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Les Prix SACD à Cannes : Prix du scénario, Quinzaine des réalisateurs et Semaine de la critique  24/05/2011

Chaque année, la SACD, partenaire fidèle du Festival de Cannes, soutient toutes les sélections en décernant des Prix pour récompenser les auteurs de films souvent singuliers qui font émerger de nouvelles écritures et des cinématographies prometteuses.

Prix du scénario de la compétition officielle au Festival de Cannes
Ce prix, créé à l’initiative de la SACD en 1994, a été remis le 22 mai lors de la cérémonie de clôture du Festival.
Le jury présidé par Robert De Niro a récompensé le film Footnote du réalisateur scénariste israélien Joseph Cedar.
Les précédents lauréats SACD du Prix du scénario du Festival de Cannes sont : Michel Blanc, Jacques Audiard, James Schamus, Hal Hartley, Youri Arabov, James Flamberg et John C.Ricards, Danis Tanovic, Paul Laverty, Denys Arcand, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, Guillermo Arriaga, Pedro Almodovar, Fatih Akin, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Lou Ye et en 2010 Lee Chang-Dong pour le film Poetry.

Prix SACD Quinzaine des Réalisateurs 2011
Décerné à Bouli Lanners pour Les Géants, réalisation Bouli Lanners et scénario Elise Ancion et Bouli Lanners. Ce prix, d’un montant de 4 000 euros, récompense l’auteur d’un long métrage francophone.

Le jury SACD est heureux de récompenser un réalisateur dont elle soutient et accompagne depuis longtemps le travail. Les Géants de Bouli Lanners a su toucher le jury par sa cocasserie tendre et mélancolique déjà présente dans son précédent film Eldorado. L’interprétation forte des trois personnages interprétés par Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen et Paul Bartel montre des enfants plongés dans des problématiques d’adulte qui font écho à un certain état du monde. L’utilisation du cinémascope accentue cet effet en confrontant aux grands espaces de Wallonie un récit de l’intime.

Séance de rattrapage :
Vendredi 3 juin à 17 h, Forum des images. www.forumdesimages.fr

Prix SACD Semaine de la Critique 2011
Attribué à Take Shelter de l’américain Jeff Nichols (Scénario et réalisation). Ce prix d’un montant de 4 000 euros récompense un auteur d’un premier ou second long métrage.
"Take Shelter est un film qui aborde avec une rare acuité un sujet très fort et qui tient toutes les promesses de Shotgun Stories, le précédent Jeff Nichols. Filmage, interprétation, scénario, sens du cadre, de l’angoisse latente, de la nature si spectaculaire, si troublante, tout nous menace dans ce film magistral." Bertrand Tavernier.

Séance de rattrapage :
Dimanche 5 juin à 19 h 30, salle George Franju, Cinémathèque française. www.cinematheque.fr

Les commissions d’attribution des Prix SACD étaient composées des auteurs membres de la commission cinéma :
Bertrand Tavernier (président), Gérard Krawczyk, Laurent Heynemann (président de la SACD), Christine Laurent et Benjamin Legrand (délégué à l’animation) et André Buyters (président de la SACD Belgique).
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024