Noir sur scène où apparaît un homme au sol avec les jambes un peu recroquevillées sur lui-même. Se détache de lui un extrait du "code noir" (1685) qui établissait les esclaves comme "bien meuble" à leurs maîtres, leur déniant ainsi toute humanité. Écrit par Colbert et son fils, le marquis de Seignelay, sous l'égide de Louis XIV, ce code établit dans les Antilles françaises tout un ensemble d'usages et de droits esclavagistes intégrant mutilations et mort à l'encontre des esclaves. Il fut abrogé en 1794 puis remis en vigueur par Napoléon en 1802.
Cet homme au sol se lève donc et retombe. Puis lumières. Il devient pendant quelques instants un danseur du Cotton Club, club ouvert à Harlem en 1920 qui refusait l'entrée aux noirs bien que mettant sur scène les plus grands artistes de cette même couleur comme, entre autres, Duke Ellington et Louis Armstrong. L'animateur (Valéry Rodrigues) du lieu intervient. Il le fera à différentes reprises, permettant de donner du rythme et de créer des ruptures de jeu salvatrices pour le spectacle afin que celui-ci ne s'enferme pas dans un tour de chant.
Cet homme au sol se lève donc et retombe. Puis lumières. Il devient pendant quelques instants un danseur du Cotton Club, club ouvert à Harlem en 1920 qui refusait l'entrée aux noirs bien que mettant sur scène les plus grands artistes de cette même couleur comme, entre autres, Duke Ellington et Louis Armstrong. L'animateur (Valéry Rodrigues) du lieu intervient. Il le fera à différentes reprises, permettant de donner du rythme et de créer des ruptures de jeu salvatrices pour le spectacle afin que celui-ci ne s'enferme pas dans un tour de chant.
C'est d'abord au travers d'une vue historique que la représentation débute avec cet animateur. Il résume à lui tout seul une figure raciste, bien trop commune à l'époque, qu'il incarne au début pour s'en détacher ensuite. L'idée est de montrer également des artistes afro-américains, aussi connus et talentueux soit-il, jouant sur scène et pourtant maltraités et déconsidérés en dehors de ce même lieu.
Comme Billie Holiday que l'on retrouve avec "Strange fruit" (1939) qui est devenue l'une des voix de la contestation noire américaine. Ces "fruits étranges" symbolisent deux adolescents afro-américains, lynchés le 7 août 1930 par des blancs, dont des policiers. Ils furent pendus à un arbre et immortalisés par le photographe Lawrence Henry Beitler (1885-1960). Aucune suite judiciaire n'a été donné à cet acte barbare. Un peu plus loin, c'est une balle qui tue un homme noir, reflet d'une situation bien trop actuelle encore.
En arrière-scène, un peu dans l'ombre se découvre un échafaudage dans lequel sont situés, dans des espaces séparés, un batteur (Alex Poyet), un guitariste (Jean-François Bourassin), un bassiste (Christophe Borilla), un trompettiste (Aurélien Meunier) et un saxophoniste (Gérald Grandman). Tout est joué en live. Les voix des chanteurs sont superbes ainsi que la présence physique de chaque interprète qui font revivre par leur prestation une époque et un artiste.
Comme Billie Holiday que l'on retrouve avec "Strange fruit" (1939) qui est devenue l'une des voix de la contestation noire américaine. Ces "fruits étranges" symbolisent deux adolescents afro-américains, lynchés le 7 août 1930 par des blancs, dont des policiers. Ils furent pendus à un arbre et immortalisés par le photographe Lawrence Henry Beitler (1885-1960). Aucune suite judiciaire n'a été donné à cet acte barbare. Un peu plus loin, c'est une balle qui tue un homme noir, reflet d'une situation bien trop actuelle encore.
En arrière-scène, un peu dans l'ombre se découvre un échafaudage dans lequel sont situés, dans des espaces séparés, un batteur (Alex Poyet), un guitariste (Jean-François Bourassin), un bassiste (Christophe Borilla), un trompettiste (Aurélien Meunier) et un saxophoniste (Gérald Grandman). Tout est joué en live. Les voix des chanteurs sont superbes ainsi que la présence physique de chaque interprète qui font revivre par leur prestation une époque et un artiste.
Musicalement, cela démarre par "Minnie the moocher" (1931) de Cab Calloway et Irving Mills. Là, d'un coup, chant, musique et danse se marient. Ce trio artistique ne quitte jamais les planches de la première à la dernière seconde. Le théâtre a aussi ses entrées. Il est en chacun des artistes qui incarnent, et dans de multiples tableaux, des personnages. Les costumes, éléments essentiels de représentation d'une rock star ou d'un groupe, plantent une période précise et un courant musical. L'incarnation ne verse pas dans l'imitation, même si parfois cela s'en approche, mais ne dénaturant en rien la représentation. Il s'agit de faire revivre des époques avec leurs souffles, leurs rythmes sans égal.
Ces créations artistiques ont également écrit l'Histoire à coup de croches et de paroles quand celles-ci devenaient l'étendard d'une révolte et d'une contestation. Elles cohabitent d'ailleurs durant le spectacle avec de très grandes figures politiques et sportives. On y entend Martin Luther King (1929-1968) et son célèbre "I have a dream" prononcé le 28 août 1963 à Washington. On y voit Muhammad Ali (1942-2016) et aussi Angela Davies, reconnaissable par sa coiffure et allant vers les Suprêmes, habillées comme il se doit, en leur reprochant, d'une seule parole, d'avoir une esthétique trop occidentalisée.
Ces créations artistiques ont également écrit l'Histoire à coup de croches et de paroles quand celles-ci devenaient l'étendard d'une révolte et d'une contestation. Elles cohabitent d'ailleurs durant le spectacle avec de très grandes figures politiques et sportives. On y entend Martin Luther King (1929-1968) et son célèbre "I have a dream" prononcé le 28 août 1963 à Washington. On y voit Muhammad Ali (1942-2016) et aussi Angela Davies, reconnaissable par sa coiffure et allant vers les Suprêmes, habillées comme il se doit, en leur reprochant, d'une seule parole, d'avoir une esthétique trop occidentalisée.
On y entend aussi, venant du premier étage de l'échafaudage et sous une petite lumière, une voix, celle de Barack Obama dans un de ses discours après sa victoire à l'élection présidentielle de 2009. C'est toute une généalogie historique qui défile, de cette figure d'esclave au début, allongé au sol qui devient danseur, musicien, chanteur, compositeur, sportif de renom et, finalement, président des États-Unis d'Amérique. Dans ce fil historique, s'inscrivent des luttes, des combats, du talent et du génie créatif dans un pays encore malade de son racisme, car ayant toujours refoulé, entre autres, sa naissance basée sur l'expropriation et le génocide des Indiens d'Amérique.
Au travers de ces chansons qui ont marqué, pour leur très grande majorité, à jamais la musique, le spectacle montre l'apport indéniable des Afro-américains au rayonnement de leur pays. Quelques œuvres légendaires sont marquées d'une touche de modernité comme "What's Going On" de Marvin Gaye. Défilent, entre autres, durant toute la représentation, les figures de Ray Charles avec "Hit the road Jack", Sam Cooke avec "A Change is Gonna Come", Aretha Franklin avec "Think", James Brown avec "Said it Loud I'm Black and Proud", Nina Simone avec "I Wish I Knew How It Feel to be Free", Prince avec "Purple Rain", Michael Jackson avec "Smooth criminal", Steve Wonder avec "Free" et Beyoncé avec "Crazy in love".
Un pur plaisir !
Au travers de ces chansons qui ont marqué, pour leur très grande majorité, à jamais la musique, le spectacle montre l'apport indéniable des Afro-américains au rayonnement de leur pays. Quelques œuvres légendaires sont marquées d'une touche de modernité comme "What's Going On" de Marvin Gaye. Défilent, entre autres, durant toute la représentation, les figures de Ray Charles avec "Hit the road Jack", Sam Cooke avec "A Change is Gonna Come", Aretha Franklin avec "Think", James Brown avec "Said it Loud I'm Black and Proud", Nina Simone avec "I Wish I Knew How It Feel to be Free", Prince avec "Purple Rain", Michael Jackson avec "Smooth criminal", Steve Wonder avec "Free" et Beyoncé avec "Crazy in love".
Un pur plaisir !
"Black legends"
Écriture et mise en scène : Valéry Rodriguez.
Direction musicale : Christophe Jambois.
Chorégraphie : Thomas Bimaï.
Chant : Anandha Seethanen, Barry Johnson, Guillaume Ethève, William Saint-Val, Amalya Delpierre-Zemmour, Keh Mey Sebeloue.
Chant et danse : Kadie Ba, Momô Bellance, Cynthia M'Pouma, Christian Schummer, Thomas Garcia Alejo Biig Thom.
Musique : Alex Poyet (batterie), Aurélien Meunier (trompette), Jean-François Bourassin (guitare), Gérald Grandman (saxophone), Christophe Borilla (basse).
Scénographie et création lumières : Christophe Mazet.
Costumes : Sami Bedioui.
Maquillage et coiffure : Aude Rodet.
Costumière : Isabelle Bihoues, assistée de Sabrina Vallée.
Coiffeur perruque : Jordan Darbois.
Maquilleuse et coiffeuse : Pauline Fazzari.
Doublure chant : Virginie Hombel, David Dax.
Danse : William Alberi, Presher Blue.
Durée : 1 h 45.
Direction musicale : Christophe Jambois.
Chorégraphie : Thomas Bimaï.
Chant : Anandha Seethanen, Barry Johnson, Guillaume Ethève, William Saint-Val, Amalya Delpierre-Zemmour, Keh Mey Sebeloue.
Chant et danse : Kadie Ba, Momô Bellance, Cynthia M'Pouma, Christian Schummer, Thomas Garcia Alejo Biig Thom.
Musique : Alex Poyet (batterie), Aurélien Meunier (trompette), Jean-François Bourassin (guitare), Gérald Grandman (saxophone), Christophe Borilla (basse).
Scénographie et création lumières : Christophe Mazet.
Costumes : Sami Bedioui.
Maquillage et coiffure : Aude Rodet.
Costumière : Isabelle Bihoues, assistée de Sabrina Vallée.
Coiffeur perruque : Jordan Darbois.
Maquilleuse et coiffeuse : Pauline Fazzari.
Doublure chant : Virginie Hombel, David Dax.
Danse : William Alberi, Presher Blue.
Durée : 1 h 45.
Du 29 septembre 2022 au 26 mars 2023.
Du jeudi au vendredi à 21 h, samedi à 16 h 30 et à 21 h et dimanche à 17 h.
Bobino, Paris 14e, 01 43 27 24 24.
>> bobino.fr
Tournée
8 et 9 avril 2023 à 20 h au Zénith de Paris.
Du jeudi au vendredi à 21 h, samedi à 16 h 30 et à 21 h et dimanche à 17 h.
Bobino, Paris 14e, 01 43 27 24 24.
>> bobino.fr
Tournée
8 et 9 avril 2023 à 20 h au Zénith de Paris.