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Avignon 2022

•In 2022• "One Song" Beaucoup de bruit pour (presque) rien…

Après Angelica Liddell l'an dernier et son flamboyant "Liebestod" où l'artiste madrilène éclairait les origines de son théâtre en convoquant sur une musique de Wagner la figure d'un toréro andalou révolutionnaire, l'artiste flamande Miet Warlop, invitée de la 76e édition, s'y essaye. Poursuivant l'écriture de l'"Histoire(s) du Théâtre" afin d'y ajouter un quatrième volet, le sien, elle présente une forme relevant plus d'un projet de recherche à ses débuts que d'un "spectacle" à (re)présenter dans le cadre du cahier des charges du IN



© Christophe Raynaud de Lage.
© Christophe Raynaud de Lage.
Sur le plateau inondé d'une lumière crue, des instruments de musique attendent que cinq sportifs en tenue veuillent bien s'en emparer, après échauffement de rigueur. De manière furieuse, jusqu'à ce qu'épuisement s'ensuive, en short et maillot ils feront rugir les batteries en se jetant sur les percussions, s'éreinteront sur une poutre jouant en équilibre du violon, ou encore hurleront la même chanson en boucle tout en courant à grandes foulées sur un tapis roulant. Le collectif de ces sportifs musiciens trouvant son écho dans celui de cinq supporters massés sur des gradins et arborant fièrement la panoplie, les exhortations, les sifflets, desdits aficionados sportifs. Le tout agrémenté des soubresauts sautillants d'une pom-pom girl masculine peu avare de ses efforts "spectaculaires".

Lorsque l'on aura ajouté que le speaker de l'événement "sportif musical" (ou "musical sportif", à votre "agrès") n'est autre que l'artiste performeuse toute de rouge vêtue, crachouillant ou riant à se tordre au micro en commentant la rencontre, on aura à peu près tout dit du dispositif. Et puis… Rien d'autre, ou pas grand-chose… Ah si… de l'eau tombant des cintres, moment rafraîchissant (il fait chaud à Avignon) pour souligner au stabilo que même face à l'adversité des éléments naturels, rien ne peut entamer l'extraordinaire énergie du collectif.

© Christophe Raynaud de Lage.
© Christophe Raynaud de Lage.
Une longue heure durant, une éternité à l'échelle du spectateur laissé pour compte, se répéteront en boucle les mêmes motifs - engagement absolu et épuisement total des corps, musique paroxystique justifiant les bouchons d'oreille distribués généreusement à l'entrée, chanson répétée en boucle, etc.). Un cycle répétitif du même identique à lui-même, du même pouvant être dupliqué à l'infini.

Certes, les intentions sont ici (très, beaucoup trop) "criantes"… En transposant dans une arène sportive les mouvements qui traversent toute création - et la sienne n'y échappe pas - l'artiste performeuse met en abyme l'importance du collectif, de l'entraide, de la répétition inlassable d'efforts acharnés pour aboutir à une forme artistique restant toujours à questionner. Cependant, l'énergie circulaire… tourne cruellement en rond, manquant la cible de la catégorie "Indiscipline". Face à l'histoire de ses abîmes, un autre marathon de danse (saisissant, lui) surgit pour pouvoir proposer un autre titre à cet article : "On achève bien les théâtreux indisciplinés"…

Vu le mercredi 13 juillet dans la Cour du lycée Saint Joseph à Avignon.

"One Song"

© Christophe Raynaud de Lage.
© Christophe Raynaud de Lage.
Texte : Miet Warlop avec le conseil artistique de Jeroen Olyslaegers.
Conception, mise en scène et scénographie : Miet Warlop.
Avec : Simon Beeckaert, Kris Auman, Elisabeth Klinck, Willem Lenaerts, Milan Schudel, Melvin Slabbinck, Joppe Tanghe, Karin Tanghe, Wietse Tanghe.
Avec la participation de : Imran Alam, Stanislas Bruynseels, Judith Engelen, Flora Van Canneyt.
Musique : Maarten Van Cauwenberghe.
Dramaturgie : Giacomo Bisordi.
Assistante à la dramaturgie : Kaatje De Geest.
Lumière : Dennis Diels.
Son : Bart Van Hoydonck.
Costumes : Carol Piron.
Production : NTGent & Miet Warlop, Irene Wool vzw.
Durée : 1 h.

•Avignon In 2022•
Du 8 au 14 juillet.
Tous les jours à 22 h, relâche le dimanche.
Cour du lycée Saint-Joseph, 62, rue des Lices, Avignon.
>> festival-avignon.com
Réservations : 04 90 14 14 14.

Tournée
Du 20 au 21 septembre 2022 : Actoral, Marseille (13).
Du 28 au 29 septembre 2022 : TANDEM - Scène nationale Arras-Douai, Douai (59).
Du 1er au 7 octobre 2022 : NTGent, Gand (Belgique).
Du 25 au 28 octobre 2022 : Berlin – Hebbel am Ufer Theater, Berlin (Allemagne).
10 novembre 2022 : – Rotterdamse Schouwburg, Rotterdam (Pays-Bas).
18 novembre 2022 : CC Leietheater, Deinze (Belgique).
26 novembre 2022 : Cultuurcentrum Strombeek Grimbergen, Strombeek (Belgique).
Du 1er au 2 février 2023 : La Comédie de Valence, Valence (26).
Du 6 au 7 mars 2023 : Internationaal Theater Amsterdam, Amsterdam (Pays-Bas).
22 mars 2023 : Cultuurhuis De Warande, Turnhout (Belgique).
Du 24 au 25 mars 2023 : deSingel, Anvers (Belgique).
Du 28 au 31 mars 2023 : Théâtre Dijon Bourgogne, Dijon (21).
Du 6 au 7 avril 2023 : Teatre Lliur, Barcelone (Espagne).

© Christophe Raynaud de Lage.
© Christophe Raynaud de Lage.

Yves Kafka
Samedi 16 Juillet 2022

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"Différente" Carolina ou "Cada uno es un mundo (Chacun est un monde)"

Star internationale à la frange rouge, Carolina est de retour en France, après sa tournée mondiale. Heureuse de retrouver son public préféré, elle interprète en live des chansons populaires qui touchent le cœur de toutes les générations.

© Audrey Bären.
Mais qui est donc cette incontournable Carolina ? Ou, plus exactement, qui se cache derrière cette artiste plutôt extravagante, à la folie douce ? De qui est-elle l'extension, au juste ?

L'éternelle question autour de l'acte créatif nous interpelle souvent, et nous amène à nous demander quelles influences l'homme ou la femme ont-ils sur leurs "créatures" fabriquées de toutes pièces ! Quelles inspirations les ont portées ! Autant de questions qui peuvent nous traverser particulièrement l'esprit si tant est que l'on connaisse un peu l'histoire de Miguel-Ange Sarmiento !

Parce que ce n'est pas la première fois que Carolina monte sur scène… Décidément, elle en a des choses à nous dire, à chaque fois. Elle est intarissable. Ce n'est pas Rémi Cotta qui dira le contraire, lui qui l'accompagne depuis déjà dix ans et tire sur les ficelles bien huilées de sa vie bien remplie.

Rémi Cotta, artiste plasticien, graphiste, comédien, chanteur lyrique, ou encore metteur en scène, sait jouer de ses multiples talents artistiques pour confier une parole virevoltante à notre Carolina. Il suffit de se souvenir du très original "Carolina Show", en 2010, première émission de télé sans caméra ayant reçu de nombreux artistes connus ou moins connus ou le "Happy Show de Carolina", ainsi que les spectacles musicaux "Carolina, naissance d'une étoile", "Le Cabaret de Carolina", ou encore " Carolina, L'Intelligence Artificielle".

"Différente" est en réalité la maturation de plusieurs années de cabarets et de spectacles où Carolina chante pourquoi et comment elle est devenue une star internationale tout en traversant sa vie avec sa différence". Miguel-Ange Sarmiento.

Brigitte Corrigou
08/11/2024
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"Tout va très bien !" Le Grand Orchestre du Splendid, bon pied bon œil, revient avec de la musique sur tous les fronts

Voir les choses en grand tout en restant léger ! Prendre du plaisir et, surtout, en donner ! Voilà la philosophie du Grand orchestre du Splendid qui régale le public depuis 1977. Bientôt 50 ans… Bientôt le jubilé. "De la musique avant toute chose" et vivre, vivre, vivre…

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En 1977, quelques amis musiciens professionnels se retrouvent entre eux et décident de s'amuser en réinterprétant des classiques tels que ceux de Ray Ventura ou de Duke Ellington. Ce qui ne devait être qu'un plaisir entre copains devient vite un succès immédiat qui dure depuis presque 50 ans. Mais quel est donc le secret de cette longévité entre rythmes endiablés, joyeuses cadences et show totalement désopilants ?

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Entre swing, jazz, salsa, reggae – quatre de leurs principales influences –, ou encore fiesta et mises en scène délirantes, les quatorze chanteuses et musiciens de l'Orchestre mythique enchantent le public, sur la scène du Café de la Gare, depuis le 11 novembre. Comme à leurs premières heures, et en échappant pourtant aux codes et impératifs de la mode, ils nous donnent irrésistiblement envie de monter sur scène pour danser à leurs côtés sur le plateau, frétiller, sautiller, et tout oublier l'espace de quelques instants. Leur énergie communicative est sans failles, et gagne sans commune mesure toutes les générations. Les cuivres étincellent. Les voix brillent de mille feux sonores.

Brigitte Corrigou
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"Jacques et Chirac" Un "Magouille blues"* décapant et burlesque n'occultant pas le mythe du président sympa et séducteur

Une comédie satirique enjouée sur le pouvoir, le mensonge et la Cinquième République portée par une distribution tonitruante et enthousiaste, dégustant avec gourmandise le texte de Régis Vlachos pour en offrir la clownesque et didactique substantifique moelle aux spectateurs. Cela est rendu aussi possible grâce à l'art sensible et maîtrisé de l'écriture de l'auteur qui mêle recherche documentaire affinée, humour décapant et bouffonnerie chamarrée pour dévoiler les tours et contours d'un Jacques sans qui Chirac ne serait rien.

© Fabienne Rappeneau.
Portraitiste décalé et impertinent d'une Histoire de France ou de l'Humanité aux galbes pas toujours gracieux dont surgissent parfois les affres de notre condition humaine, Régis Vlachos, "Cabaret Louise" (Louise Michel), "Dieu est mort" (Dieu, mieux vaut en rire)"Little Boy" (nom de la bombe larguée sur Hiroshima), revient avec un nouveau spectacle (création 2023) inspiré d'un des plus grands scandales de notre histoire contemporaine : la Françafrique. Et qui d'autre que Jacques Chirac – l'homme qui faisait la bise aux dictateurs – pouvait être convoqué au "tribunal" du rire et de la fantaisie par l'auteur facétieux, mais doté d'une conscience politique aiguë, qu'est Régis Vlachos.

Le président disparu en 2019 fut un homme complexe composé du Chirac "bulldozer" en politique, menteur, magouilleur, et du Jacques, individu affable, charmeur, mettant autant la main au cul des vaches que des femmes. Celui-ci fut d'abord attiré le communisme pour ses idéaux pacifistes. Il vendra même L'Humanité-dimanche devant l'église Saint-Sulpice.

La diversité des personnalités importantes qui marquèrent le début de son chemin politique joue tout autant la complexité : Michel Rocard, André Malraux et, bien sûr, Georges Pompidou comme modèle, Marie-France Garaud, Pierre Juillet… et Dassault comme portefeuille ! Le tout agrémenté de nombre de symboles forts et de cafouillages désastreux : le bruit et l'odeur, la pomme, le cul des vaches, les vacances à l'île Maurice, les amitiés avec les despotes infréquentables, l'affaire ELF, etc.

Gil Chauveau
03/11/2024