Dans une grange aménagée.
Michel Arbatz qui, dans "Desnos et merveilles", avec l'appui de sa guitare et la simplicité d'un chanteur raconteur, conte la vie d'un poète à l'âme d'enfant et au destin tragique. Entre textes et images, ce spectacle est plus qu'un émouvant hommage, c'est une transmission, une (re)découverte.
Dans un jardin privé.
"La Fresque & La Poème" (Cie Bal). Dans ce spectacle, Jeanne Mordoj montre une maîtrise de son corps qui la conduit aux marges du butô et du kathakali. À l'extrême de la performance. Dessinant, le dos collé à un mur lisse et blanc et les yeux fermés, les contours de son corps, ses mouvements, ses contorsions. Les traces laissées sont de véritables œuvres d'"anthropométries" au féminin.
Puis, comme projetée, Jeanne Mordoj avance sur un podium comme mue par une puissance supérieure. Animée, contrainte par une capacité à produire en permanence des œufs comme d'autres, dans le conte de Perrault "les fées", des perles ou des couleuvres.
Michel Arbatz qui, dans "Desnos et merveilles", avec l'appui de sa guitare et la simplicité d'un chanteur raconteur, conte la vie d'un poète à l'âme d'enfant et au destin tragique. Entre textes et images, ce spectacle est plus qu'un émouvant hommage, c'est une transmission, une (re)découverte.
Dans un jardin privé.
"La Fresque & La Poème" (Cie Bal). Dans ce spectacle, Jeanne Mordoj montre une maîtrise de son corps qui la conduit aux marges du butô et du kathakali. À l'extrême de la performance. Dessinant, le dos collé à un mur lisse et blanc et les yeux fermés, les contours de son corps, ses mouvements, ses contorsions. Les traces laissées sont de véritables œuvres d'"anthropométries" au féminin.
Puis, comme projetée, Jeanne Mordoj avance sur un podium comme mue par une puissance supérieure. Animée, contrainte par une capacité à produire en permanence des œufs comme d'autres, dans le conte de Perrault "les fées", des perles ou des couleuvres.
C'est une vision dynamique du corps féminin que Jeanne Mordoj, dans un juste retour des choses, affirme comme une évidence. Le droit accordé à l'Art de présenter un corps grotesque et inquiétant qui, dans sa puissance, est à égalité des masques et des rituels primitifs.
Dans la même cour
Le lendemain, "Le Quatuor les Trilles" (Guillaume Fontanarosa), dont les cordes ont l'agilité diabolique, présente une œuvre d'Allessandro Annunziata qui pousse à leurs limites du silence les crissements et glissements de l'archet. Puis il joue avec le sens du rythme du jeune Mozart, avant de rendre un hommage romantique à la nuit qui est tombée en interprétant une œuvre de Mendelsohn. Elle-même dédiée à Beethoven.
Lors d'un entre-deux, au cours duquel les instrumentistes accordent leurs violons et le violoncelle, la cloche de l'église voisine donnait un "La" facétieux accompagnant pour un instant amical l'harmonie du lieu. Le morceau de Piazzola qui suit est concis et clair. Un "calo" tzigane clôt la soirée. Le public conquis montre son enthousiasme.
Dans un verger
Un lâcher de clowns. Des élèves comédiens de l'école d'Évry Courcouronnes, au pied d'un pommier, foulant l'herbe, se révèlent frères humains en liberté à la découverte des sens. À la recherche "de" sens. À la fois étranges et inquiétants, quelquefois violents, découvrant le jeu, "se" découvrant. Soudés, complices. Le public est d'abord surpris, puis adore.
Dans la même cour
Le lendemain, "Le Quatuor les Trilles" (Guillaume Fontanarosa), dont les cordes ont l'agilité diabolique, présente une œuvre d'Allessandro Annunziata qui pousse à leurs limites du silence les crissements et glissements de l'archet. Puis il joue avec le sens du rythme du jeune Mozart, avant de rendre un hommage romantique à la nuit qui est tombée en interprétant une œuvre de Mendelsohn. Elle-même dédiée à Beethoven.
Lors d'un entre-deux, au cours duquel les instrumentistes accordent leurs violons et le violoncelle, la cloche de l'église voisine donnait un "La" facétieux accompagnant pour un instant amical l'harmonie du lieu. Le morceau de Piazzola qui suit est concis et clair. Un "calo" tzigane clôt la soirée. Le public conquis montre son enthousiasme.
Dans un verger
Un lâcher de clowns. Des élèves comédiens de l'école d'Évry Courcouronnes, au pied d'un pommier, foulant l'herbe, se révèlent frères humains en liberté à la découverte des sens. À la recherche "de" sens. À la fois étranges et inquiétants, quelquefois violents, découvrant le jeu, "se" découvrant. Soudés, complices. Le public est d'abord surpris, puis adore.
Dans une pâture
Au flanc d'un coteau en lisière de bois avec l'appui de quinze comédiens du Théâtre de l'Unité, Jacques Livchine met en scène "Oncle Vania" d'Anton Tchekhov. Le dispositif est élargi à l'extrême de l'horizon et du champ visuel, entre bergerie et clôture. Les comédiens du théâtre de l'unité jouent dans un respect absolu du texte. À ce point même que ses vérités apparaissent comme autant d'anachronismes nécessaires à la comédie (au rire et à la scène). Ce que certains ont du mal à croire.
Et de manière spectaculaire et silencieuse la troupe apporte une réponse simple à la querelle savante sur la nature du théâtre entre réalisme et symbolisme qui oppose Stanislavki et Meyerhold ; et que Tchékhov place au centre de son œuvre comme un défi.
Dans cette mise en scène et en ce lieu, avec une très grande économie de moyens, la pâture avec ses meules de paille, devient progressivement, au fur et à mesure de la progression de l'ombre, alors que le regard se porte sur les mouvements réguliers des hommes et des animaux (qui semblent suivre comme autant de sentiers invisibles et familiers), un tableau. De Poussin. Et au lever de lune, qui déchire les nuages alors que se dissipe un banc de brume, un Kaspar David Friedrich.
Au flanc d'un coteau en lisière de bois avec l'appui de quinze comédiens du Théâtre de l'Unité, Jacques Livchine met en scène "Oncle Vania" d'Anton Tchekhov. Le dispositif est élargi à l'extrême de l'horizon et du champ visuel, entre bergerie et clôture. Les comédiens du théâtre de l'unité jouent dans un respect absolu du texte. À ce point même que ses vérités apparaissent comme autant d'anachronismes nécessaires à la comédie (au rire et à la scène). Ce que certains ont du mal à croire.
Et de manière spectaculaire et silencieuse la troupe apporte une réponse simple à la querelle savante sur la nature du théâtre entre réalisme et symbolisme qui oppose Stanislavki et Meyerhold ; et que Tchékhov place au centre de son œuvre comme un défi.
Dans cette mise en scène et en ce lieu, avec une très grande économie de moyens, la pâture avec ses meules de paille, devient progressivement, au fur et à mesure de la progression de l'ombre, alors que le regard se porte sur les mouvements réguliers des hommes et des animaux (qui semblent suivre comme autant de sentiers invisibles et familiers), un tableau. De Poussin. Et au lever de lune, qui déchire les nuages alors que se dissipe un banc de brume, un Kaspar David Friedrich.
Cette version d'Oncle Vania, avec ses rares projecteurs et ses braseros, est un pied-de-nez à tous les scénographes et éclairagistes. Et pour tous les spectateurs un moment inoubliable. Quand la nature devient paysage, il n'y a plus de réalisme, ni de symbolisme. Il suffit que des hommes la regardent pour qu'elle soit porteuse de merveilleux et de malice.
Assurément, l'arbre vénérable choisi comme point fixe du dispositif par Jacques Livchine restera dans la mémoire du village comme étant l'arbre de l'unité, celui qui offre de l'ombre à Vania. À tous les Vania… dont certains habitent Brioux-sur-Boutonne.
29e Festival au Village - Brioux-sur-Boutonne (Deux-Sèvres)
A eu lieu du 7 au 15 juillet 2017.
>> Site du festival, programmation et photos.
Assurément, l'arbre vénérable choisi comme point fixe du dispositif par Jacques Livchine restera dans la mémoire du village comme étant l'arbre de l'unité, celui qui offre de l'ombre à Vania. À tous les Vania… dont certains habitent Brioux-sur-Boutonne.
29e Festival au Village - Brioux-sur-Boutonne (Deux-Sèvres)
A eu lieu du 7 au 15 juillet 2017.
>> Site du festival, programmation et photos.