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"Les Cancans" de Carlo Goldoni par la Cie Les Dilettantes

Le spectacle "Les Cancans", pièce la plus connue de Carlo Goldoni, mis en scène par Gwendoline Destremeau, projette le spectateur dans les années cinquante et, malgré la distanciation chronologique entre l'écriture de la pièce et cette mise en scène audacieuse, le public découvrira que la rumeur est malheureusement toujours d'actualité engendrant avec elle bien souvent des drames.



© Brigitte Corrigou.
© Brigitte Corrigou.
Comédie du milieu du XVIIIe siècle, la pièce est devenue intemporelle tant son propos conserve - pour chaque époque - une étonnante modernité. Ainsi, à l'heure de la communication de masse, des réseaux sociaux, des buzz et des influenceuses ou influenceurs, le pouvoir de nuisance des cancans s'en trouve décuplé et les conséquences pour les individus qui en font les frais, parfois terribles…

Checchina et Bepo sont amoureux et fiancés. Le mariage s'organise, mais soudain une rumeur s'élève et se répand dans les rues et les ruelles de Venise se propageant de proche en proche : la jeune promise ne serait pas la fille de son père ! De cousine en cousine, le ragot sème rapidement le trouble et la discorde, venant mettre à malle projet de noces des fiancés…

La Compagnie "Les Dilettantes" appartient à la FNCTA (Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre Amateur ) et a fait partie l'an dernier des cinq compagnies finalistes lors du Festival de Paris avec la pièce "Le Suicidé" de Nicolaï Erdman.

"Les Cancans"

Par la Compagnie amateur "Les Dilettantes".
Texte : Carlo Goldoni.
Mise en scène : Gwendoline Destremau.
Avec : Agnès Brésard, Margaux Buridard, Brigitte Corrigou,, Mathieu Couzinié Maguelon, Patrice Élie Dit Cosaque, Paul Ferranzini,, José Garcia, Martine Guinard, Astrid Le Chipey, Marion Le Gal, Vladimir Mikovic.
Durée : 1 h 15.

Vendredi 24 et samedi 25 mars 2023 à 20 h et dimanche 26 mars à 15 h 30.
MPAA Broussais, 100 rue Didot, Paris 14e.
Métro ligne 13, arrêt "Plaisance". Tram T3a Arrêt "Didot".
>> Réservations
Tarif : 15 euros.
Tarif réduit : 13 euros (demandeurs d'emploi, adhérents FNCTA, moins de 26 ans).

Brigitte Corrigou
Dimanche 19 Mars 2023

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024