Vincent Escure, Michel Heim et Alvaro Lombard © Amaury Grisel.
Sous ses airs joyeux et enlevés, la comédie de Michel Heim est une pièce introspective. Limite mélancolique. Car c’est bien beau de chanter dans la placard, mais qu’est-ce-qu’on fait une fois qu’on en est sorti ? C’est la question que pose, en creux, cette confrontation entre trois générations incarnant trois périodes successives. Trois périodes, avant-hier, hier, aujourd’hui, qui aboutissent fatalement à la suivante : demain.
Loin de toute nostalgie, "Chantons dans le placard" est résolument contemporain. Si l’on peut percevoir une tendresse ou une malice amusée dans l’évocation de certains moments du passé, c’est bien de notre époque dont témoigne ce spectacle, à travers ce jeune chanteur débarqué de sa province pour décrocher un rôle dans une comédie musicale, et qui vient chercher chez ce couple - une vieille gloire de cabaret et son pianiste que l’on devine ancien militant - bien plus qu’une chanson à présenter à son audition. Époque charnière, où les homosexuels s’interrogent à la fois sur eux-mêmes - comme tout un chacun -, sur le regard que leur porte la société, et sur la place qu’ils veulent y tenir.
Loin de toute nostalgie, "Chantons dans le placard" est résolument contemporain. Si l’on peut percevoir une tendresse ou une malice amusée dans l’évocation de certains moments du passé, c’est bien de notre époque dont témoigne ce spectacle, à travers ce jeune chanteur débarqué de sa province pour décrocher un rôle dans une comédie musicale, et qui vient chercher chez ce couple - une vieille gloire de cabaret et son pianiste que l’on devine ancien militant - bien plus qu’une chanson à présenter à son audition. Époque charnière, où les homosexuels s’interrogent à la fois sur eux-mêmes - comme tout un chacun -, sur le regard que leur porte la société, et sur la place qu’ils veulent y tenir.
Vincent Escure, Michel Heim et Alvaro Lombard © Amaury Grisel.
Aujourd’hui, le coming out est devenu banal, la moindre vedette du showbiz exige d’avoir une chanson gay friendly à son répertoire, les bandes dessinées de Ralf König font un tabac chez les hétéros, tout le monde s’éclate sans arrière-pensées à la Gay Pride, les électeurs parisiens ont réélu triomphalement Delanoë… Mais un député du parti présidentiel - Christian Vanneste - peut dire et redire que l’homosexualité est "une menace pour la survie de l’humanité" ou rapprocher la pédophilie de la "pédérastie", sans qu’aucun de ses collègues exige sa démission. Et la grande majorité des membres du même parti considère que la famille, c’est un homme et une femme. Régulièrement, un fait divers sordide vient aussi nous rappeler que la "chasse aux pédés" n’est pas fermée partout…
Époque compliquée, donc, où le passé n’est pas totalement révolu, où les clichés ont la peau dure, où il faut, encore et toujours, revendiquer la reconnaissance - qui n’a rien à voir avec la tolérance -, tout en aspirant, enfin, à l’insouciance d’être monsieur ou madame tout le monde. Comment passer du droit à la différence à la nécessité de l’indifférence ? Et comment faire comprendre aux "anciens", ceux qui ont vécu dans la marge ou dans le combat - donc, au fond, dans un personnage -, qu’on veut juste être soi et vivre peinard ?
Ces interrogations se faufilent entre les notes de ce spectacle faussement léger, qu’on aurait tort de considérer comme une simple anthologie de chansons témoignant de temps périmés. "Chantons dans le placard" a la voix dans le passé, proche ou lointain, mais la tête dans le présent.
Époque compliquée, donc, où le passé n’est pas totalement révolu, où les clichés ont la peau dure, où il faut, encore et toujours, revendiquer la reconnaissance - qui n’a rien à voir avec la tolérance -, tout en aspirant, enfin, à l’insouciance d’être monsieur ou madame tout le monde. Comment passer du droit à la différence à la nécessité de l’indifférence ? Et comment faire comprendre aux "anciens", ceux qui ont vécu dans la marge ou dans le combat - donc, au fond, dans un personnage -, qu’on veut juste être soi et vivre peinard ?
Ces interrogations se faufilent entre les notes de ce spectacle faussement léger, qu’on aurait tort de considérer comme une simple anthologie de chansons témoignant de temps périmés. "Chantons dans le placard" a la voix dans le passé, proche ou lointain, mais la tête dans le présent.
"Chantons dans le placard"
Vincent Escure © Amaury Grisel.
Un siècle de chansons gay.
Une comédie de Michel Heim.
Mise en scène : Christophe Botti et Stéphane Botti.
Avec : Vincent Escure, Michel Heim et Alvaro Lombard.
Spectacle en alternance, du 25 octobre au 5 novembre, du 22 novembre au 3 décembre et du 20 décembre au 31 décembre.
Du mardi au samedi à 21 h 30.
Petit Théâtre des Variétés, Paris 2e, 01 42 33 09 92.
>> www.theatre-des-varietes.fr
Une comédie de Michel Heim.
Mise en scène : Christophe Botti et Stéphane Botti.
Avec : Vincent Escure, Michel Heim et Alvaro Lombard.
Spectacle en alternance, du 25 octobre au 5 novembre, du 22 novembre au 3 décembre et du 20 décembre au 31 décembre.
Du mardi au samedi à 21 h 30.
Petit Théâtre des Variétés, Paris 2e, 01 42 33 09 92.
>> www.theatre-des-varietes.fr