Depuis vingt-quatre ans, c'est le même rituel : les Nantais, les habitants de la région et même des mélomanes venus de loin se ruent sur les soixante-quinze concerts offerts chaque jour du mercredi au dimanche (sans compter la dizaine de concerts quotidiens (1) gratuits donnés dans la Grande Halle) dans sept salles (de l'Auditorium Stefan Zweig aux quasi 1 000 places à la Salle Paul Celan de quatre-vingts places) de la Cité des Congrès, ou au Lieu Unique, entre autres. Gare au manque d'organisation de festivaliers peu prévoyants !
D'aucuns arrivent une heure à l'avance pour entrer parmi les premiers et les files sont impressionnantes, quand d'autres, épuisés, s'endorment sur les fauteuils des lieux de repos. C'est que le festival ouvre tôt et les premiers concerts débutent à 9 h 30 pour se terminer vers 23 h. Ce public de connaisseurs (souvent) de La Folle Journée impressionne d'ailleurs par son expertise : il n'est qu'à entendre dans les travées les commentaires et analyses d'après concert. Par ailleurs, le festival a innové dans son accueil des publics à mobilité réduite ou malentendant.
Le format des concerts ne dépassant jamais une heure et tourne le plus souvent autour de quarante-cinq minutes, les plus enragés peuvent y passer journées et soirées. Si les trois premiers jours témoignent déjà d'un bel engouement, la fin de semaine entraîne une véritable marée humaine dans la Cité des Congrès et autour.
Gare aux agoraphobes, La Folle Journée n'est pas faite pour eux ! Inutile de paniquer pourtant, sécurité et contrôle règnent : une ambiance bon enfant domine malgré les flux et reflux de la foule, qui court impatiente d'une dédicace de Frédéric Lodéon à un concert offert par Sirba Octet - qui a mis le feu samedi à La Folle Journée en transportant le public avec son répertoire de musique klezmer ("A Yiddische Mama" et"Tantz !").
D'aucuns arrivent une heure à l'avance pour entrer parmi les premiers et les files sont impressionnantes, quand d'autres, épuisés, s'endorment sur les fauteuils des lieux de repos. C'est que le festival ouvre tôt et les premiers concerts débutent à 9 h 30 pour se terminer vers 23 h. Ce public de connaisseurs (souvent) de La Folle Journée impressionne d'ailleurs par son expertise : il n'est qu'à entendre dans les travées les commentaires et analyses d'après concert. Par ailleurs, le festival a innové dans son accueil des publics à mobilité réduite ou malentendant.
Le format des concerts ne dépassant jamais une heure et tourne le plus souvent autour de quarante-cinq minutes, les plus enragés peuvent y passer journées et soirées. Si les trois premiers jours témoignent déjà d'un bel engouement, la fin de semaine entraîne une véritable marée humaine dans la Cité des Congrès et autour.
Gare aux agoraphobes, La Folle Journée n'est pas faite pour eux ! Inutile de paniquer pourtant, sécurité et contrôle règnent : une ambiance bon enfant domine malgré les flux et reflux de la foule, qui court impatiente d'une dédicace de Frédéric Lodéon à un concert offert par Sirba Octet - qui a mis le feu samedi à La Folle Journée en transportant le public avec son répertoire de musique klezmer ("A Yiddische Mama" et"Tantz !").
Les invités sont autant des jeunes, au talent déjà confirmé ou prometteur (tels la pianiste Marie-Ange Nguci, la soprano Marie Perbost de l'Académie de l'ONP, le baryton Stephan Genz par exemple). Mais aussi des artistes et des ensembles bien identifiés, souvent des fidèles du festival, venus parfois même en stars - telle Barbara Hendricks (et son blues band).
Pour faire honneur au thème choisi cette année par René Martin et son équipe (l'exil comme drame ou tremplin des compositeurs de l'âge baroque au XXIe siècle), des artistes venus des confins de l'Europe ont encore répondu présents en cette 24e édition. Tous trouvent leur public : l'Orchestre Philharmonique de l'Oural et le Chœur d'Ekaterinbourg comme le pianiste allemand Nils Frahm - dont l'univers ne craint pas de concilier le classique, la pop et l'électro.
Les œuvres jouées ont évidemment été choisies pour faire entendre des pages célèbres ou faire découvrir des pépites mal connues - toutes composées dans ces exils subis ou voulus, géographiques ou intérieurs de D. Scalatti, W.A. Mozart, L. van Beethoven, F. Schubert, F. Chopin, A. Schönberg, S. Prokofiev, I. Stravinski ou Arvo Pärt (entre nombreux autres) à Hans Kràsa (pour son "Brundibàr", l'opéra composé dans le camp de concentration de Terezin), Bohuslav Martinu, Hanns Eisler, ou encore Olga Viktorova (pour son oratorio, commandé par la Folle Journée, créé cette année in loco), Giya Kancheli (avec son impressionnant Psaume 23 "Exil") révélé par la Kremerata Baltica (l'ensemble fondé en 1997 par le violoniste Gidon Kremer, qui crée avec eux pour l'occasion à Nantes "V & V (voix & violon)" pour violon et orchestre de chambre) avec l'incroyable soprano Nino Machaidze.
Pour faire honneur au thème choisi cette année par René Martin et son équipe (l'exil comme drame ou tremplin des compositeurs de l'âge baroque au XXIe siècle), des artistes venus des confins de l'Europe ont encore répondu présents en cette 24e édition. Tous trouvent leur public : l'Orchestre Philharmonique de l'Oural et le Chœur d'Ekaterinbourg comme le pianiste allemand Nils Frahm - dont l'univers ne craint pas de concilier le classique, la pop et l'électro.
Les œuvres jouées ont évidemment été choisies pour faire entendre des pages célèbres ou faire découvrir des pépites mal connues - toutes composées dans ces exils subis ou voulus, géographiques ou intérieurs de D. Scalatti, W.A. Mozart, L. van Beethoven, F. Schubert, F. Chopin, A. Schönberg, S. Prokofiev, I. Stravinski ou Arvo Pärt (entre nombreux autres) à Hans Kràsa (pour son "Brundibàr", l'opéra composé dans le camp de concentration de Terezin), Bohuslav Martinu, Hanns Eisler, ou encore Olga Viktorova (pour son oratorio, commandé par la Folle Journée, créé cette année in loco), Giya Kancheli (avec son impressionnant Psaume 23 "Exil") révélé par la Kremerata Baltica (l'ensemble fondé en 1997 par le violoniste Gidon Kremer, qui crée avec eux pour l'occasion à Nantes "V & V (voix & violon)" pour violon et orchestre de chambre) avec l'incroyable soprano Nino Machaidze.
Le fameux Trio Wanderer (2) (au nom comme choisi pour l'édition) a enthousiasmé le public avec le Trio pour piano et cordes n°4 de A. Dvorak avec ses thèmes folkloriques folâtres et les Trois Nocturnes aux inflexions poignantes d'Ernest Bloch composé en 1924 (l'année où ce dernier prend la nationalité américaine). La maîtrise est un mot qui paraît galvaudé pour ce superbe ensemble qui joue comme on respire, dans une symbiose où il devient inutile de se regarder.
Ces trois-là sont comme les organes d'un même corps, élaborant la plus belle sonorité qui soit. Les mélomanes ont également adoré retrouver le Quatuor Modigliani (un fidèle, lui aussi de la Folle Journée) dans un programme consacré au Quatuor n°12 (opus 96) du même A. Dvorak, quatuor dit "L'Américain" puis dans le sublime troisième quatuor de E. von Dohnanyi (opus 33).
Avec leur nouveau premier violon (Amaury Coeytaux) (3), ce superbe corps de quatre membres (une mini société) qu'est le quatuor (fondé en 2003) a évolué. Sans doute aussi avec la maturité et le succès international, leur jeu admirable de précision, de cohésion et d'engagement n'a toutefois plus cette petite folie de la jeunesse qu'on adorait chez eux, de même que cette sonorité diaphane du temps de sa première époque (celle de Philippe Bernhard).
Ces trois-là sont comme les organes d'un même corps, élaborant la plus belle sonorité qui soit. Les mélomanes ont également adoré retrouver le Quatuor Modigliani (un fidèle, lui aussi de la Folle Journée) dans un programme consacré au Quatuor n°12 (opus 96) du même A. Dvorak, quatuor dit "L'Américain" puis dans le sublime troisième quatuor de E. von Dohnanyi (opus 33).
Avec leur nouveau premier violon (Amaury Coeytaux) (3), ce superbe corps de quatre membres (une mini société) qu'est le quatuor (fondé en 2003) a évolué. Sans doute aussi avec la maturité et le succès international, leur jeu admirable de précision, de cohésion et d'engagement n'a toutefois plus cette petite folie de la jeunesse qu'on adorait chez eux, de même que cette sonorité diaphane du temps de sa première époque (celle de Philippe Bernhard).
Le quatuor de Dvorak, composé en 1893 dans l'Iowa, mêle bien ici souvenirs slaves et élans évoquant les grands espaces du Nouveau-Monde sous l'égide d'un premier violon qui prend souvent l'ascendant. Mais les trois autres membres font retour de flamme et se singularisent sans effort, conjuguant intelligence du discours et fantaisie dans les trois mouvements du quatuor de Dohnanyi, jusque dans un Finale vivace final endiablé et rageur. Voilà bien une nouvelle formation tournée "Vers un monde nouveau". Le prochain thème de La Folle Journée 2019 a été annoncé, ce sera "Carnets de voyage".
(1) Le nombre de concerts gratuits augmente du mercredi au week-end (de quatre à une douzaine au plus fort de la manifestation).
(2) Le Trio Wanderer est composé de Jean-Marc Phillips-Varjabédian (violon), Raphaël Pidoux (violoncelle) et Vincent Coq (piano).
(3) Le Quatuor Modigliani, ce sont les membres fondateurs Loïc Rio (violon), Laurent Marfaing (alto), François Kieffer (violoncelle). Et Philippe Bernhard parti en 2016.
La Folle Journée de Nantes a eu lieu du 31 janvier au 4 février 2018.
>> follejournee.fr
(1) Le nombre de concerts gratuits augmente du mercredi au week-end (de quatre à une douzaine au plus fort de la manifestation).
(2) Le Trio Wanderer est composé de Jean-Marc Phillips-Varjabédian (violon), Raphaël Pidoux (violoncelle) et Vincent Coq (piano).
(3) Le Quatuor Modigliani, ce sont les membres fondateurs Loïc Rio (violon), Laurent Marfaing (alto), François Kieffer (violoncelle). Et Philippe Bernhard parti en 2016.
La Folle Journée de Nantes a eu lieu du 31 janvier au 4 février 2018.
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