Eux si à l'abri… Cette présence, d'autant plus inquiétante qu'elle est supposée incognito, les met en ébullition… Ils se lancent tous dans une opération d'enfumage tout aussi improvisée que téméraire.
Piégés par un quiproquo initial et leur imagination fébrile, les réponses apportées à l'inspection sont follement drôles. Tous les repères de ces notables se désintègrent. Ils rêvent de brillances et d'honneurs… Toutes les avanies remontent à la surface. Les petites tyrannies et petits pots-de-vin et petits privilèges honteux. Leurs médiocrités, leurs lâchetés mais aussi leurs mauvaises consciences... Tous en miroirs, faux frères, faux jumeaux. Leurs prétentions sont autant de causes de bouffonneries qui les renvoient au néant. Le Révizor fonctionne comme un jeu de foire. Ce théâtre est une machine à bourre-pifs.
La proposition de Paula Giusti mêle comédiens et pantins de bois et de chiffons dans une simplicité de théâtre de tréteaux. Elle s'appuie sur un parti fort, celui du grimage : geste théâtral minimal juste en deçà de celui du masque véritable. Comme un traité de physiognomonie désignant le caractère, chaque personnage a le visage de sa caricature. Et lorsqu'ils sont en groupe, ils ressemblent à un dessin réaliste. Le rôle central du supposé Révizor, celui à qui tous font la cour, est tenu par une marionnette à taille humaine. Manipulée par tous, elle prend les contre jeux.
Piégés par un quiproquo initial et leur imagination fébrile, les réponses apportées à l'inspection sont follement drôles. Tous les repères de ces notables se désintègrent. Ils rêvent de brillances et d'honneurs… Toutes les avanies remontent à la surface. Les petites tyrannies et petits pots-de-vin et petits privilèges honteux. Leurs médiocrités, leurs lâchetés mais aussi leurs mauvaises consciences... Tous en miroirs, faux frères, faux jumeaux. Leurs prétentions sont autant de causes de bouffonneries qui les renvoient au néant. Le Révizor fonctionne comme un jeu de foire. Ce théâtre est une machine à bourre-pifs.
La proposition de Paula Giusti mêle comédiens et pantins de bois et de chiffons dans une simplicité de théâtre de tréteaux. Elle s'appuie sur un parti fort, celui du grimage : geste théâtral minimal juste en deçà de celui du masque véritable. Comme un traité de physiognomonie désignant le caractère, chaque personnage a le visage de sa caricature. Et lorsqu'ils sont en groupe, ils ressemblent à un dessin réaliste. Le rôle central du supposé Révizor, celui à qui tous font la cour, est tenu par une marionnette à taille humaine. Manipulée par tous, elle prend les contre jeux.
Ce parti pris risqué dans l'art de la comédie est d'une fidélité étonnante à l'œuvre de Gogol.
Il suffit d'un nez et de rides appuyés pour que le jeu, maltraitant ou non le visage du personnage, présente, à l'attention du spectateur dans la beauté de sa ligne ou de son dérangement esthétique, une manière à la fois poétique et fantastique. Plus les personnages sont des fantoches, deviennent triviaux, plus les marionnettes se révèlent humaines, plus elles deviennent un rêve collectif. La matérialité de la scène s'efface.
Les comédiens s'en donnent à cœur joie, déploient dans cette mise en scène un art de l'ellipse et du glissando, qui transcende les limites de la farce traditionnelle ou d'une étude de mœurs. Le jeu est virtuose et délicat.
Le spectateur se découvre comme feuilletant un livre d'images et entre progressivement dans un conte.
Ce Révizor ? Une rêverie de théâtre ou plutôt une rêverie au théâtre qui parcourrait les tableaux d'une exposition retraçant l'univers des nouvelles de Gogol ou de Pouchkine*.
*Qui inspira "Le Révizor".
Il suffit d'un nez et de rides appuyés pour que le jeu, maltraitant ou non le visage du personnage, présente, à l'attention du spectateur dans la beauté de sa ligne ou de son dérangement esthétique, une manière à la fois poétique et fantastique. Plus les personnages sont des fantoches, deviennent triviaux, plus les marionnettes se révèlent humaines, plus elles deviennent un rêve collectif. La matérialité de la scène s'efface.
Les comédiens s'en donnent à cœur joie, déploient dans cette mise en scène un art de l'ellipse et du glissando, qui transcende les limites de la farce traditionnelle ou d'une étude de mœurs. Le jeu est virtuose et délicat.
Le spectateur se découvre comme feuilletant un livre d'images et entre progressivement dans un conte.
Ce Révizor ? Une rêverie de théâtre ou plutôt une rêverie au théâtre qui parcourrait les tableaux d'une exposition retraçant l'univers des nouvelles de Gogol ou de Pouchkine*.
*Qui inspira "Le Révizor".
"Le Révizor ou L'Inspecteur du gouvernement"
Texte : Nicolas Gogol.
Texte français : André Markowicz et Françoise Morvan.
Adaptation et mise en scène : Paula Giusti.
Assistante à la mise en scène : Camille Joviado.
Avec : Dominique Cattani, Florent Chapellière, Mathieu Coblentz, Larissa Cholomova, Sonia Enquin, Laure Pagès, André Mubarack, Florian Westerhoff.
Musique et son : Carlos Bernardo Carneiro Da Cunha.
Marionnettes, conseil à la manipulation : Pascale Blaison.
Scénographie : Toda Via Teatro.
Lumière : Fabrice Bihet.
Durée estimée : 2 h 30
Du 15 janvier au 15 février 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 16 h.
Théâtre de la Tempête, Salle Jean-Marie Serreau, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> la-tempete.fr
Tournée
5 mars 2015 : L’Archipel, Pôle d’action culturelle, Fouesnant (29).
13 mars 2015 : Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec (93).
21 mars 2015 : Théâtre des Sources, Fontenay-aux-Roses (92).
31 mars au 4 avril 2015 : Théâtre Romain Rolland, Villejuif (94).
9 avril 2015 : Théâtre du Pôle Culturel et Artistique du Saumurois, Saumur (49).
12 mai 2015 : Le Sémaphore, Cebazat (63).
Texte : Nicolas Gogol.
Texte français : André Markowicz et Françoise Morvan.
Adaptation et mise en scène : Paula Giusti.
Assistante à la mise en scène : Camille Joviado.
Avec : Dominique Cattani, Florent Chapellière, Mathieu Coblentz, Larissa Cholomova, Sonia Enquin, Laure Pagès, André Mubarack, Florian Westerhoff.
Musique et son : Carlos Bernardo Carneiro Da Cunha.
Marionnettes, conseil à la manipulation : Pascale Blaison.
Scénographie : Toda Via Teatro.
Lumière : Fabrice Bihet.
Durée estimée : 2 h 30
Du 15 janvier au 15 février 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 16 h.
Théâtre de la Tempête, Salle Jean-Marie Serreau, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> la-tempete.fr
Tournée
5 mars 2015 : L’Archipel, Pôle d’action culturelle, Fouesnant (29).
13 mars 2015 : Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec (93).
21 mars 2015 : Théâtre des Sources, Fontenay-aux-Roses (92).
31 mars au 4 avril 2015 : Théâtre Romain Rolland, Villejuif (94).
9 avril 2015 : Théâtre du Pôle Culturel et Artistique du Saumurois, Saumur (49).
12 mai 2015 : Le Sémaphore, Cebazat (63).
● AVIGNON OFF 2016 ●
Du 6 au 30 juillet 2016.
Théâtre des Lucioles, Grande Salle,
10, rue rempart Saint-Lazare.
Tous les jours à 18 h 44.
Relâche le 11, 18 et 25 juillet.
Tél. : 04 90 14 05 51.
Du 6 au 30 juillet 2016.
Théâtre des Lucioles, Grande Salle,
10, rue rempart Saint-Lazare.
Tous les jours à 18 h 44.
Relâche le 11, 18 et 25 juillet.
Tél. : 04 90 14 05 51.