Dalida nous reçoit à Porto-Vecchio où l'ambiance est légère et où on fait la fête. Le temps d'une interview, elle revient sur ses tubes, ses rêves et les brisures qui ont émaillé sa vie. Entre poésie et incarnation, réalité et fiction, certains grands moments de sa vie sont racontés puis poétisés pour laisser apparaître la tragédie d'une héroïne populaire devenue un mythe, miroir de nos propres vulnérabilités.
Le propre de la création artistique n'est-il pas de savoir oser aller toujours plus loin afin de franchir les portes du processus au risque de surprendre et d'importuner parfois ? C'est de toute évidence le pari qu'ont fait ensemble la metteuse en scène Jessica Walker et la comédienne Clémence Caillouel à l'occasion de ce spectacle. Et ce, pour le plus grand plaisir du spectateur du "plus grand Théâtre du monde", parfois un peu blasé de propositions diverses et variées, incongrues ou trop peu légitimes.
Entre paillettes et souffrances ouvertement affichées, c'est une Dalida époustouflante de vérité qui est interprétée ici par la comédienne, laquelle est servie de façon fort déjantée et burlesque par la mise en scène virevoltante de Jessica Walker. On sourit souvent, mais du bout des lèvres. Les divers excès, tant sur le plan du décor lui-même que de la gestuelle ou du maquillage de Clémence Caillouel, ne sont là que mieux mettre en avant le masque qu'a pu revêtir la célèbre chanteuse tout au long de sa vie et d'interpeller le spectateur. On pense notamment à une tête de chevreuil empaillée suspendue au fond du plateau à laquelle la comédienne s'adresse parfois - ou regarde simplement emplie d'amour -, comme pour mieux nous faire comprendre à quel point la mort a pu être omniprésente dans la vie deIolanda Gigliotti, alias Dalida.
Le propre de la création artistique n'est-il pas de savoir oser aller toujours plus loin afin de franchir les portes du processus au risque de surprendre et d'importuner parfois ? C'est de toute évidence le pari qu'ont fait ensemble la metteuse en scène Jessica Walker et la comédienne Clémence Caillouel à l'occasion de ce spectacle. Et ce, pour le plus grand plaisir du spectateur du "plus grand Théâtre du monde", parfois un peu blasé de propositions diverses et variées, incongrues ou trop peu légitimes.
Entre paillettes et souffrances ouvertement affichées, c'est une Dalida époustouflante de vérité qui est interprétée ici par la comédienne, laquelle est servie de façon fort déjantée et burlesque par la mise en scène virevoltante de Jessica Walker. On sourit souvent, mais du bout des lèvres. Les divers excès, tant sur le plan du décor lui-même que de la gestuelle ou du maquillage de Clémence Caillouel, ne sont là que mieux mettre en avant le masque qu'a pu revêtir la célèbre chanteuse tout au long de sa vie et d'interpeller le spectateur. On pense notamment à une tête de chevreuil empaillée suspendue au fond du plateau à laquelle la comédienne s'adresse parfois - ou regarde simplement emplie d'amour -, comme pour mieux nous faire comprendre à quel point la mort a pu être omniprésente dans la vie deIolanda Gigliotti, alias Dalida.
Dans celle de Iolanda ou de Dalida d'ailleurs ? Frontière très ténue, certes, mais que ce spectacle soulève subtilement à sa manière. Ce chevreuil, c'est une allégorie bien entendu. C'est Luigi, son jeune amant suicidé, c'est son père trop tôt parti, ce sont d'autres amants suicidés eux aussi. Ou bien s'agit-il peut-être du soleil ? Celui qui a pu éclairer sa vie avant de s'éteindre définitivement ? S'agit-il encore de sa propre mort, telle une vanité ?
On se souvient de l'interprétation de la comédienne en 2021 dans "Pauline" au Sham's Théâtre, spectacle où, là aussi, le spectateur ressortait envahi par un propos difficile, mais porté magistralement par son jeu exceptionnel.
Ce n'est pas le départ de Dalida vers l'Égypte, son berceau natal, que cette création propose, ce qui aurait pu être le cas tant la mort y est mise en avant. On se souvient que ce départ pour le tournage du film "Le Sixième jour" l'avait fortement bouleversée et que, quelques mois plus tard, elle mettait fin à ses jours. Mais ce sont d'autres épisodes de sa vie qui ont été choisis où l'angle du grotesque et l'excès, encore une fois, masque le tragique. Jessica Walker, quant à elle, travaille sur le minimal et le tranchant comme elle l'a déjà fait dans son adaptation de "la mélancolie et le mal de vivre" de la chanteuse.
On se souvient de l'interprétation de la comédienne en 2021 dans "Pauline" au Sham's Théâtre, spectacle où, là aussi, le spectateur ressortait envahi par un propos difficile, mais porté magistralement par son jeu exceptionnel.
Ce n'est pas le départ de Dalida vers l'Égypte, son berceau natal, que cette création propose, ce qui aurait pu être le cas tant la mort y est mise en avant. On se souvient que ce départ pour le tournage du film "Le Sixième jour" l'avait fortement bouleversée et que, quelques mois plus tard, elle mettait fin à ses jours. Mais ce sont d'autres épisodes de sa vie qui ont été choisis où l'angle du grotesque et l'excès, encore une fois, masque le tragique. Jessica Walker, quant à elle, travaille sur le minimal et le tranchant comme elle l'a déjà fait dans son adaptation de "la mélancolie et le mal de vivre" de la chanteuse.
Clémence Caillouel, formée pendant quatre ans au Laboratorio de Barcelone où elle a rencontré Jessica Walker, est une comédienne revendiquant la performance, le théâtre expérimental, le clown et le bouffon. Tous ces aspects se retrouvent très nettement dans "Le Chevreuil et Dalida". Et peuvent rappeler "La Maison de la force (La Casa de la fuerza)" d'Angélica Liddel.
Le texte est un patchwork de mots et de maux piochés tantôt dans "Le Jeu de la vérité", émission datant de 1985 dans laquelle Dalida répondait à des questions personnelles, dans ses entretiens ou déclarations, dans des textes d'auteurs aussi comme "Candide" de Voltaire ou Stig Dagerman, et enfin dans l'écriture au plateau.
"Je suis un parlement à moi toute seule".
"J'ai voulu cent fois me tuer, mais j'aimais encore la vie. Cette faiblesse ridicule est peut-être un de nos penchants les plus funestes." Candide.
"Tu crois que tu ne vas pas mourir ? Tu n'en es vraiment pas certain ? Alors, profite, tu profites pas, profite… Il faut aimer la vie. C'est facile… Tu te lèves le matin, tu écoutes ta petite radio, tu beurres tes tartines ! Et roule !"
Des "pioches" savamment agencées, interprétées et mises en scène avec brio pour 50 minutes de spectacle bariolées et outrancières comme on les aime. Surtout quand le propos incite le spectateur à sortir de sa zone de confort.
Attention : au sortir de cette salle du Théâtre Artéphile et même longtemps après, vous risquez de continuer à sentir le regard du chevreuil vous scruter et le souvenir de Dalida ne vous quittera pas de sitôt. Les moments de silences fréquents dans le jeu de Clémence Caillouel deviendront peut-être les vôtres avec leurs interrogations en filigrane. Vous ressortirez de ce moment de théâtre chaloupant un peu comme elle, semblable à un clown disloqué, mais joyeux de la vie qui est la vôtre.
Le texte est un patchwork de mots et de maux piochés tantôt dans "Le Jeu de la vérité", émission datant de 1985 dans laquelle Dalida répondait à des questions personnelles, dans ses entretiens ou déclarations, dans des textes d'auteurs aussi comme "Candide" de Voltaire ou Stig Dagerman, et enfin dans l'écriture au plateau.
"Je suis un parlement à moi toute seule".
"J'ai voulu cent fois me tuer, mais j'aimais encore la vie. Cette faiblesse ridicule est peut-être un de nos penchants les plus funestes." Candide.
"Tu crois que tu ne vas pas mourir ? Tu n'en es vraiment pas certain ? Alors, profite, tu profites pas, profite… Il faut aimer la vie. C'est facile… Tu te lèves le matin, tu écoutes ta petite radio, tu beurres tes tartines ! Et roule !"
Des "pioches" savamment agencées, interprétées et mises en scène avec brio pour 50 minutes de spectacle bariolées et outrancières comme on les aime. Surtout quand le propos incite le spectateur à sortir de sa zone de confort.
Attention : au sortir de cette salle du Théâtre Artéphile et même longtemps après, vous risquez de continuer à sentir le regard du chevreuil vous scruter et le souvenir de Dalida ne vous quittera pas de sitôt. Les moments de silences fréquents dans le jeu de Clémence Caillouel deviendront peut-être les vôtres avec leurs interrogations en filigrane. Vous ressortirez de ce moment de théâtre chaloupant un peu comme elle, semblable à un clown disloqué, mais joyeux de la vie qui est la vôtre.
"Le Chevreuil et Dalida"
Fable tragi-comique. Seule en scène.
Texte : Clémence Caillouel.
Mise en scène : Jessica Walker.
Avec : Clémence Caillouel.
Création lumière : Xavier Duthu.
Par la Compagnie La Volada.
Tout public à partir de 12 ans.
Durée : 55 minutes.
•Avignon Off 2022•
Du 7 au 26 juillet 2022.
Tous les jours à 20 h 30, relâche le mercredi.
Théâtre Artéphile, Salle 2, 7, rue du Bourg Neuf, Avignon.
Réservations : 04 90 03 01 90.
>> artephile.com
Texte : Clémence Caillouel.
Mise en scène : Jessica Walker.
Avec : Clémence Caillouel.
Création lumière : Xavier Duthu.
Par la Compagnie La Volada.
Tout public à partir de 12 ans.
Durée : 55 minutes.
•Avignon Off 2022•
Du 7 au 26 juillet 2022.
Tous les jours à 20 h 30, relâche le mercredi.
Théâtre Artéphile, Salle 2, 7, rue du Bourg Neuf, Avignon.
Réservations : 04 90 03 01 90.
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