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Avignon Off 2022 >> "Trovaores" Antonio Placer Quartet

Trovaores est l'histoire d'une rencontre, celle du flamenco, du jazz et de la chanson au cœur des montagnes enneigées de Grenoble et de Grenade…



© DR.
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Quatre artistes prennent un immense plaisir à se retrouver ensemble sur scène pour créer une histoire musicale faite de normes et de transgressions et la partager avec le public. Leurs arrangements nous font passer du flamenco le plus essentiel aux sonorités du jazz ou de la trova poétique galicienne, apportant au spectacle une respiration et un rythme où chaque pulsion est un tribut à une profonde énergie syncrétique.

"Trovaores" prend la forme d'un spectacle à deux voix, puissantes, contrastées et complémentaires, soutenues par des musiciens d'horizons divers, une sorte de pont entre les Suds, entre les ici et les ailleurs. Il croise ainsi deux univers artistiques et poétiques portés par des voix profondes, rugueuses lorsque le duende oblige, tout en retenue lorsque l'émotion s'impose. Portés aussi par des textes d'où se dégagent une puissance rageuse et un engagement de tous les instants. "Trovaores", c'est le duende en action et en interactions, car si le duende est l'âme des "sons noirs", il est aussi l'esprit des rencontres.

Javier Rivera est Gitan et défend une lecture personnelle d'un répertoire soigneusement choisi parmi les styles les plus intenses du flamenco dans lesquels il excelle. Antonio Placer porte sa Galice en France depuis de longues années et s'exprime au travers de compositions fortes, balades profondes dans lesquelles émerge la trace de son exil. Davantage que leur hispanité, le trait d'union des deux artistes est précisément ce désir d'ailleurs, une force qui les pousse à chercher le télescopage subtil, l'échange fondateur.

© DR.
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C'est de ce dialogue, a priori improbable, de la Galice et de l'Andalousie, du Caló et du Tamarindola, du flamenco et de la chanson d'auteur qu'est né "Trovaores". À leurs côtés, un des guitaristes flamenco les plus talentueux, Juan Antonio Suárez Canito ainsi que le grand danseur Rafael Campallo.

"… Il est excessivement rare d'entendre un concert pareil, c'est un ovni, un bijou tombé du ciel. Un don d'ailleurs en quelque sorte. Que d'originalité, que de maîtrise, que de poésie !"
J.-M. Gautier, Regard.org

Chanson, Jazz, Flamenco.
Avec : Antonio Placer (chant), Javier Rivera (chant), Canito (guitare flamenco), Rafael Campallo (danse flamenco).
Direction artistique : Jean-François Carcelén.
Son : Thierry Ronget.
Durée : 1 h 05.

Avignon Off 2022
Du 7 au 23 Juillet 2022.
Tous les jours à 16 h 25, relâche le mercredi.
Théâtre du Rempart, 56, rue du Rempart Saint-Lazare, Avignon.
Réservation : 09 81 00 37 48 - 04 90 85 37 48.
>> theatre-du-rempart.com

Co-production : MC2 Grenoble et Musiques Créatives du Sud/Nouveau Théâtre Sainte-Marie d'en Bas de Grenoble, avec le soutien de Casa Museo Federico Garcia Lorca, Valderrubio (Grenade). Musiques Créatives du Sud est aidée par la Ville de Grenoble, Grenoble Alpes Métropole, le Conseil Départemental de l'Isère, la Région Auvergne/Rhône-Alpes, la DRAC, la CGET, la CAF, la SCPP, la Spedidam, le CNM, Gaia.

Antonio Placer (chant) est sélectionné, catégorie meilleur artiste, aux Victoires de la Musique 2022 ; Canito (guitare flamenco) a été récompensé, catégorie Musiques du Monde, aux Victoires de la Musique 2021.

Annonce
Jeudi 9 Juin 2022

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024