Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.
Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.
Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.
Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.
Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.
Les trames musicales impulsées par les percussions viennent – comme un personnage à part entière – appuyer les émotions, exprimer l'intensité de certaines pensées, rythmer l'action, ou encore exprimer des battements plus organiques, comme celui du cœur de Sara ou ses essoufflements. La palette instrumentale du percussionniste Sergio se compose de toms, d'un lithophone et d'un vibraphone, d'appeaux, de timbales d'orchestre.
Ces derniers, permanents sur le plateau, deviennent des éléments de décor à part entière, se trouvant alors mis en exergue du fait de leur présence "impériale", comme des trônes inévitables au regard sur le tapis de sol rouge vif qui recouvre la totalité de la scène. Aurélie Namur imprime ainsi, par moment, une ambiance surréaliste à son récit, créant des représentations simplifiées, mais créatives, des différents lieux traversés par Sara.
Les éléments scénographiques utilisés initient des atmosphères environnementales, naturelles et authentiques qui, fortes de leur capacité à stimuler l'imagination, illustrent les différents espaces où se déroulent les actions et/ou les situations narrées par la mère, l'amour ou l'amie de Sara, en correspondance avec le cheminement écologique radical de cette dernière. Pour le premier fragment, c'est une simple lampe allumée qui symbolise le salon exigu de Camila.
Pour celui de la ZAD, une banderole (sur laquelle est inscrit "Bienvenue ailleurs") et des gyrophares évoquent le vaste extérieur du campement des activistes ainsi que les événements qui s'y dérouleront. Enfin, pour le dernier épisode, sur un tulle tendu peint, apparaît une forêt, à la perspective profonde et dense, reproduction d'un paysage bucolique du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich.
Chaque fragment qui compose "Bienvenue ailleurs" pose cette question : comment envisager, imaginer aujourd'hui un monde qui soit fondamentalement différent – du point de vue écologique bien sûr, mais aussi en matière de démocratie – de celui que nous connaissons ? Et comment imaginer un futur qui diffère de celui, destructeur et suicidaire, qui se profile au fil des jours ?
En parallèle et en symbiose avec ces questionnements, Aurélie Namur confronte aussi de manière concrète, presque audacieuse, les deux stratégies de l'écologie radicale coexistantes, celle de la confrontation, de la résistance, et celle de la sécession qui fait totalement abstraction du monde existant, l'ignore. Ces modes de pensée insufflés par la nouvelle génération proposent de nouveaux symboles, un nouveau récit, de nouveaux rapports au vivant… et portent des interrogations urgentes et essentielles… et le théâtre peut en être la vitrine… c'est ce que nous offre ici Aurélie Namur.
◙ Gil Chauveau
Ces derniers, permanents sur le plateau, deviennent des éléments de décor à part entière, se trouvant alors mis en exergue du fait de leur présence "impériale", comme des trônes inévitables au regard sur le tapis de sol rouge vif qui recouvre la totalité de la scène. Aurélie Namur imprime ainsi, par moment, une ambiance surréaliste à son récit, créant des représentations simplifiées, mais créatives, des différents lieux traversés par Sara.
Les éléments scénographiques utilisés initient des atmosphères environnementales, naturelles et authentiques qui, fortes de leur capacité à stimuler l'imagination, illustrent les différents espaces où se déroulent les actions et/ou les situations narrées par la mère, l'amour ou l'amie de Sara, en correspondance avec le cheminement écologique radical de cette dernière. Pour le premier fragment, c'est une simple lampe allumée qui symbolise le salon exigu de Camila.
Pour celui de la ZAD, une banderole (sur laquelle est inscrit "Bienvenue ailleurs") et des gyrophares évoquent le vaste extérieur du campement des activistes ainsi que les événements qui s'y dérouleront. Enfin, pour le dernier épisode, sur un tulle tendu peint, apparaît une forêt, à la perspective profonde et dense, reproduction d'un paysage bucolique du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich.
Chaque fragment qui compose "Bienvenue ailleurs" pose cette question : comment envisager, imaginer aujourd'hui un monde qui soit fondamentalement différent – du point de vue écologique bien sûr, mais aussi en matière de démocratie – de celui que nous connaissons ? Et comment imaginer un futur qui diffère de celui, destructeur et suicidaire, qui se profile au fil des jours ?
En parallèle et en symbiose avec ces questionnements, Aurélie Namur confronte aussi de manière concrète, presque audacieuse, les deux stratégies de l'écologie radicale coexistantes, celle de la confrontation, de la résistance, et celle de la sécession qui fait totalement abstraction du monde existant, l'ignore. Ces modes de pensée insufflés par la nouvelle génération proposent de nouveaux symboles, un nouveau récit, de nouveaux rapports au vivant… et portent des interrogations urgentes et essentielles… et le théâtre peut en être la vitrine… c'est ce que nous offre ici Aurélie Namur.
◙ Gil Chauveau
"Bienvenue Ailleurs"
Texte : Aurélie Namur (aux éditions Lansman).
Mise en scène : Aurélie Namur.
Dramaturgie : Marion Stoufflet.
Collaboration artistique et assistant à la mise en scène : Nicolas Pichot.
Avec : Pierre Bienaimé*, Noémie Guille*, Aurélie Namur et avec la participation d'un groupe amateur**.
Percussions, vibraphone et lithophone : Sergio Perera.
Scénographie, costumes : Daniel Fayet.
Lumière : Claire Eloy.
Voix off : Mélanie Helfer*.
Décor sonore : Tony Bruneau, Sergio Perera et Pierre Bienaimé.
Regard chorégraphique : Florence Bernad
Tout public à partir de 14 ans.
* Comédien et comédiennes issu(es) de l'ENSAD Montpellier.
**Projet théâtral immersif et collaboratif, celui-ci convie sur scène, dans chaque lieu culturel où la pièce est programmée, le temps d'un interlude, une quinzaine de jeunes résidant sur le territoire du théâtre où a lieu les représentations.
A été représenté les 21 et 22 novembre 2024 au Théâtre Jean Vilar, Montpellier (34).
Tournée
13 décembre 2024 : Théâtre Jérôme Savary, Villeneuve-lès-Maguelone (34).
17 et 19 décembre 2024 : Théâtre des Nouveautés (avec le Parvis - Scène nationale), Tarbes (65).
13 février 2025 : Théâtre de Pézenas, Pézenas (34).
13, 14 et 15 mars 2025 : Théâtre du Grand Rond, Toulouse (31).
Mise en scène : Aurélie Namur.
Dramaturgie : Marion Stoufflet.
Collaboration artistique et assistant à la mise en scène : Nicolas Pichot.
Avec : Pierre Bienaimé*, Noémie Guille*, Aurélie Namur et avec la participation d'un groupe amateur**.
Percussions, vibraphone et lithophone : Sergio Perera.
Scénographie, costumes : Daniel Fayet.
Lumière : Claire Eloy.
Voix off : Mélanie Helfer*.
Décor sonore : Tony Bruneau, Sergio Perera et Pierre Bienaimé.
Regard chorégraphique : Florence Bernad
Tout public à partir de 14 ans.
* Comédien et comédiennes issu(es) de l'ENSAD Montpellier.
**Projet théâtral immersif et collaboratif, celui-ci convie sur scène, dans chaque lieu culturel où la pièce est programmée, le temps d'un interlude, une quinzaine de jeunes résidant sur le territoire du théâtre où a lieu les représentations.
A été représenté les 21 et 22 novembre 2024 au Théâtre Jean Vilar, Montpellier (34).
Tournée
13 décembre 2024 : Théâtre Jérôme Savary, Villeneuve-lès-Maguelone (34).
17 et 19 décembre 2024 : Théâtre des Nouveautés (avec le Parvis - Scène nationale), Tarbes (65).
13 février 2025 : Théâtre de Pézenas, Pézenas (34).
13, 14 et 15 mars 2025 : Théâtre du Grand Rond, Toulouse (31).