Nommée cette année dans la catégorie "Révélation artiste lyrique" des Victoires de la Musique, elle a brillé récemment dans le concert Prélude du Festival d'Auvers-sur-Oise et répète en ce moment à Lausanne Zerline dans le "Don Giovanni" de Mozart. Rencontre avec une artiste joyeuse et passionnée.
Christine Ducq - Vous avez chanté pour le concert d'ouverture du 37e opus du Festival d'Auvers-sur-Oise mais vous n'y figurez pas ce printemps (1). Quel dommage pour nous !
Catherine Trottmann - Malheureusement oui. Nous avons essayé de trouver une date mais mon emploi du temps ne le permettait pas. Du coup, nous avons envisagé avec Pascal Escande (le directeur artistique, Ndlr) ce récital, un prélude du festival.
Vous êtes en pleine répétition de "Don Giovanni" à l'Opéra de Lausanne. Le rôle de Zerline est bien une prise de rôle ?
Catherine Trottmann - En effet et je m'en réjouis. C'est un rôle qui m'enthousiasme et auquel je pense depuis longtemps car il me tient particulièrement à cœur. D'autant plus que "Don Giovanni" est mon opéra préféré !
Le personnage de Zerline a une fraîcheur et une jeunesse dans lesquelles je peux facilement me reconnaître ; et je prends beaucoup de plaisir à le chanter. À Lausanne, nous travaillons dans de très bonnes conditions avec une superbe distribution et dans une très belle mise en scène d'Éric Vigié (2).
À la cérémonie des Victoires de la Musique, vous avez brillé dans Meyerbeer et Rossini. Quels sont les compositeurs qui vous inspirent ?
Catherine Trottmann - Ils sont nombreux. Disons que Rossini est le compositeur qui me porte chance et me rend heureuse. Mais Mozart est mon grand amour !
Christine Ducq - Vous avez chanté pour le concert d'ouverture du 37e opus du Festival d'Auvers-sur-Oise mais vous n'y figurez pas ce printemps (1). Quel dommage pour nous !
Catherine Trottmann - Malheureusement oui. Nous avons essayé de trouver une date mais mon emploi du temps ne le permettait pas. Du coup, nous avons envisagé avec Pascal Escande (le directeur artistique, Ndlr) ce récital, un prélude du festival.
Vous êtes en pleine répétition de "Don Giovanni" à l'Opéra de Lausanne. Le rôle de Zerline est bien une prise de rôle ?
Catherine Trottmann - En effet et je m'en réjouis. C'est un rôle qui m'enthousiasme et auquel je pense depuis longtemps car il me tient particulièrement à cœur. D'autant plus que "Don Giovanni" est mon opéra préféré !
Le personnage de Zerline a une fraîcheur et une jeunesse dans lesquelles je peux facilement me reconnaître ; et je prends beaucoup de plaisir à le chanter. À Lausanne, nous travaillons dans de très bonnes conditions avec une superbe distribution et dans une très belle mise en scène d'Éric Vigié (2).
À la cérémonie des Victoires de la Musique, vous avez brillé dans Meyerbeer et Rossini. Quels sont les compositeurs qui vous inspirent ?
Catherine Trottmann - Ils sont nombreux. Disons que Rossini est le compositeur qui me porte chance et me rend heureuse. Mais Mozart est mon grand amour !
Comment voyez-vous cette Zerline que vous allez interpréter ?
Catherine Trottmann - Je crois que c'est une fille très forte, avec la tête sur les épaules et ce, dans un opéra où tout le monde est à moitié fou, blessé et traumatisé ! C'est une fille du peuple, simple, satisfaite de sa vie et qui sait où elle va. D'ailleurs, elle mène son futur époux à la baguette ! J'aime sa force vitale qui lui permet de se remettre très vite des événements plutôt tragiques qui surviennent le jour de son mariage.
Vous n'avez que vingt-cinq ans et vous n'avez terminé le conservatoire qu'en 2014. Comment expliquez-vous avoir rapidement rencontré le succès dans votre jeune carrière ?
Catherine Trottmann - J'ai eu cette chance en effet. J'ai bénéficié d'un gros coup de pouce en étant reçue, dès ma sortie du CNSMD de Paris, dans la troupe de l'Opéra de Vienne. Je me suis retrouvée très vite "dans le grand bain" et j'ai fait de belles rencontres.
Qu'avez-vous appris à Vienne de cette vie de troupe ?
Catherine Trottmann - Cette année passée en résidence à Vienne m'a beaucoup aidé à grandir en tant qu'artiste. J'ai travaillé le sens de la rigueur et celui de l'organisation dans une institution qui n'a rien à voir avec nos maisons lyriques françaises. Avec trois cents levers de rideau par an, tout doit fonctionner parfaitement. Quand on reçoit la liste des treize rôles (en cover - un remplacement - ou à chanter sur scène) en début d'année, il faut évidemment privilégier la discipline.
Le deuxième point fort de cette année viennoise tient à ce que j'ai pu assister dans la loge qui m'était réservée à tous les spectacles de la saison. Ce qui revient à écouter les plus grandes stars de la planète sur scène. J'ai beaucoup appris en les observant et en les rencontrant.
Enfin, j'ai appris à chanter sur cette scène absolument immense ; cela m'a fait travailler la projection de la voix. Et puis répéter treize rôles très divers est très enrichissant.
Catherine Trottmann - Je crois que c'est une fille très forte, avec la tête sur les épaules et ce, dans un opéra où tout le monde est à moitié fou, blessé et traumatisé ! C'est une fille du peuple, simple, satisfaite de sa vie et qui sait où elle va. D'ailleurs, elle mène son futur époux à la baguette ! J'aime sa force vitale qui lui permet de se remettre très vite des événements plutôt tragiques qui surviennent le jour de son mariage.
Vous n'avez que vingt-cinq ans et vous n'avez terminé le conservatoire qu'en 2014. Comment expliquez-vous avoir rapidement rencontré le succès dans votre jeune carrière ?
Catherine Trottmann - J'ai eu cette chance en effet. J'ai bénéficié d'un gros coup de pouce en étant reçue, dès ma sortie du CNSMD de Paris, dans la troupe de l'Opéra de Vienne. Je me suis retrouvée très vite "dans le grand bain" et j'ai fait de belles rencontres.
Qu'avez-vous appris à Vienne de cette vie de troupe ?
Catherine Trottmann - Cette année passée en résidence à Vienne m'a beaucoup aidé à grandir en tant qu'artiste. J'ai travaillé le sens de la rigueur et celui de l'organisation dans une institution qui n'a rien à voir avec nos maisons lyriques françaises. Avec trois cents levers de rideau par an, tout doit fonctionner parfaitement. Quand on reçoit la liste des treize rôles (en cover - un remplacement - ou à chanter sur scène) en début d'année, il faut évidemment privilégier la discipline.
Le deuxième point fort de cette année viennoise tient à ce que j'ai pu assister dans la loge qui m'était réservée à tous les spectacles de la saison. Ce qui revient à écouter les plus grandes stars de la planète sur scène. J'ai beaucoup appris en les observant et en les rencontrant.
Enfin, j'ai appris à chanter sur cette scène absolument immense ; cela m'a fait travailler la projection de la voix. Et puis répéter treize rôles très divers est très enrichissant.
Quels étaient ces rôles ?
Catherine Trottmann - La deuxième Dame de "La Flûte enchantée" et Cherubino des "Noces" (dans Mozart), des Rossini comme Zulma dans "L'Italienne à Alger" ou Tisbé dans "Cenerentola", Flora dans "La Traviata" de Verdi, entre autres. J'ai même chanté des Wagner avec le Knappe (l’Écuyer) de "Parsifal", une fille du Rhin doublée dans le "Rheingold" et même une walkyrie. Ce fut ainsi l'occasion passionnante de travailler avec les plus grands coachs venus du monde entier, tous spécialisés dans un répertoire.
Vous êtes souvent louée pour votre engagement scénique. C'est aussi à Vienne que vous avez pu gagner en expérience ?
Catherine Trottmann - La partie théâtrale, scénique à l'opéra a toujours été essentielle à mes yeux dans ce métier. Elle est selon moi aussi importante que la partie musicale. Je dirais même que le jeu constitue ma motivation première, une vraie priorité. La scène permet aux chanteurs de s'exprimer corps et âme pour servir un art beaucoup plus grand qu'eux-mêmes. C'est donc une expérience indépassable.
Quels sont vos projets après l'Opéra de Lausanne ?
Catherine Trottmann - Je chante à la Philharmonie de Paris en juin dans un oratorio, "Comala" de Niels Wilhem Gade, avec le chef Laurence Equilbey. Je reprends également le rôle de Zerline sous la direction de Jérémy Rohrer aux Festivals de Beaune et de Brême. C'est la production du festival d'Aix-en-Provence qui entame une tournée en version de concert. Je serai aussi au Festival d'Eygalières en juillet avec Renaud Capuçon.
À la rentrée, je chanterai Cherubino dans "Les Noces de Figaro" à l'Opéra du Rhin.
Comment définiriez-vous votre voix ?
Catherine Trottmann - Mon mezzo-soprano est réellement entre deux couleurs. C'est une voix jeune, souple, qui permet des coloratures faciles. Parfois les gens se posent des questions car mon timbre s'assimile vraiment tantôt à un soprano, tantôt à un mezzo. Ceci dit, je me laisse guider par les rôles dans lesquels je me sens bien plutôt que par une étiquette.
Catherine Trottmann - La deuxième Dame de "La Flûte enchantée" et Cherubino des "Noces" (dans Mozart), des Rossini comme Zulma dans "L'Italienne à Alger" ou Tisbé dans "Cenerentola", Flora dans "La Traviata" de Verdi, entre autres. J'ai même chanté des Wagner avec le Knappe (l’Écuyer) de "Parsifal", une fille du Rhin doublée dans le "Rheingold" et même une walkyrie. Ce fut ainsi l'occasion passionnante de travailler avec les plus grands coachs venus du monde entier, tous spécialisés dans un répertoire.
Vous êtes souvent louée pour votre engagement scénique. C'est aussi à Vienne que vous avez pu gagner en expérience ?
Catherine Trottmann - La partie théâtrale, scénique à l'opéra a toujours été essentielle à mes yeux dans ce métier. Elle est selon moi aussi importante que la partie musicale. Je dirais même que le jeu constitue ma motivation première, une vraie priorité. La scène permet aux chanteurs de s'exprimer corps et âme pour servir un art beaucoup plus grand qu'eux-mêmes. C'est donc une expérience indépassable.
Quels sont vos projets après l'Opéra de Lausanne ?
Catherine Trottmann - Je chante à la Philharmonie de Paris en juin dans un oratorio, "Comala" de Niels Wilhem Gade, avec le chef Laurence Equilbey. Je reprends également le rôle de Zerline sous la direction de Jérémy Rohrer aux Festivals de Beaune et de Brême. C'est la production du festival d'Aix-en-Provence qui entame une tournée en version de concert. Je serai aussi au Festival d'Eygalières en juillet avec Renaud Capuçon.
À la rentrée, je chanterai Cherubino dans "Les Noces de Figaro" à l'Opéra du Rhin.
Comment définiriez-vous votre voix ?
Catherine Trottmann - Mon mezzo-soprano est réellement entre deux couleurs. C'est une voix jeune, souple, qui permet des coloratures faciles. Parfois les gens se posent des questions car mon timbre s'assimile vraiment tantôt à un soprano, tantôt à un mezzo. Ceci dit, je me laisse guider par les rôles dans lesquels je me sens bien plutôt que par une étiquette.
On se souvient de votre "Stubenmädchen" dans le "Reigen" de Philippe Boesmans. Vous n'hésitez pas à faire des incursions dans la musique contemporaine ?
Catherine Trottmann - Je me retrouve en effet beaucoup dans cette musique. Les opéras contemporains sont toujours écrits avec des livrets particulièrement forts. La production de "Reigen" (en 2014, Ndlr) est un très bon souvenir. Je suis ravie à chaque fois que je peux participer à une création car elle permet une grande liberté - je peux m'affranchir des modèles qui influencent parfois nos interprétations dans d'autres répertoires. Et puis il faut s'engager pour la musique de son temps. La musique dite "classique" est une discipline vivante, toujours en renouvellement, il faut donc encourager la création.
(1) Catherine Trottman a chanté des mélodies et airs de Poulenc, Mozart, Debussy, Chausson et Meyerbeer. Le Festival d'Auvers-sur-Oise se tiendra du 9 juin au 7 juillet 2017.
www.festival-auvers.com
(2) Éric Vigié est aussi le directeur de l'Opéra de Lausanne.
Interview réalisée le 22 mai 2017.
"Don Giovanni" à l'Opéra de Lausanne du 4 au 14 juin 2017.
>> opera-lausanne.ch
Programme complet des événements à venir :
>> catherinetrottmann.com
Catherine Trottmann - Je me retrouve en effet beaucoup dans cette musique. Les opéras contemporains sont toujours écrits avec des livrets particulièrement forts. La production de "Reigen" (en 2014, Ndlr) est un très bon souvenir. Je suis ravie à chaque fois que je peux participer à une création car elle permet une grande liberté - je peux m'affranchir des modèles qui influencent parfois nos interprétations dans d'autres répertoires. Et puis il faut s'engager pour la musique de son temps. La musique dite "classique" est une discipline vivante, toujours en renouvellement, il faut donc encourager la création.
(1) Catherine Trottman a chanté des mélodies et airs de Poulenc, Mozart, Debussy, Chausson et Meyerbeer. Le Festival d'Auvers-sur-Oise se tiendra du 9 juin au 7 juillet 2017.
www.festival-auvers.com
(2) Éric Vigié est aussi le directeur de l'Opéra de Lausanne.
Interview réalisée le 22 mai 2017.
"Don Giovanni" à l'Opéra de Lausanne du 4 au 14 juin 2017.
>> opera-lausanne.ch
Programme complet des événements à venir :
>> catherinetrottmann.com