Philippe Caubère © Michèle Laurent.
Avec "Urgent Crier !", accompagné du guitariste Jérémy Campagne, Philippe Caubère rend hommage à son mentor et ami André Benedetto, poète, dramaturge, acteur et créateur du festival off d’Avignon, décédé subitement en Juillet 2009. L’évocation de ce personnage un peu oublié du grand public donne l’occasion à Philippe Caubère d’ouvrir de fait un nouveau chapitre à son roman d’un acteur et de proposer une lecture des mythologies contemporaines.
Avec le déroulé des souvenirs d’André Benedetto, le spectateur est ainsi invité à revisiter les années qui précèdent tout juste 1968, celles des années de révoltes et outrances d’une jeunesse qui libère ses énergies. Elle est celle d’un gitan à l’accent provençal dont la fureur de vivre passe par les chevauchées en moto et l’amour des géants du théâtre d’alors, Pagnol ou Raimu. Il est de ceux dont la jeunesse beatnik s’exalte devant les prestations du Living Theatre (Julian Beck et Judith Malina) et de Bob Dylan, qui voue Vilar aux gémonies et dévore Artaud. Il y eut les outrances imbéciles de la provocation et de l’exhibitionnisme "les classiques au poteau !".
Mais il y eut aussi de la part de cet artiste singulier un itinéraire qui fit sens des sensations. Artisan du théâtre resté sur place "an Avignoun" qui mis en œuvre, avec son accent provençal, une étude pratique de l’art du théâtre et a maintenu en toute simplicité l’idée d’un service public vital et essentiel. Ce qui le coupa des élites "parisiano-parisiennes".
Avec le déroulé des souvenirs d’André Benedetto, le spectateur est ainsi invité à revisiter les années qui précèdent tout juste 1968, celles des années de révoltes et outrances d’une jeunesse qui libère ses énergies. Elle est celle d’un gitan à l’accent provençal dont la fureur de vivre passe par les chevauchées en moto et l’amour des géants du théâtre d’alors, Pagnol ou Raimu. Il est de ceux dont la jeunesse beatnik s’exalte devant les prestations du Living Theatre (Julian Beck et Judith Malina) et de Bob Dylan, qui voue Vilar aux gémonies et dévore Artaud. Il y eut les outrances imbéciles de la provocation et de l’exhibitionnisme "les classiques au poteau !".
Mais il y eut aussi de la part de cet artiste singulier un itinéraire qui fit sens des sensations. Artisan du théâtre resté sur place "an Avignoun" qui mis en œuvre, avec son accent provençal, une étude pratique de l’art du théâtre et a maintenu en toute simplicité l’idée d’un service public vital et essentiel. Ce qui le coupa des élites "parisiano-parisiennes".
Philippe Caubère © Michèle Laurent.
Aussi, par cet hommage à André Benedetto, Philippe Caubère, joyeux sexagénaire sans avoir l’air d’y toucher, souligne-t-il les contradictions de la société du spectacle et pose les termes d’une interrogation sur l’art populaire devenue sensible par les interventions médiatiques de "Papy Galabru" ou la réévaluation récente de l’œuvre de Louis de Funès…
Et, comme à chaque fois, le spectateur reste ébahi devant la cohérence de la démonstration effectuée par Philippe Caubère.
L’artiste travaille. Comme un ouvrier à l’établi, l’acteur tourne autour de sa propre ébauche. Les images sont fixées mais par de vertigineuses mises en abyme (Ah... Philippe Caubère s’interrogeant sur Philippe Caubère jouant Benedetto imitant Paul Préboist !). Il capte tous les éclats de la vie qui l’environne, il fignole les articulations, sculpte, polit, expérimente. Absorbe son environnement, entre en métamorphoses. Et, en un mouvement, le passé est revisité, créé, projeté. À l’opposé de toute nostalgie, l’acteur est l’être de tous les êtres, un passeur qui s’appuie sur le désir de découverte des générations montantes.
Faire du récit de sa vie un roman d’éducation, une épopée picaresque, un théâtre de l’éphémère stable dans la mémoire. Quadrature du cercle. Danse avec le diable.
Et, comme à chaque fois, le spectateur reste ébahi devant la cohérence de la démonstration effectuée par Philippe Caubère.
L’artiste travaille. Comme un ouvrier à l’établi, l’acteur tourne autour de sa propre ébauche. Les images sont fixées mais par de vertigineuses mises en abyme (Ah... Philippe Caubère s’interrogeant sur Philippe Caubère jouant Benedetto imitant Paul Préboist !). Il capte tous les éclats de la vie qui l’environne, il fignole les articulations, sculpte, polit, expérimente. Absorbe son environnement, entre en métamorphoses. Et, en un mouvement, le passé est revisité, créé, projeté. À l’opposé de toute nostalgie, l’acteur est l’être de tous les êtres, un passeur qui s’appuie sur le désir de découverte des générations montantes.
Faire du récit de sa vie un roman d’éducation, une épopée picaresque, un théâtre de l’éphémère stable dans la mémoire. Quadrature du cercle. Danse avec le diable.
"Caubère joue Benedetto - Urgent crier !"
Textes : André Benedetto.
Adaptation, mise en scène et jeu : Philippe Caubère.
Guitare : Jérémy Campagne.
Lumière et son : Philippe Olivier.
Montage images : Nicolas Temple.
Photos d'André Benedetto : Francès Ashley et Jean-Marc Peytavin.
Affiche : Philippe Caubère d'après un portrait d'Ernest Pignon.
Spectacle du 4 novembre au 31 décembre 2011 (relâche le 25 décembre).
Du mercredi au samedi à 20 h, dimanche 16 h .
Grande salle. Durée : 1 h 45.
Maison de la Poésie, Paris 3e, 01 44 54 53 00.
>> www.maisondelapoesieparis.com
Adaptation, mise en scène et jeu : Philippe Caubère.
Guitare : Jérémy Campagne.
Lumière et son : Philippe Olivier.
Montage images : Nicolas Temple.
Photos d'André Benedetto : Francès Ashley et Jean-Marc Peytavin.
Affiche : Philippe Caubère d'après un portrait d'Ernest Pignon.
Spectacle du 4 novembre au 31 décembre 2011 (relâche le 25 décembre).
Du mercredi au samedi à 20 h, dimanche 16 h .
Grande salle. Durée : 1 h 45.
Maison de la Poésie, Paris 3e, 01 44 54 53 00.
>> www.maisondelapoesieparis.com