Ennuyé de l’Olympe, le prince des chats décida un jour de faire voyage parmi les hommes. Descendu dans un port, il n’y posa pourtant qu’une sandale : l’autre restait suspendue dans les airs, toute prête au vol, à l’escapade. Il avait choisi Naples, pour la douceur de l’air et le charme du ciel. C’est là que par une nuit sans lune, juché sur une rambarde, il vit passer les baladins.
Il n’eut à faire qu’un bon pour se hisser sur leur tréteau fragile. Il inventa un fil, y sauta… et déploya sur le ciel étoilé tout l’art du funambule.
Émerveillés, les Comédiens de l’Art le reconnurent : Hermès, le polytrope ! Ils lui firent allégeance, et en apprirent les tours.
"La nymphe Maïa mit au monde un fils ingénieux et subtil : le Brigand, le Ravisseur de bœufs, l’Introducteur des songes, le Guetteur nocturne, le Rôdeur des portes. Il devait bientôt étonner les dieux Immortels de sa brillance. Né le matin, il jouait de la cithare dès le milieu du jour et, le soir… dérobait les vaches de l’Archer Apollon."
Hymne à Hermès
Plus qu’un comique terrien dans la tradition française de la farce, Scapin nous semble un funambule. N’ayant pour balancier que sa baguette magique, le prince des miracles déploie ses acrobaties sur le ciel étoilé de Naples.
"Le ciel s’habillera ce soir en Scaramouche !"
Scapin est frère de Prospéro… de Peter Pan : il règne comme eux sur une île enchantée, qu’il peuple de mirages. Auteur, acteur, improvisateur, metteur en scène, montreur de marionnettes, le maître illusionniste conçoit les postiches, invente, noue et dénoue les intrigues, donne vie à des voix, à des personnages…
On pourrait le prendre pour une de ces rugueuses canailles des ports qui hantent les quais à l’affût de quelque mauvais coup. Méfiance ! le fourbe s’est déguisé en fourbe. Sous le masque trompeur, c’est la force cosmique qui s’incarne.
Le mot "furbo" déploie ses harmoniques au carrefour de la duperie et de la brillance, de ce qu’on cache… et de ce que l’on montre…
Scapin le montreur d’ombre, le génie-même du théâtre…
"Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe
Je ne reconnais pas l’auteur du Misanthrope…"
Ce distique dicton de Boileau-Despréaux, voici bientôt trois cents ans qu’on nous le serine. Est-il en rien fondé ? Laissons à d’autres le soin d’en décider. Peu préoccupé des impératifs de la raison raisonnante, l’art du comédien prend son essor sur les terres libres du sentiment et de l’imaginaire. Ce qui nous fait nous écrier dans un élan sans fin :
"Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe
J’admire éperdument l’auteur du Misanthrope…"
Louis Jouvet
Il n’eut à faire qu’un bon pour se hisser sur leur tréteau fragile. Il inventa un fil, y sauta… et déploya sur le ciel étoilé tout l’art du funambule.
Émerveillés, les Comédiens de l’Art le reconnurent : Hermès, le polytrope ! Ils lui firent allégeance, et en apprirent les tours.
"La nymphe Maïa mit au monde un fils ingénieux et subtil : le Brigand, le Ravisseur de bœufs, l’Introducteur des songes, le Guetteur nocturne, le Rôdeur des portes. Il devait bientôt étonner les dieux Immortels de sa brillance. Né le matin, il jouait de la cithare dès le milieu du jour et, le soir… dérobait les vaches de l’Archer Apollon."
Hymne à Hermès
Plus qu’un comique terrien dans la tradition française de la farce, Scapin nous semble un funambule. N’ayant pour balancier que sa baguette magique, le prince des miracles déploie ses acrobaties sur le ciel étoilé de Naples.
"Le ciel s’habillera ce soir en Scaramouche !"
Scapin est frère de Prospéro… de Peter Pan : il règne comme eux sur une île enchantée, qu’il peuple de mirages. Auteur, acteur, improvisateur, metteur en scène, montreur de marionnettes, le maître illusionniste conçoit les postiches, invente, noue et dénoue les intrigues, donne vie à des voix, à des personnages…
On pourrait le prendre pour une de ces rugueuses canailles des ports qui hantent les quais à l’affût de quelque mauvais coup. Méfiance ! le fourbe s’est déguisé en fourbe. Sous le masque trompeur, c’est la force cosmique qui s’incarne.
Le mot "furbo" déploie ses harmoniques au carrefour de la duperie et de la brillance, de ce qu’on cache… et de ce que l’on montre…
Scapin le montreur d’ombre, le génie-même du théâtre…
"Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe
Je ne reconnais pas l’auteur du Misanthrope…"
Ce distique dicton de Boileau-Despréaux, voici bientôt trois cents ans qu’on nous le serine. Est-il en rien fondé ? Laissons à d’autres le soin d’en décider. Peu préoccupé des impératifs de la raison raisonnante, l’art du comédien prend son essor sur les terres libres du sentiment et de l’imaginaire. Ce qui nous fait nous écrier dans un élan sans fin :
"Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe
J’admire éperdument l’auteur du Misanthrope…"
Louis Jouvet
Texte : Molière.
Mise en scène : Jacques Bachelier.
Avec : Jacques Bachelier, Caterina Autelitano, Juliette Biry, Pauline Laulhe, Pierre Mirgaine, Jules Pan, Marc Schweyer, Frédéric Schalck, Yvon Wust.
Coréalisation : Vingtième Théâtre, La Mesnie H et Le PréO.
Du 29 avril au 19 juin 2011.
Du mercredi au samedi à 21 h 30 et Dimanche à 17 h 30.
Vingtième Théâtre, Paris 20e, M° Ménilmontant, 01 43 66 01 13.
www.vingtiemetheatre.com
Mise en scène : Jacques Bachelier.
Avec : Jacques Bachelier, Caterina Autelitano, Juliette Biry, Pauline Laulhe, Pierre Mirgaine, Jules Pan, Marc Schweyer, Frédéric Schalck, Yvon Wust.
Coréalisation : Vingtième Théâtre, La Mesnie H et Le PréO.
Du 29 avril au 19 juin 2011.
Du mercredi au samedi à 21 h 30 et Dimanche à 17 h 30.
Vingtième Théâtre, Paris 20e, M° Ménilmontant, 01 43 66 01 13.
www.vingtiemetheatre.com