Il faut dire que c'est à leur demande, leur souhait (Véro Dahuron et Guy Delamotte, également codirecteurs du Panta Théâtre de Caen) que l'auteur a produit ce texte suite à une rencontre où liens artistiques et humains se sont tissés d'un même élan. C'est sûrement grâce à ce respect réciproque que ce spectacle a pu voir le jour dans la sobriété, la retenue et la puissance par lesquelles il est parcouru. Un spectacle que l'auteur a décidé de mettre en scène.
Un espace nu, clinique, sol clair, lumière blanche et quatre grandes tables en inox au fond, chacune surchargée d'effets hétéroclites : piles de boîtes en carton, attirail de cuisine, outils et bric-à-brac. Tables à roulettes, chaises en fer, machine à fumée, tuyau d'arrosage, fils électrique, tout un attirail pour cette expérience, on dirait, voulue, décidée, organisée par les deux protagonistes : l'homme, la femme.
Cela commence en fermant la porte sur l'extérieur : ils sont seuls dans cet espace sans confort, sans âme, clos. Et l'on sait que tout a été fait pour qu'ils ne soient pas dérangés, ni distraits de ce qu'ils ont à faire. Une reconstitution. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cette (procédure) chose que la justice pratique pour découvrir in situ, in visu, ce qui s'est passé réellement lors du drame, du crime ou de l'accident.
Un espace nu, clinique, sol clair, lumière blanche et quatre grandes tables en inox au fond, chacune surchargée d'effets hétéroclites : piles de boîtes en carton, attirail de cuisine, outils et bric-à-brac. Tables à roulettes, chaises en fer, machine à fumée, tuyau d'arrosage, fils électrique, tout un attirail pour cette expérience, on dirait, voulue, décidée, organisée par les deux protagonistes : l'homme, la femme.
Cela commence en fermant la porte sur l'extérieur : ils sont seuls dans cet espace sans confort, sans âme, clos. Et l'on sait que tout a été fait pour qu'ils ne soient pas dérangés, ni distraits de ce qu'ils ont à faire. Une reconstitution. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cette (procédure) chose que la justice pratique pour découvrir in situ, in visu, ce qui s'est passé réellement lors du drame, du crime ou de l'accident.
Tout est dit dès le début : le lieu où nous sommes - une salle louée par les protagonistes -, les éléments du décor - des objets apportés par chacun d'eux, qui vont servir à ce qui va se passer - et qui ils sont - une femme et un homme qui se sont aimés. Un balisage qui pourrait paraître castrateur de l'imaginaire et qui, bizarrement, va nous faire rentrer dans l'histoire en empathie totale avec les deux interprètes/personnages. Le spectacle frôle la confusion, volontairement.
C'est de ce réel volontairement affiché et de la fiction racontée ici, de ce frottement entre ces deux univers que naît le sens, la beauté, la grâce. Rarement la thématique de l'amour, telle une constatation mythologique, trouve son verbe comme ici. Dans ce cérémonial que les deux acteurs vont réaliser se joue non pas seulement l'appel au souvenir de cet amour passé, avec son petit lot de reproche, mais surtout un hymne à ce qui est mis ici en exergue : la fatalité qu'est l'amour pour les humains.
C'est pourquoi cette pièce est susceptible de toucher quiconque, car elle traite de cela : ce manque viscéral que ressent l'être humain dans sa solitude, cette amputation émotionnelle qui ne peut être comblée que par l'autre, celui pour qui le cœur et le corps vibrent soudain, et qui est comme la définition même de l'être humain. Une créature en manque. Manque de l'amour que l'on n'a pas encore, manque de celui que l'on a et manque de celui que l'on a perdu.
Avec une simplicité de mots toute belle mais une poétique qui parvient à s'attacher à l'essentiel, la flamme, la braise et la cendre, Pascal Rambert écrit et met en scène un moment fort qui touche à la tragédie humaine. Celle qui est inscrite dans nos quêtes de civilisation. Celle qui dit qu'il y a dans l'humain une fatalité d'aimer et que cette fatalité peut être comme une définition de l'humain.
Avec leur passé, leurs armes propres à chacun, leurs métiers, leurs adresses et leurs maladresses, et sans doute une émotion souterraine due à leurs passés communs, Véro Dahuron et Guy Delamotte sont les créateurs sensibles et vrais de ces personnages, et les porteurs d'un drame beau comme rêve car il est comme la raison d'une vie.
C'est de ce réel volontairement affiché et de la fiction racontée ici, de ce frottement entre ces deux univers que naît le sens, la beauté, la grâce. Rarement la thématique de l'amour, telle une constatation mythologique, trouve son verbe comme ici. Dans ce cérémonial que les deux acteurs vont réaliser se joue non pas seulement l'appel au souvenir de cet amour passé, avec son petit lot de reproche, mais surtout un hymne à ce qui est mis ici en exergue : la fatalité qu'est l'amour pour les humains.
C'est pourquoi cette pièce est susceptible de toucher quiconque, car elle traite de cela : ce manque viscéral que ressent l'être humain dans sa solitude, cette amputation émotionnelle qui ne peut être comblée que par l'autre, celui pour qui le cœur et le corps vibrent soudain, et qui est comme la définition même de l'être humain. Une créature en manque. Manque de l'amour que l'on n'a pas encore, manque de celui que l'on a et manque de celui que l'on a perdu.
Avec une simplicité de mots toute belle mais une poétique qui parvient à s'attacher à l'essentiel, la flamme, la braise et la cendre, Pascal Rambert écrit et met en scène un moment fort qui touche à la tragédie humaine. Celle qui est inscrite dans nos quêtes de civilisation. Celle qui dit qu'il y a dans l'humain une fatalité d'aimer et que cette fatalité peut être comme une définition de l'humain.
Avec leur passé, leurs armes propres à chacun, leurs métiers, leurs adresses et leurs maladresses, et sans doute une émotion souterraine due à leurs passés communs, Véro Dahuron et Guy Delamotte sont les créateurs sensibles et vrais de ces personnages, et les porteurs d'un drame beau comme rêve car il est comme la raison d'une vie.
"Reconstitution"
Texte : Pascal Rambert.
Mise en scène : Pascal Rambert.
Scénographie et lumières : Pascal Rambert.
Avec : Véro Dahuron et Guy Delamotte.
Régie lumière : Fabrice Fontal.
Régie : Valentin Pasquet.
Durée : 1 h 30.
Production Panta Théâtre.
Du 9 au 23 mai 2018.
Mardi au samedi à 20 h, jeudi 10 mai et dimanche à 16 h.
Théâtre de l'Aquarium, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e, 01 43 74 99 61.
>> theatredelaquarium.net
Mise en scène : Pascal Rambert.
Scénographie et lumières : Pascal Rambert.
Avec : Véro Dahuron et Guy Delamotte.
Régie lumière : Fabrice Fontal.
Régie : Valentin Pasquet.
Durée : 1 h 30.
Production Panta Théâtre.
Du 9 au 23 mai 2018.
Mardi au samedi à 20 h, jeudi 10 mai et dimanche à 16 h.
Théâtre de l'Aquarium, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e, 01 43 74 99 61.
>> theatredelaquarium.net