, celle d'un père et de son fils, nous emmène sur une route où chaque étape (treize moments) constitue une pure épiphanie.
Une soirée au programme royal de surcroît avec des œuvres orchestrales, des extraits d'opéra ou d'oratorio de Beethoven et Schubert et, pour la part du lion, des lieder de ce dernier, souvent revisités avec des transcriptions pour orchestre par les plus grands, tels Brahms, Berlioz, Liszt, Reger ou Webern. Le concert, conçu donc comme une histoire explorant le parcours fait de joies et de souffrances d'une vie, celle d'un père et de son fils, nous emmène sur une route où chaque étape (treize moments) constitue une pure épiphanie.
L'entrée en scène se fait avec l'Ouverture du "Prométhée" de Beethoven, donnée par un Orchestre de chambre de Paris dont l'homogénéité laisse un peu à désirer, avec des cuivres trop exubérants. Mais le plaisir de jouer ensemble est bien là. Un manque d'équilibre entre pupitres (plus prononcé dans la salle le 26 janvier que dans la captation) et de fondu entre les voix qui disparaîtra rapidement sous la baguette attentive de Lars Vogt.
L'idée d'hérédité du talent s'impose dès l'entrée de Julian Prégardien avec le "Prometheus" de Schubert (orchestré par Max Reger) sur un poème de Goethe. La voix large, chaude et éclatante du jeune ténor nous entraîne dans des hauteurs opératiques. Son père, Christoph, lui succède dans le "Greisengesang" fidèlement soutenu par l'orchestre. Le ténor à la crinière argentée y déploie son grand art de liedersänger, fait de subtilité, de sa capacité à colorer chaque mot, à rendre sensible une gamme presque infinie de sentiments mêlés. Un luxe d'émotions qui nous embarque pour un voyage fascinant dans les régions les plus secrètes de l'âme.
Lars Vogt, pianiste célébré, accompagnera aussi les Prégardien en solo ou en duo. Les ténors aux respirations communes, aux timbres richement mariés ont une belle présence, un vrai sens du drame, se renvoyant comme dans un miroir leurs images jumelles. Le ton de la soirée est donné : tout le spectacle se situera sur ces cimes, épousant les heurs et bonheurs d'une relation père/fils, du grand frisson de "Erlkönig" au lyrisme douloureux ("Der Wegweiser", "Der Doppelgänger") sans oublier les stations aux éclaircies radieuses ("Lied vom Wolkenmädchen").
L'idée d'hérédité du talent s'impose dès l'entrée de Julian Prégardien avec le "Prometheus" de Schubert (orchestré par Max Reger) sur un poème de Goethe. La voix large, chaude et éclatante du jeune ténor nous entraîne dans des hauteurs opératiques. Son père, Christoph, lui succède dans le "Greisengesang" fidèlement soutenu par l'orchestre. Le ténor à la crinière argentée y déploie son grand art de liedersänger, fait de subtilité, de sa capacité à colorer chaque mot, à rendre sensible une gamme presque infinie de sentiments mêlés. Un luxe d'émotions qui nous embarque pour un voyage fascinant dans les régions les plus secrètes de l'âme.
Lars Vogt, pianiste célébré, accompagnera aussi les Prégardien en solo ou en duo. Les ténors aux respirations communes, aux timbres richement mariés ont une belle présence, un vrai sens du drame, se renvoyant comme dans un miroir leurs images jumelles. Le ton de la soirée est donné : tout le spectacle se situera sur ces cimes, épousant les heurs et bonheurs d'une relation père/fils, du grand frisson de "Erlkönig" au lyrisme douloureux ("Der Wegweiser", "Der Doppelgänger") sans oublier les stations aux éclaircies radieuses ("Lied vom Wolkenmädchen").
Christoph Prégardien, diction admirable et musicalité irradiante, sait faire sentir la pesanteur du vécu, de l'abandon et de la mort ("Totengrabers Heimwehe") quand son fils, Julian, non moins habité, l'interroge fébrilement ("Mein Seele ist erschüttert") dans l'oratorio de Beethoven, "Le Chrisr au Mont des Oliviers". Tous deux sur le chemin du sublime apaisement final de "Nacht und Träume" et "Im Abendrot". Ils peuvent compter sur les danseurs pour faire vivre dans l'espace ce fécond dialogue, sous les belles lumières de Jimmy Boury.
L'Orchestre de chambre de Paris aura livré à mi-parcours une superbe Ouverture de "Coriolan", augurant du meilleur grâce à sa complicité avec le chef allemand.
Concert enregistré le 26 janvier et disponible jusqu'au 25 janvier 2022 sur la chaîne Arte Concert.
Ludwig van Beethoven (1770-1827) – Franz Schubert (1797-1828).
Christoph Prégardien, ténor, Le Père.
Julian Prégardien, ténor, Le Fils.
Thierry Thieû Niang, mise en scène et chorégraphie, Le Père.
Jonas Dô Huù, Le Fils.
Orchestre de chambre de Paris.
Lars Vogt, direction.
L'Orchestre de chambre de Paris aura livré à mi-parcours une superbe Ouverture de "Coriolan", augurant du meilleur grâce à sa complicité avec le chef allemand.
Concert enregistré le 26 janvier et disponible jusqu'au 25 janvier 2022 sur la chaîne Arte Concert.
Ludwig van Beethoven (1770-1827) – Franz Schubert (1797-1828).
Christoph Prégardien, ténor, Le Père.
Julian Prégardien, ténor, Le Fils.
Thierry Thieû Niang, mise en scène et chorégraphie, Le Père.
Jonas Dô Huù, Le Fils.
Orchestre de chambre de Paris.
Lars Vogt, direction.