La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Concerts

Beau geste… "The Road to Freedom", le concert de Barbara Hendricks au profit du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU

Le 22 mai, Barbara Hendricks et son Blues Band donneront un concert depuis le Vasateatern de Stockholm, accessible à tous en livestreaming. L'intégralité des cachets des artistes sera reversé au profit de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.



© Laurent Bugnet.
© Laurent Bugnet.
La soprano américaine, née en 1948 à Stephen en Arkansas, a commencé le chant dans l'église de son pasteur de père dans le répertoire de spirituals traditionnels. Avec son timbre caractéristique, une belle émission de voix et en styliste raffinée, elle a ensuite mené une superbe carrière internationale dans laquelle son activité de concertiste a pris une place très importante. C'est ainsi que la belle Mimi de "La Bohème" - un film de Luigi Comencini de 1987 - a interprété des lieder, des mélodies françaises - et encore et toujours des spirituals. En 1994, Claude Nobs, fondateur du festival de Montreux, lui permet de faire ses premiers pas dans le monde du jazz. Après des incursions sur les terres d'un Duke Ellington ou d'une Billie Holiday (entre autres), Barbara Hendricks s'est emparé du répertoire du blues, aux origines du jazz.

C'est ainsi qu'elle nous propose aujourd'hui ce concert intitulé "The Road to Freedom" (Le chemin de la liberté) avec un programme de chansons de blues et gospel qui ont joué un rôle très important en accompagnant le chemin des activistes luttant pour les droits civiques aux USA dans les années cinquante et soixante. Un combat qui n'a rien perdu de son actualité. Pendant le concert, Barbara Hendricks nous offrira ainsi des extraits du discours de Martin Luther King et un poème "Home" de Warsaw Shire écrit pour des enfants réfugiés.

© Fernand Fourcade.
© Fernand Fourcade.
Il s'agit évidemment de jeter un éclairage sur les actions actuelles du Haut-Commissariat de l'ONU et attirer notre attention sur les souffrances des réfugiés. Avec la crise due à la pandémie du Covid-19, ces populations de réfugiés (71 millions de personnes dans le monde) sont particulièrement touchées et fragilisées. L'ONU en appelle donc à la générosité mondiale afin de pouvoir mieux les protéger en renforçant son action dans les domaines de la santé, de l'accès à l'eau, des équipements d'assainissement et de l'hygiène.

Une association, In the Air at Vasateatern, a donc organisé le concert de Barbara Hendricks dans ce sens : venir en aide aux réfugiés via l'ONU. On ne saurait trop vous conseiller de réserver votre place pour le concert en ligne de vendredi. Outre le plaisir de la musique et de retrouver Barbara Hendricks, c'est une bonne action.

Concert le vendredi 22 mai 2020 à 19 h.
À voir sur www.abundolive.se

Barbara Hendricks and her Blues Band.
Mathias Algotsson, piano et orgue Hammond.
Max Schultz, guitare.
Ulf Englund, guitare et conception lumière.

Prix de l'accès en streaming : 11,75 euros.
Réservations :
facebook.com/events
ou
abundolive.se/event/stockholm/barbara_hendricks

Pour de plus amples informations sur les actions du HCR :
unhcr.org/fr-fr
Pour les dons :
donner.unhcr.org/coronavirus

Christine Ducq
Mardi 19 Mai 2020

Nouveau commentaire :

Concerts | Lyrique




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024