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Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel nommés à la direction du Théâtre du Rond-Point  29/03/2022

Anne Hidalgo, maire de Paris, et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, annoncent la nomination de Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel à la direction du Théâtre du Rond-Point. Ils succèdent à Jean-Michel Ribes, en poste depuis 2001.

Artistes, metteurs en scène, producteurs, co-directeurs de théâtre, le duo prolifique Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel collabore depuis plus de trente ans. Ils sont depuis 2009 à la tête du Monfort Théâtre qui, sous leur impulsion, est devenu un établissement de premier plan. Ils dirigent également depuis 2016 le festival "Paris l'Été".

Fondé en 1981, le Théâtre du Rond-Point s'est donné pour mission de faire voir le théâtre de son temps, en présentant des créations d'artistes vivants. Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel amplifieront cette ligne directrice en ouvrant par ailleurs le lieu à d'autres disciplines artistiques.

Leur projet s'attache à promouvoir une programmation contemporaine pluridisciplinaire en accentuant la dimension internationale du théâtre, et en faisant la part belle à la jeune création.

Le duo souhaite également faire du Rond-Point un espace de vie et de convivialité.

"Le projet de Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel a su me convaincre par son approche sensible et audacieuse, son ambition d'aller à la rencontre de tous les publics et de s'ouvrir à de nouvelles formes artistiques. Nous avons pleinement confiance en leur capacité à écrire les nouvelles pages du Rond-Point tout en s'inscrivant dans son histoire", Anne Hidalgo.

"Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel développent un théâtre ancré dans la réalité de nos vies, une création artistique vivante et nourrie, avec une ouverture importante sur le monde. Ils continueront à accompagner les artistes avec passion et à accueillir les publics avec générosité. Je me félicite de ce choix conjoint avec la Mairie de Paris pour ce formidable lieu qu'est le Théâtre du Rond-point", Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture.

Roselyne Bachelot-Narquin et Anne Hidalgo tiennent également à exprimer leurs plus sincères remerciements à Jean-Michel Ribes pour l'immense qualité de son œuvre à la tête du théâtre du Rond-Point. Son œil aiguisé, sa vision et son inventivité ont contribué à faire de ce lieu un repère vivant de la scène française et internationale.

Communiqué de presse du ministère de la Culture.
La Rédaction

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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