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Pièce du boucher

Fermer un théâtre est inadmissible... Fermer l'Aquarium serait une faute inexcusable !

À l'annonce de la décision du gouvernement de révoquer l'actuel directeur François Rancillac d'ici l'été prochain, le monde de la culture se révolte. La décision est injuste, d'autant que le bilan affiché est positif. François Rancillac avait quitté la direction de La Comédie de Saint-Étienne qu'il co-dirigait au côté de Jean-Claude Berutti pour celle de l'Aquarium.



© Théâtre de l'Aquarium.
© Théâtre de l'Aquarium.
En quelques années, ce metteur en scène et directeur a su faire de cet espace un haut lieu de la création et de l'écriture contemporaine. Cette décision est arbitraire et injuste. Anne-Charlotte Lesquibe, chargée de production du spectacle vivant, prend la parole. Le message est clair !

Comment un ministère qui défend la culture peut-il vouloir mettre fin brutalement à l'activité exemplaire de toute une équipe et de son directeur François Rancillac ?
On reste sans voix, stupéfaits et incrédules. Non....Pas L'Aquarium quand même !!!!
Il faut vraiment ne rien connaître Ni au Théâtre Ni aux hommes et femmes qui continuent à le défendre pour commettre une telle injustice.
Les signatures affluent, pourquoi ?

Parce que François Rancillac est un grand serviteur du théâtre, un arpenteur des textes, un homme intègre et respecté, un artiste à l'écoute des autres artistes (non, ce n'est pas si courant dans le "milieu") qui a fait avec sa petite équipe ultra motivée, ce lieu vivant où l'on va avec curiosité et plaisir. On s'y sent bien, on aime le tapis brosse violet, on y vient avec ses amis, on mange une tartine sur les grandes tables en buvant un ballon de rouge. On se sent libre au Théâtre de l'Aquarium, on y respire.

Et il y a même des jeunes gens dans la salle ! Des jeunes accompagnés intelligemment, parfaitement attentifs, certainement bien préparés à entendre du Beckett, du Sophocle, du Corneille, du Anja Hilling, du Gilles Granouillet et tant d'autres auteurs classiques, contemporains, contemporains /classiques.

Quand on parle des quelques lieux à PARIS où le Théâtre résiste dans sa grandeur et sa puissance, l'Aquarium s'impose. Il est l'un des derniers lieux de la capitale où se créent des expériences théâtrales (mais aussi musicales) rares, intrigantes, fortes, courageuses toujours, voire un peu folles. Et que devrait-il devenir ? Une Fâââbrique ? Qu'y fabriquerait-on de plus ou de mieux ?
Arrêtons le langage à la mode; on se croirait chez Molière, le rire en moins.

Non sérieusement... Toucher à L'Aquarium, c'est prendre le risque de l'assassinat de l'Archiduc François-Joseph qui mit le feu aux poudres en 1914....

Prise de parole du monde artistique pour le soutien de François Rancillac et de son équipe :
>> theatredelaquarium

Anne-Charlotte Lesquibe et Sheila Louinet
Mercredi 1 Juillet 2015


1.Posté par Tanguyisabelle le 03/07/2015 14:35 (depuis mobile)
ils Assassinent la Connaissance! Voilà qui est bien dogmatique mais cependant juste le reflet de notre époque non pas contemporaine mais de l'instant.Suffit!

2.Posté par Falkrihter le 06/10/2015 21:44 (depuis mobile)
Oui

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"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
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© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024