La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Maldoror" conduit vers l'œuvre d'Art, l'opéra intime du Poète ! - 10/10/2019

Benjamin Lazar présente sa dernière mise en scène, "Maldoror" d'après "Les Chants de Maldoror" du comte de Lautréamont, pseudonyme provocateur d'Isidore Ducasse. "Les Chants de Maldoror"… ce livre, inclassable, aimé des symbolistes et des surréalistes… ce livre du dédoublement. De Lautréaumont, tout d'abord, ce bouffon cruel, cette monstruosité morale et physique que décrit Eugène Sue dans un...  

FAB 2019 "Souviens-toi des larmes de Colchide" Une fable atemporelle venue de la nuit des temps - 09/10/2019

Si, en ce soir d'ouverture de festival, des hallucinations projettent, sur l'avant-scène du Glob Théâtre, la mythologie privée de l'héroïne traversée par des voix, le mythe que ces "visions" convoquent cristallise une vérité hors du temps. En effet, cette jeune femme en camisole, allongée sur un lit de fer dans un décor aseptisé de chambre à la blancheur spectrale, et tout entière habitée par son...  

La lumineuse "Électre" de Simon Abkarian au Théâtre du Soleil - 08/10/2019

Il faut venir voir cette pièce sans idée préalable. S'asseoir là avec les autres dans cette grande salle du Théâtre du Soleil sans rien savoir de ce qui va se passer. Ne pas craindre surtout ce grand nom, cette énigmatique référence, Électre, qu'il ne faut pas craindre de ne pas connaître. Un mythe ! Allons donc ! Non… rien à préméditer. Il faut se poser là au milieu de ce bois de Vincennes comme...  

"Des Territoires (… Et tout sera pardonné ?)" : La fragilité promue au rang de force révolutionnaire - 07/10/2019

Baptiste Amann est né à Avignon où il a grandi dans un pavillon de cité ouvrière au mitan des années quatre-vingt. Faut-il voir dans cette double assignation - être né dans la ville de l'un des deux plus grands festivals de théâtre au monde, et avoir vécu dans un pavillon de cité - le ferment de sa vocation à porter au plateau les tribulations d'une fratrie inscrite dans "des territoires"...  

Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes… "L'homme qui rit"… La société vu par le regard d'un déguenillé - 05/10/2019

"Deux yeux pareils à des jours de souffrance, un hiatus pour bouche, une protubérance camuse avec deux trous qui étaient les narines, pour face un écrasement, et tout cela ayant pour résultante le rire, il est certain que la nature ne produit pas toute seule de tels chefs-d'œuvre. Seulement, le rire est-il synonyme de la joie ?" Ainsi parle Victor Hugo en décrivant Gwynplaine, l'enfant martyr...  

Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes… Juste le rêve d'une ombre - 02/10/2019

À Charleville-Mézières où il a plu des plumes d'anges grâce à la compagnie Gratte Ciel (1), les marionnettistes, qu'ils soient porteurs d'une tradition comme la compagnie Picaresk, qu'ils soient humbles comme ces Américains du sud avec leurs livres maquettes ou leur théâtre d'ombres pour un spectateur, ou bien qu'ils caressent des projets scéniques comme La Licorne ou Les Anges au Plafond parmi...  

"Vania, une même nuit nous attend tous" La névrose familiale s'invite superbement à la table - 30/09/2019

Les huit acteurs de By Collectif, dirigés par Julien Sabatié Ancora, proposent une immersion sensible - "en temps réel", celui du temps de la représentation - dans l'univers d'Anton Tchekhov, cet univers-monde avec lequel nous entretenons des correspondances secrètes. En effet, au travers d'un dispositif scénique tri frontal créant une proximité "contagieuse", ce qui déchire les protagonistes,...  

"Tarquin"… lyrisme et fantaisie à souhait - 26/09/2019

Drame lyrique qui traite de la mort, du mal, du passé, du présent par le biais de légèreté et d'un brin de fantaisie, "Tarquin" est un savant mariage de musique, de chant et de théâtre où une enquête est menée après une disparition. Lumières encore allumées dans la salle, le silence s'installe insidieusement dans le public puis un homme s'avance sur les planches, habillé de façon un peu...  

"À deux heures du matin" Échapper à la Toile… Par l'usage de la comédie - 24/09/2019

René Loyon présente "À deux heures du matin" de Falk Richter, fin observateur des us et coutumes contemporaines. Le texte, qui se présente comme un matériau théâtral à la libre disposition du metteur en scène, décrit l'état de dépendance à la Toile de différents personnages. En recherches d'icônes, de babil, de com'de soi. Les situations, les mots sont quasiment retranscrits de la réalité ainsi...  

"Macbeth" Un roi non sans divertissement… débordant de folie shakespearienne - 23/09/2019

Le plateau - où se dessine un cercle nu se métamorphosant au gré des péripéties en pièces du château maudit ou encore en la fameuse forêt vivante de Birnam -, livré tour à tour au burlesque débridé et au tragique shakespearien, dissimule autant qu'il révèle derrière un rideau de chaînes métalliques...  
1 ... « 48 49 50 51 52 53 54 » ... 123




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024