Dans le domaine du spectacle vivant, en particulier dans le monde de la musique classique, certains acteurs se signalent par une activité inlassable au service des artistes et du public - sans être forcément connu de ce dernier. Philippe Maillard est un de ceux-là. Cet homme discret et affable occupe une place non négligeable dans le paysage classique français depuis plus de vingt ans.
Il est non seulement un découvreur (et agent parfois) de stars tels Philippe Jaroussky ou Andreas Scholl, d'artistes déjà reconnus (les chanteuses Emöke Barath, Blandine Staskiewicz, Hasnaa Bennani ou Camille Poul, les instrumentistes Jean Rondeau, Alexandre Paley et Sonia Wieder-Atherton, entre autres), mais aussi producteur de concerts et créateur du label de disques La Mùsica - en pleine déconfiture des majors du disque.
Son moteur dans un secteur qui ne va pas de soi et qui nécessite un engagement sans faille ? La passion. Pourtant, rien ne prédisposait ce diplômé en études financières à devenir ce fin connaisseur de la vie musicale française, très lucide quant à tous les problèmes qui se posent dans son secteur : les nouveaux comportements du public, sa désaffectation du disque, les réussites ou échecs des carrières d'artistes ou des concerts. Philippe Maillard entame sa vingt-sixième saison et avoue pourtant ne pas savoir à l'avance si les concerts qu'il propose marcheront ou pas, car "rien ne se passe jamais comme prévu", nous rappelle-t-il.
Il est non seulement un découvreur (et agent parfois) de stars tels Philippe Jaroussky ou Andreas Scholl, d'artistes déjà reconnus (les chanteuses Emöke Barath, Blandine Staskiewicz, Hasnaa Bennani ou Camille Poul, les instrumentistes Jean Rondeau, Alexandre Paley et Sonia Wieder-Atherton, entre autres), mais aussi producteur de concerts et créateur du label de disques La Mùsica - en pleine déconfiture des majors du disque.
Son moteur dans un secteur qui ne va pas de soi et qui nécessite un engagement sans faille ? La passion. Pourtant, rien ne prédisposait ce diplômé en études financières à devenir ce fin connaisseur de la vie musicale française, très lucide quant à tous les problèmes qui se posent dans son secteur : les nouveaux comportements du public, sa désaffectation du disque, les réussites ou échecs des carrières d'artistes ou des concerts. Philippe Maillard entame sa vingt-sixième saison et avoue pourtant ne pas savoir à l'avance si les concerts qu'il propose marcheront ou pas, car "rien ne se passe jamais comme prévu", nous rappelle-t-il.
Christine Ducq - Comment êtes-vous devenu producteur de concerts ?
Philippe Maillard - Je voulais agir et vivre de ma passion pour la musique. J'ai dirigé un journal dans le domaine de la presse financière jusqu'en 2000 et je m'occupais parallèlement d'une association produisant des concerts au Théâtre Grévin. Un jour, j'ai décidé de faire de la production à part entière pour en faire mon métier. Je pouvais ainsi mettre mon expertise dans le domaine de la finance au service d'une cause qui m'enthousiasmait. Bien-sûr, je n'étais pas sûr que je pourrais exister comme acteur privé dans ce milieu quand je me suis lancé.
Quels objectifs vous êtes-vous fixés alors ?
Philippe Maillard - Je voulais (et c'est toujours ma mission) programmer des concerts alternatifs dans des lieux atypiques. Des concerts qui ne viendraient pas concurrencer une offre déjà existante, mais qui enrichiraient le paysage de la musique classique - et qui trouveraient son public bien entendu. Il s'agissait par exemple de mettre en avant le répertoire sacré (disons de Bach au XXIe siècle) dans des lieux adéquats, comme les églises Saint-Roch ou l'Oratoire du Louvre.
Philippe Maillard - Je voulais agir et vivre de ma passion pour la musique. J'ai dirigé un journal dans le domaine de la presse financière jusqu'en 2000 et je m'occupais parallèlement d'une association produisant des concerts au Théâtre Grévin. Un jour, j'ai décidé de faire de la production à part entière pour en faire mon métier. Je pouvais ainsi mettre mon expertise dans le domaine de la finance au service d'une cause qui m'enthousiasmait. Bien-sûr, je n'étais pas sûr que je pourrais exister comme acteur privé dans ce milieu quand je me suis lancé.
Quels objectifs vous êtes-vous fixés alors ?
Philippe Maillard - Je voulais (et c'est toujours ma mission) programmer des concerts alternatifs dans des lieux atypiques. Des concerts qui ne viendraient pas concurrencer une offre déjà existante, mais qui enrichiraient le paysage de la musique classique - et qui trouveraient son public bien entendu. Il s'agissait par exemple de mettre en avant le répertoire sacré (disons de Bach au XXIe siècle) dans des lieux adéquats, comme les églises Saint-Roch ou l'Oratoire du Louvre.
Aujourd'hui, ma réflexion est identique : beaucoup de concerts à Paris sont programmés dans de (très) grandes salles. Et on ne trouve que très peu de salles petites ou intermédiaires. Or certains formats de concerts nécessitent l'intimité de ces dernières : le répertoire baroque n'a pas sa place ailleurs. Je pense à un récital de clavecin ou de luth.
Le public est-il au rendez-vous ?
Philippe Maillard - Oui, car le public aime assister à un concert programmé dans un lieu patrimonial - et c'est le cœur de ma proposition. Il est intéressé par les répertoires plus rares que je soutiens, les musiques médiévale et renaissante par exemple. Et je lui offre les meilleurs artistes, connus ou pas.
C'est une affaire d'équilibre. Pour une œuvre rare, le nom de Philippe Herreweghe rassure le public. Si cet immense monsieur, artisan du renouveau baroque avec quelques autres dans les années 70/80, défend une œuvre peu connue ("Israëls Brünnlein" de J. H. Schein à l’Église Saint-Roch en novembre 2016, NDLR) alors le public suit. Pour des soirées dédiées à des œuvres populaires, il est également prêt à prendre le risque de découvrir de nouveaux artistes.
Pourquoi recréer des concerts au Théâtre Grévin aujourd'hui après vingt ans d'interruption ? Vous proposez déjà des concerts dans les salles Cortot, Gaveau et dans trois églises.
Philippe Maillard - Cet endroit est magnifique. C'est un tout petit théâtre, une vraie bonbonnière où ont chanté pour leur première fois Philippe Jaroussky et Andreas Scholl ! Patricia Petibon y a chanté aussi à ses débuts. Cette scène a été un véritable laboratoire de découverte d'artistes de moins de trente ans, dont certains sont aujourd'hui au sommet. Il est rare de pouvoir programmer cinq ou six musiciens sur scène pour des récitals lyriques dans une salle de deux-cents places. Et je désire vivement poursuivre dans cette voie, le succès des concerts que j'organise le permet - même si rien n'est jamais gagné.
Le public est-il au rendez-vous ?
Philippe Maillard - Oui, car le public aime assister à un concert programmé dans un lieu patrimonial - et c'est le cœur de ma proposition. Il est intéressé par les répertoires plus rares que je soutiens, les musiques médiévale et renaissante par exemple. Et je lui offre les meilleurs artistes, connus ou pas.
C'est une affaire d'équilibre. Pour une œuvre rare, le nom de Philippe Herreweghe rassure le public. Si cet immense monsieur, artisan du renouveau baroque avec quelques autres dans les années 70/80, défend une œuvre peu connue ("Israëls Brünnlein" de J. H. Schein à l’Église Saint-Roch en novembre 2016, NDLR) alors le public suit. Pour des soirées dédiées à des œuvres populaires, il est également prêt à prendre le risque de découvrir de nouveaux artistes.
Pourquoi recréer des concerts au Théâtre Grévin aujourd'hui après vingt ans d'interruption ? Vous proposez déjà des concerts dans les salles Cortot, Gaveau et dans trois églises.
Philippe Maillard - Cet endroit est magnifique. C'est un tout petit théâtre, une vraie bonbonnière où ont chanté pour leur première fois Philippe Jaroussky et Andreas Scholl ! Patricia Petibon y a chanté aussi à ses débuts. Cette scène a été un véritable laboratoire de découverte d'artistes de moins de trente ans, dont certains sont aujourd'hui au sommet. Il est rare de pouvoir programmer cinq ou six musiciens sur scène pour des récitals lyriques dans une salle de deux-cents places. Et je désire vivement poursuivre dans cette voie, le succès des concerts que j'organise le permet - même si rien n'est jamais gagné.
Comment envisagez-vous votre rôle auprès des artistes que vous soutenez ?
Philippe Maillard - Je suis depuis plus de vingt ans leurs débuts, leur évolution et même leurs adieux pour certains. C'est une expérience unique. J'aime discuter avec eux, les aider à faire les bons choix et à assumer ce rôle très important qu'ils tiennent auprès du public : offrir au disque ou au concert des émotions très fortes en se faisant les passeurs des œuvres. C'est pour cela que les gens viennent encore au concert. Ils y éprouvent un moment de grâce, une parenthèse enchantée dans leur vie souvent pleine de soucis.
Sélection de concerts programmés en novembre 2016 :
Haendel, le 7 novembre 2016 à 20 h 30.
Stéphanie Varnerin, soprano.
Les Folies Françoises.
Patrick Cohën-Akenine, violon et direction.
Théâtre Grévin, 10 bd Montmartre Paris (9e).
Philippe Maillard - Je suis depuis plus de vingt ans leurs débuts, leur évolution et même leurs adieux pour certains. C'est une expérience unique. J'aime discuter avec eux, les aider à faire les bons choix et à assumer ce rôle très important qu'ils tiennent auprès du public : offrir au disque ou au concert des émotions très fortes en se faisant les passeurs des œuvres. C'est pour cela que les gens viennent encore au concert. Ils y éprouvent un moment de grâce, une parenthèse enchantée dans leur vie souvent pleine de soucis.
Sélection de concerts programmés en novembre 2016 :
Haendel, le 7 novembre 2016 à 20 h 30.
Stéphanie Varnerin, soprano.
Les Folies Françoises.
Patrick Cohën-Akenine, violon et direction.
Théâtre Grévin, 10 bd Montmartre Paris (9e).
Arvo Pärt, le 9 novembre 2016 à 20 h 30.
Cappella Amsterdam.
Daniel Reuss, direction.
Oratoire du Louvre, 145 rue Saint-Honoré Paris (1er).
Beethoven, Moussorgski, le 18 novembre 2016 à 20 h 30.
Ilya Rashkoskiy, piano.
Salle Gaveau, 45 rue de La Boétie Paris (8e).
Mozart, le 21 novembre 2016 à 20 h 30.
Marianne Crebassa, mezzo-soprano.
Les Ambassadeurs.
Alexis Kossenko, flûte et direction.
Salle Gaveau, Paris (8e).
Cappella Amsterdam.
Daniel Reuss, direction.
Oratoire du Louvre, 145 rue Saint-Honoré Paris (1er).
Beethoven, Moussorgski, le 18 novembre 2016 à 20 h 30.
Ilya Rashkoskiy, piano.
Salle Gaveau, 45 rue de La Boétie Paris (8e).
Mozart, le 21 novembre 2016 à 20 h 30.
Marianne Crebassa, mezzo-soprano.
Les Ambassadeurs.
Alexis Kossenko, flûte et direction.
Salle Gaveau, Paris (8e).