Mais quelle est donc cette septième fonction ? Pour nous éclairer, les six fonctions du langage du linguiste Roman Jakobson (1896-1982) sont convoquées dès le début de l'enquête. C'est une pièce digne d'un polar avec un commissaire qui n'entend rien à la sémiologie.
Cette méconnaissance, qui peut être celle du spectateur, est drôle car elle crée une distance avec les intellectuels qu'il interroge. De ce déphasage, où la non-compréhension est clairement assumée, se crée une distance entre le personnage et ce qui lui est demandé, à savoir comprendre. Sa mission première ? Transformer un accident de voiture qui a tué Roland Barthes (1915-1980) en meurtre politique. J'arrête là pour ne pas déflorer la trame.
Pascal Martin-Gravel, dans le rôle du commissaire Bayard, l'incarne avec charisme autant dans la voix, le visage, que les attitudes, inspirées de l'inspecteur Columbo. Roland Barthes (Manuel Vallade) est dans une articulation un peu trop ostentatoire avec, parfois, de la nervosité.
Cette méconnaissance, qui peut être celle du spectateur, est drôle car elle crée une distance avec les intellectuels qu'il interroge. De ce déphasage, où la non-compréhension est clairement assumée, se crée une distance entre le personnage et ce qui lui est demandé, à savoir comprendre. Sa mission première ? Transformer un accident de voiture qui a tué Roland Barthes (1915-1980) en meurtre politique. J'arrête là pour ne pas déflorer la trame.
Pascal Martin-Gravel, dans le rôle du commissaire Bayard, l'incarne avec charisme autant dans la voix, le visage, que les attitudes, inspirées de l'inspecteur Columbo. Roland Barthes (Manuel Vallade) est dans une articulation un peu trop ostentatoire avec, parfois, de la nervosité.
Constance Larrieu interprète plusieurs rôles masculins, dont celui de Foucault. Ainsi, les mots, les propos sont sujets à une césure entre leur organe vocal et le discours prononcé, comme une disjonction au travers d'un déphasage des propos d'un homme dit par une femme. Ce qui frappe dès les premières répliques est la voix, en lieu et place d'une présence autre.
Puis le tassement se fait entre la personne qui porte le propos et le propos lui-même qui se rejoignent pour démystifier son contenu. Le tour de passe-passe est plus que réussi car le timbre "intellectuel" de la pièce est noyé dans une bonne dose d'humour. Le metteur en scène Sylvain Maurice joue ainsi de cette diversion d'identité pour nourrir une dramaturgie où l'intrigue n'est jamais à bout de souffle.
La musique est très présente avec des percussions côté jardin et des claviers côté court. Les chansons font partie aussi de l'univers scénique faisant une césure dans la pièce avec des lumières un peu sombres qui créent une atmosphère mystérieuse.
Puis le tassement se fait entre la personne qui porte le propos et le propos lui-même qui se rejoignent pour démystifier son contenu. Le tour de passe-passe est plus que réussi car le timbre "intellectuel" de la pièce est noyé dans une bonne dose d'humour. Le metteur en scène Sylvain Maurice joue ainsi de cette diversion d'identité pour nourrir une dramaturgie où l'intrigue n'est jamais à bout de souffle.
La musique est très présente avec des percussions côté jardin et des claviers côté court. Les chansons font partie aussi de l'univers scénique faisant une césure dans la pièce avec des lumières un peu sombres qui créent une atmosphère mystérieuse.
La scénographie découpe la scène en trois espaces avec, dans un premier, la musique, située aux extrémités, et nos protagonistes, partageant les deux autres moitiés en s'affrontant comme dans un espace d'interrogation. Car tout est interrogation entre le pourquoi du comment d'un accident de voiture qui a tué l'un des intellectuels phares du structuralisme et la recherche d'un manuscrit égaré qui n'a peut-être jamais existé.
On jongle avec les théories, les éclairages linguistiques. Durant l'enquête, on y découvre Michel Foucault (1926-1984), Philippe Sollers, Kristeva Julia et Umberto Eco (1932-2016), auteur qui ne pouvait être ignoré dans la recherche d'un manuscrit secret qui aurait disparu. L'heureuse inspiration de son roman "Le Nom de la rose" (1980) est plus qu'évidente.
On jongle avec les théories, les éclairages linguistiques. Durant l'enquête, on y découvre Michel Foucault (1926-1984), Philippe Sollers, Kristeva Julia et Umberto Eco (1932-2016), auteur qui ne pouvait être ignoré dans la recherche d'un manuscrit secret qui aurait disparu. L'heureuse inspiration de son roman "Le Nom de la rose" (1980) est plus qu'évidente.
"La 7e fonction du langage"
D'après le roman de Laurent Binet (Prix du roman Fnac et Prix Interallié).
Adaptation et mise en scène : Sylvain Maurice.
Assistanat à la mise en scène : Nicolas Laurent.
Avec : Constance Larrieu, Sébastien Lété, Pascal Martin-Granel, Manuel Peskine, Manuel Vallade.
Musique : Manuel Peskine.
Scénographie et lumières : Éric Soyer.
Vidéo : Renaud Rubiano et Loïs Drouglazet.
Costumes : Marie La Rocca.
Dès 15 ans.
Durée : 1 h 30.
A été joué du 8 au 25 novembre 2017 au Théâtre de Sartrouville.
Adaptation et mise en scène : Sylvain Maurice.
Assistanat à la mise en scène : Nicolas Laurent.
Avec : Constance Larrieu, Sébastien Lété, Pascal Martin-Granel, Manuel Peskine, Manuel Vallade.
Musique : Manuel Peskine.
Scénographie et lumières : Éric Soyer.
Vidéo : Renaud Rubiano et Loïs Drouglazet.
Costumes : Marie La Rocca.
Dès 15 ans.
Durée : 1 h 30.
A été joué du 8 au 25 novembre 2017 au Théâtre de Sartrouville.
Tournée
Du 12 au 15 décembre : Comédie de Béthune - Centre Dramatique National, Béthune (62).
Du 20 au 23 mars 2018 : Théâtre de Dijon-Bourgogne - Centre Dramatique National, Parvis Saint-Jean, Dijon (21).
27 et 28 mars 2018 : Espace des Arts – Scène nationale, Chalon-sur-Saône (71).
Du 12 au 15 décembre : Comédie de Béthune - Centre Dramatique National, Béthune (62).
Du 20 au 23 mars 2018 : Théâtre de Dijon-Bourgogne - Centre Dramatique National, Parvis Saint-Jean, Dijon (21).
27 et 28 mars 2018 : Espace des Arts – Scène nationale, Chalon-sur-Saône (71).