On se souvient sans doute des démêlés stupides imposés par le Comité national olympique sportif français au jeune ensemble Le Concert de la Loge, fondé en 2015 par le jeune violoniste Julien Chauvin. Ensemble qui devait donc s'intituler "Concert de la Loge Olympique", en référence à la société de concerts très active à Paris au XVIIIe siècle et dirigée alors par des personnalités tels le peintre Hubert Robert, et des compositeurs comme Philidor ou Cambini. Contraint de retirer l'adjectif final, que l'ignare CIO lui disputait, l'ensemble n'a heureusement pas pâti de cette mesquine querelle. Son succès, amplement mérité par l'ambition comme l'originalité de ses choix esthétiques et par son grand talent, est aujourd'hui patent.
Reprenant l'essentiel des compositeurs de leur premier enregistrement avec Sandrine Piau*, le concert du sept octobre adoptait un nouveau programme. Sur le modèle de leurs glorieux confrères du Siècle des Lumières, commanditaires des symphonies parisiennes de Joseph Haydn, l'orchestre choisit un format de concert assez court (une heure) s'ouvrant et se clôturant sur la fameuse Symphonie n° 83, dite "La Poule" du compositeur autrichien, grand ami de Mozart.
Reprenant l'essentiel des compositeurs de leur premier enregistrement avec Sandrine Piau*, le concert du sept octobre adoptait un nouveau programme. Sur le modèle de leurs glorieux confrères du Siècle des Lumières, commanditaires des symphonies parisiennes de Joseph Haydn, l'orchestre choisit un format de concert assez court (une heure) s'ouvrant et se clôturant sur la fameuse Symphonie n° 83, dite "La Poule" du compositeur autrichien, grand ami de Mozart.
Une brillante symphonie spirituelle, d'une grande liberté créative, tour à tour sombrement lyrique (comme préfigurant en 1785 les orages du "Sturm und Drang") et dansante. Le violon de Julien Chauvin donnait le ton de la soirée, caracolant et emportant tout sur son passage, musiciens et public. Tout au long de la soirée, c'est la fraternelle ferveur des pupitres de la formation, leur facilité à faire corps qui faisaient plaisir à voir et à entendre.
La soprano Sandrine Piau fit deux apparitions remarquées, encadrant la quatrième symphonie d'un compositeur aujourd'hui oublié et pourtant renommé au XVIIIe siècle, Marie-Alexandre Guénin. Une symphonie au style personnel et aux trois mouvements parfois convenus mais souvent gracieux, que ce violoniste du Concert de la Loge Olympique et de l'Opéra donna lors de la réception en maçonnerie de Voltaire en 1778.
Dans un lamento extrait de la "Didone abbandonta" de Giuseppe Sarti composée en 1762, la soprano française, orfèvre du phrasé et passionnellement très engagée, soulevait l'enthousiasme du public. Désespoir, regret, passion mal éteinte, l'incroyable palette des plus belles nuances du sentiment se libérait avec une science charmante, jusqu'au dialogue étonnant avec les excellents hautbois d'Emma Black et basson de David Douçot.
La soprano Sandrine Piau fit deux apparitions remarquées, encadrant la quatrième symphonie d'un compositeur aujourd'hui oublié et pourtant renommé au XVIIIe siècle, Marie-Alexandre Guénin. Une symphonie au style personnel et aux trois mouvements parfois convenus mais souvent gracieux, que ce violoniste du Concert de la Loge Olympique et de l'Opéra donna lors de la réception en maçonnerie de Voltaire en 1778.
Dans un lamento extrait de la "Didone abbandonta" de Giuseppe Sarti composée en 1762, la soprano française, orfèvre du phrasé et passionnellement très engagée, soulevait l'enthousiasme du public. Désespoir, regret, passion mal éteinte, l'incroyable palette des plus belles nuances du sentiment se libérait avec une science charmante, jusqu'au dialogue étonnant avec les excellents hautbois d'Emma Black et basson de David Douçot.
La pure virtuosité de son "Semplicetto, ancor non sai", un air extrait de "L'Endemione" du fils de Jean-Sébastien, Jean-Chrétien Bach, ne le cédait en rien au feu de la chanteuse. Aigus resplendissants, timbre sensuel, décidément Sandrine Piau est bien une de nos meilleures artistes. Sa Suzanne ensorceleuse des "Noces de Figaro" ("Deh, vieni, non tardar, O gioia bella") offerte en rappel à la fin du concert ne pouvait que le confirmer.
*Le Concert de la Loge a entamé avec ce premier CD, paru en septembre, une intégrale des symphonies parisiennes de J. Haydn. Le concert du 7 octobre, enregistré par le label Aparté, en constituera le volume suivant.
Concert diffusé gratuitement sur le site Medici.tv jusqu'au 7 décembre 2016.
Julien Chauvin et le Quatuor Cambrini à l'Auditorium du Louvre le 18 novembre 2016 à 20 h.
Programme : W. A. Mozart.
*Le Concert de la Loge a entamé avec ce premier CD, paru en septembre, une intégrale des symphonies parisiennes de J. Haydn. Le concert du 7 octobre, enregistré par le label Aparté, en constituera le volume suivant.
Concert diffusé gratuitement sur le site Medici.tv jusqu'au 7 décembre 2016.
Julien Chauvin et le Quatuor Cambrini à l'Auditorium du Louvre le 18 novembre 2016 à 20 h.
Programme : W. A. Mozart.