© Les Grandes Voix.
Au programme, Gaetano Donizetti et sa "Lucia de Lammermoor", Giuseppe Verdi avec "Rigoletto" et "La Traviata", autant dire les derniers feux diaprés du bel cantisme au mitan du XIXe. Pas exactement la tasse de thé de votre reporter préférée, mais il lui faut bien reconnaître que l’année 1813 n’a pas donné qu’un seul géant… - Richard Wagner, CQFD.
Après "l'Ouverture" tonitruante de "Luisa Miller" par le chef génois Marco Zambelli - qu’on peut trouver emphatique -, entre en scène une prima donna frêle et simple, qui se coule immédiatement dans le rôle de Lucia*, l’amoureuse élégiaque du roman de Sir Walter Scott, avec sa voix gracieuse de soprano coloratura. Dans une des arias les plus célèbres de l’œuvre tragique de Donizetti, "Quanto, rapito in estasi" de l’acte I, les dons de comédienne de la chanteuse - justement acclamée cet été aux Chorégies d’Orange - s’imposent. Tout comme la beauté de cette voix claire, au timbre de cristal, au phrasé élégant. L’isolement intérieur de l’héroïne, comme les rôles féminins verdiens, exigent cette virtuosité technique avec ce supplément d’âme.
Après "l'Ouverture" tonitruante de "Luisa Miller" par le chef génois Marco Zambelli - qu’on peut trouver emphatique -, entre en scène une prima donna frêle et simple, qui se coule immédiatement dans le rôle de Lucia*, l’amoureuse élégiaque du roman de Sir Walter Scott, avec sa voix gracieuse de soprano coloratura. Dans une des arias les plus célèbres de l’œuvre tragique de Donizetti, "Quanto, rapito in estasi" de l’acte I, les dons de comédienne de la chanteuse - justement acclamée cet été aux Chorégies d’Orange - s’imposent. Tout comme la beauté de cette voix claire, au timbre de cristal, au phrasé élégant. L’isolement intérieur de l’héroïne, comme les rôles féminins verdiens, exigent cette virtuosité technique avec ce supplément d’âme.
© Les Grandes Voix.
Le sacrifice de Gilda, fille du bouffon bossu Rigoletto, trouve sa juste expression grâce à Patricia Ciofi, dans l’un des opéras les plus appréciés du compositeur, qui vit débuter brillamment en 1903 un certain Enrico Caruso dans le rôle du débauché Duc de Mantoue. Le livret s’inspire de la pièce de Victor Hugo, "Le Roi s’amuse" : quoiqu’il fasse, le bouffon ne peut empêcher que sa pure Gilda ne soit immolée, victime désignée de cette société décadente et cruelle. Dans le fameux air "Caro nome", la délicatesse de la voix de la soprano avec ses fioritures brillantes (vocalises, trilles et notes piquées) accompagnée par la flûte de l’Orchestre de chambre de Paris - vraie trouvaille instrumentale de Verdi dans une écriture orchestrale enfin autonome - touche vraiment au cœur.
C’est dans le rôle de Violetta, la "dévoyée" Traviata qu’elle vient de chanter à la Fenice de Venise, que Patricia Ciofi m’a le moins convaincue. La chanteuse compose une Violetta fragile, poétique, qui ne rend pas assez le trouble, le débat qui agite son cœur dans l’aria célébrissime, "E strano… Ah, forsè lui". Même dans la houleuse scène qui l’oppose au père de son amant, Alfredo Germont, venu lui demander à l’acte II de quitter son fils, la belle voix (trop bel cantiste ?) manque peut-être le lyrisme morbide, le drame quelque peu autodestructeur du personnage. Dans cet opéra qui préfigure le drame vériste, qui pourra vraiment faire oublier la Callas ?
Le public n’était vraiment pas de mon avis, et il a fait un triomphe aux deux chanteurs - même si Leo Nucci n’a plus la voix riche, très dramatique et agile qu’on lui reconnaissait aisément dans le passé. Reste une belle intelligence d’interprétation pour ces rôles en or que Verdi a réservé aux barytons, comme celui de Rigoletto. La direction du chef Marco Zambelli, très (trop ?) enthousiaste a fait merveille dans les pièces orchestrales, et surtout dans le "Prélude" de l’acte I de "La Traviata". La bravoure était au rendez-vous ! Éminemment sympathique, le chef a emporté l’adhésion de l’orchestre et de l’auditoire.
C’est dans le rôle de Violetta, la "dévoyée" Traviata qu’elle vient de chanter à la Fenice de Venise, que Patricia Ciofi m’a le moins convaincue. La chanteuse compose une Violetta fragile, poétique, qui ne rend pas assez le trouble, le débat qui agite son cœur dans l’aria célébrissime, "E strano… Ah, forsè lui". Même dans la houleuse scène qui l’oppose au père de son amant, Alfredo Germont, venu lui demander à l’acte II de quitter son fils, la belle voix (trop bel cantiste ?) manque peut-être le lyrisme morbide, le drame quelque peu autodestructeur du personnage. Dans cet opéra qui préfigure le drame vériste, qui pourra vraiment faire oublier la Callas ?
Le public n’était vraiment pas de mon avis, et il a fait un triomphe aux deux chanteurs - même si Leo Nucci n’a plus la voix riche, très dramatique et agile qu’on lui reconnaissait aisément dans le passé. Reste une belle intelligence d’interprétation pour ces rôles en or que Verdi a réservé aux barytons, comme celui de Rigoletto. La direction du chef Marco Zambelli, très (trop ?) enthousiaste a fait merveille dans les pièces orchestrales, et surtout dans le "Prélude" de l’acte I de "La Traviata". La bravoure était au rendez-vous ! Éminemment sympathique, le chef a emporté l’adhésion de l’orchestre et de l’auditoire.
D'autres "grandes voix" résonneront bientôt sous le ciel de la capitale : fin septembre Roberto Alagna et Karine Deshayes, puis Anna Netrebko, Juan Diego Flores, Patricia Petibon, pour ne citer qu’elles. À suivre…
*Patricia Ciofi interprétera le rôle titre de "Lucia de Lammermoor" à l’Opéra national de Paris en septembre 2013.
Informations :
>> www.lesgrandesvoix.fr
>> www.theatrechampselysees.fr
Avec :
Patricia Ciofi, soprano ;
Leo Nucci, baryton.
Orchestre de chambre de Paris,
Marco Zambelli, direction.
Programme :
(Concert entendu le mercredi 19 septembre 2012.)
Ouverture, "Luisa Miller" (1849) de Giuseppe Verdi (1813 - 1901).
Extraits : "Lucia de Lammermoor" (1835) de Gaetano Donizetti (1797 - 1848).
Extraits : "Rigoletto" (1851) de Giuseppe Verdi.
Extraits : "La Traviata" (1853) de Giuseppe Verdi.
*Patricia Ciofi interprétera le rôle titre de "Lucia de Lammermoor" à l’Opéra national de Paris en septembre 2013.
Informations :
>> www.lesgrandesvoix.fr
>> www.theatrechampselysees.fr
Avec :
Patricia Ciofi, soprano ;
Leo Nucci, baryton.
Orchestre de chambre de Paris,
Marco Zambelli, direction.
Programme :
(Concert entendu le mercredi 19 septembre 2012.)
Ouverture, "Luisa Miller" (1849) de Giuseppe Verdi (1813 - 1901).
Extraits : "Lucia de Lammermoor" (1835) de Gaetano Donizetti (1797 - 1848).
Extraits : "Rigoletto" (1851) de Giuseppe Verdi.
Extraits : "La Traviata" (1853) de Giuseppe Verdi.