Xavier Durringer © 2011 Gaumont/Mandarin Cinéma.
Lors de sa sortie en salles, La Conquête a fait à beaucoup l’effet d’un pétard mouillé. On attendait trop, évidemment, de cette première expérience française de film politique "à chaud", sur des événements récents et dont les protagonistes, nommément identifiés, sont toujours vivants et, qui plus est, en activité. Sans parler de leur personnalité, Sarkozy en tête, qui laissait espérer de savoureuses polémiques.
Pas de chance. Pratiquement toute la sarkozie a trouvé le film, sinon formidable, du moins honnête. Ce qui, au yeux du, ou plutôt des camps d’en face, valut constat d’échec. Xavier Durringer n’avait pas voulu faire un film à charge, et Podalydès, au lieu de le caricaturer, s’était laissé séduire par son personnage…
Mais le flop critique de La Conquête n’est pas qu’une affaire de mauvaise foi. C’est bel et bien un film raté, mais pas pour les raisons évoquées. La sortie en DVD permet, à tête reposée, de se pencher sur le problème. En fait, plus qu’un ratage, il s’agit d’une occasion manquée, d’un chemin choisi qui s’avère n’être pas le bon.
Pas de chance. Pratiquement toute la sarkozie a trouvé le film, sinon formidable, du moins honnête. Ce qui, au yeux du, ou plutôt des camps d’en face, valut constat d’échec. Xavier Durringer n’avait pas voulu faire un film à charge, et Podalydès, au lieu de le caricaturer, s’était laissé séduire par son personnage…
Mais le flop critique de La Conquête n’est pas qu’une affaire de mauvaise foi. C’est bel et bien un film raté, mais pas pour les raisons évoquées. La sortie en DVD permet, à tête reposée, de se pencher sur le problème. En fait, plus qu’un ratage, il s’agit d’une occasion manquée, d’un chemin choisi qui s’avère n’être pas le bon.
"La Conquête", Xavier Durringer © 2011 Gaumont/Mandarin Cinéma.
Tout part d’un choix artistique : La Conquête n’est pas un bon film mais a tout pour faire une excellente pièce de théâtre. D’abord parce que ses défauts d’écriture - situations statiques, prépondérance de dialogues à "bons mots", enchaînements hasardeux - n’en auraient plus été, ou du moins se seraient vus sensiblement atténués sur une scène. Ensuite parce que le principal reproche fait au film, à savoir qu’il se contente d’enchaîner des évènements que tout le monde connaît, qu’il ne révèle rien, ni sur les protagonistes, ni sur les faits, qu’on ne sache déjà, aurait été nul et non avenu au théâtre. Car c’est précisément l’endroit où se jouent les textes que tout le monde connaît par cœur, où l’on monte à l’infini Molière, Shakespeare, Tchekhov… Il suffit au metteur en scène d’un point de vue pour qu’une œuvre que l’on a vue et entendue des dizaines de fois apparaisse comme neuve.
Or, bien évidemment, ce point de vue, Durringer l’a. Il ne s’est pas contenté de signer la chronique neutre d’une succession de manœuvres politiques et d’enfiler des perles dialoguées. Et ce point de vue, qui repose exclusivement sur les rapports entre Nicolas et Cécilia Sarkozy, est plus théâtral que cinématographique.
C’est une histoire intime que Durringer a voulu raconter, au-delà de l’Histoire politique. Une histoire qui aurait pu prendre tout son poids sur une scène, libérée, par la force des choses et des contraintes budgétaires, de cet aspect "document" foisonnant qui la parasite. Car tel quel, avec son casting fleuve lancé le plus souvent dans des numéros d’imitation, son scénario qui empile plus qu’il n’avance, ses dialogues référentiels et référencés, La Conquête veut à tout prix ne rien oublier mais finit par passer à côté de l’essentiel. Et l’on regrette que Xavier Durringer, auteur et metteur en scène brillant et audacieux, ait préféré, sur ce coup-là, la caméra aux tréteaux.
Or, bien évidemment, ce point de vue, Durringer l’a. Il ne s’est pas contenté de signer la chronique neutre d’une succession de manœuvres politiques et d’enfiler des perles dialoguées. Et ce point de vue, qui repose exclusivement sur les rapports entre Nicolas et Cécilia Sarkozy, est plus théâtral que cinématographique.
C’est une histoire intime que Durringer a voulu raconter, au-delà de l’Histoire politique. Une histoire qui aurait pu prendre tout son poids sur une scène, libérée, par la force des choses et des contraintes budgétaires, de cet aspect "document" foisonnant qui la parasite. Car tel quel, avec son casting fleuve lancé le plus souvent dans des numéros d’imitation, son scénario qui empile plus qu’il n’avance, ses dialogues référentiels et référencés, La Conquête veut à tout prix ne rien oublier mais finit par passer à côté de l’essentiel. Et l’on regrette que Xavier Durringer, auteur et metteur en scène brillant et audacieux, ait préféré, sur ce coup-là, la caméra aux tréteaux.
DVD (+ Blu-ray) "La conquête"
Réalisateur : Xavier Durringer.
Acteurs : Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Le Coq, Hippolyte Girardot, Michèle Moretti, Samuel Labarthe, Emmanuel Noblet, etc.
Éditeur : Gaumont vidéo.
Coproduction : Gaumont/Mandarin Cinéma.
Date de sortie : 21 septembre 2011.
Durée : 1 h 46.
Acteurs : Denis Podalydès, Florence Pernel, Bernard Le Coq, Hippolyte Girardot, Michèle Moretti, Samuel Labarthe, Emmanuel Noblet, etc.
Éditeur : Gaumont vidéo.
Coproduction : Gaumont/Mandarin Cinéma.
Date de sortie : 21 septembre 2011.
Durée : 1 h 46.