Dans la proposition scénique de Grégoire Tachnakian, le personnage cumule tous les signes contemporains d'une profonde hypocondrie. C'est un beau cas de névrose qui aimerait bien connaître le vrai diagnostic du mal qui le ronge…
Et pour cela, à cause de cela, il est prêt au pire. Prêt à marier sa fille contre son gré, alors qu'il l'adore, au fils d'une sommité de la faculté et avoir, en bonus, son gendre à son service. Le pire du père qui prête à rire.
En bonne servante, Toinette entreprend une cure radicale. Faire une farce à son maître, lui ouvrir les yeux sur les réalités du monde. Et sauver et la fille et le père de l'erreur qui les conduit à leur perte. L'opération de dessillement réussit au-delà des espérances puisque toutes les faussetés et méchancetés et réputations usurpées apparaissent au grand jour.
La proposition de Grégoire Tachnakian joue très astucieusement sur la simplification radicale du décor. Les personnages sont autant de coups de crayons vifs, autant de cartoons, autant de caractères vifs affirmant la réalité et la vitalité de la scène face à celle des images électronisées qui jouent les contrepoints.
Et pour cela, à cause de cela, il est prêt au pire. Prêt à marier sa fille contre son gré, alors qu'il l'adore, au fils d'une sommité de la faculté et avoir, en bonus, son gendre à son service. Le pire du père qui prête à rire.
En bonne servante, Toinette entreprend une cure radicale. Faire une farce à son maître, lui ouvrir les yeux sur les réalités du monde. Et sauver et la fille et le père de l'erreur qui les conduit à leur perte. L'opération de dessillement réussit au-delà des espérances puisque toutes les faussetés et méchancetés et réputations usurpées apparaissent au grand jour.
La proposition de Grégoire Tachnakian joue très astucieusement sur la simplification radicale du décor. Les personnages sont autant de coups de crayons vifs, autant de cartoons, autant de caractères vifs affirmant la réalité et la vitalité de la scène face à celle des images électronisées qui jouent les contrepoints.
Celles-ci, dont le montage et le rythme empruntent à ceux des messages publicitaires, du roman-photo, des liaisons désynchronisées des télétransmissions sous internet ou du cinéma de Lars von Trier ou de Hitchcock, entrent naturellement dans le dispositif de la farce. L'image par ce mouvement perd son pouvoir fascinatoire, se déréalise et déclenche un rire tonique.
Assurément virtuose, jouant avec tous les outils du monde contemporain, la troupe fait confiance au texte et à la liberté de la farce pour livrer un malade imaginaire drôle, rajeuni, grave qui conduit le spectateur à la bascule des mondes.
Un doute absolu s'installe en effet dans sa conscience qui concerne la réalité du monde extérieur qui lui est proposé. Par son excès, la réalité virtuelle est renvoyée à son statut d'hypothèse. La leçon de la farce est tirée. Tout n'est qu'illusion, tout est théâtre.
Hormis une seule certitude, celle de la totale solitude du malade. Argan, qui reste sur scène, a diagnostiqué pour le seul public son véritable mal : "le poumon, le poumon vous dis-je"… Que personne ne veut considérer. De quoi tomber parano.
Trajet d'une tragédie très humaine.
Assurément virtuose, jouant avec tous les outils du monde contemporain, la troupe fait confiance au texte et à la liberté de la farce pour livrer un malade imaginaire drôle, rajeuni, grave qui conduit le spectateur à la bascule des mondes.
Un doute absolu s'installe en effet dans sa conscience qui concerne la réalité du monde extérieur qui lui est proposé. Par son excès, la réalité virtuelle est renvoyée à son statut d'hypothèse. La leçon de la farce est tirée. Tout n'est qu'illusion, tout est théâtre.
Hormis une seule certitude, celle de la totale solitude du malade. Argan, qui reste sur scène, a diagnostiqué pour le seul public son véritable mal : "le poumon, le poumon vous dis-je"… Que personne ne veut considérer. De quoi tomber parano.
Trajet d'une tragédie très humaine.
"Le Malade Imaginaire"
Texte : Molière.
Adaptation et mise en scène : Grégoire Tachnakian.
Avec : (sur le plateau) Lucas Anglarès, Marc Allgeyer, Maria Gomez, Élise Hobbé, Jean-François Maenner ; (à l’image) Flore Lefèbvre des Noëttes et Stéphane Szestak.
Scénographie et costumes : Laurianne Scimemi assistée de Magali Murbach.
Création lumière et régie générale : Arnaud Delauméni. Création sonore : Didier Léglise.
Création vidéo : Jérémie Scheidler.
Graphisme : François-Xavier Delarue.
Du 14 au 24 janvier 2015.
Mercredi 14 à 20 h, jeudi, vendredi, samedi à 20 h et dimanche à 16 h 30.
Matinées scolaires, les 12, 16, 19, 22 et 23 janvier à 14 h 30.
Centre dramatique de La Courneuve, La Courneuve (93), 01 48 36 11 44.
>> centredramatiquedelacourneuve.com
Adaptation et mise en scène : Grégoire Tachnakian.
Avec : (sur le plateau) Lucas Anglarès, Marc Allgeyer, Maria Gomez, Élise Hobbé, Jean-François Maenner ; (à l’image) Flore Lefèbvre des Noëttes et Stéphane Szestak.
Scénographie et costumes : Laurianne Scimemi assistée de Magali Murbach.
Création lumière et régie générale : Arnaud Delauméni. Création sonore : Didier Léglise.
Création vidéo : Jérémie Scheidler.
Graphisme : François-Xavier Delarue.
Du 14 au 24 janvier 2015.
Mercredi 14 à 20 h, jeudi, vendredi, samedi à 20 h et dimanche à 16 h 30.
Matinées scolaires, les 12, 16, 19, 22 et 23 janvier à 14 h 30.
Centre dramatique de La Courneuve, La Courneuve (93), 01 48 36 11 44.
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