Nathalie est heureuse. Élise va venir plus tôt pour aider sa mère. Elle a conduit Sarah à son cours de piano. C'est un mercredi. Sarah a six ans. Elle est inquiète, il est question qu'ils changent de maison. Pourtant, c'est à deux pas ! Cette soirée est belle. On rit, on s'amuse, on se souvient des absents, des présents. Et surtout, on "lit" l'histoire. On la raconte. On la reconsidère…
La vie, il faut la célébrer, tout y célébrer, comme les traditions, sans oublier les souvenirs qui doivent s'entretenir pour que chacune et chacun s'y agrippe, notamment lorsque le doute s'installe.
Pour les auteurs, Barbara et Renaud Tissier, sœur et frère dans la vie, ce projet théâtral a été une évidence, centré sur l'idée que les souvenirs ont participé à comprendre et à transmettre une part d'eux-mêmes.
Nathalie, c'est la mère juive par excellence. Elle est née en Algérie, mais elle est mariée à un catholique. Guillaume, lui, il est là sans y être vraiment, répète son violon à l'étage pour un futur concert, et ne répond jamais… Élise, c'est la fille de Nathalie.
"Ça ne veut rien dire. J'ai fait ma communion, et je ne parle pas latin". Elle ne comprend pas tout. Elle s'inquiète des appréhensions récurrentes de sa fillette à déménager, même si la nouvelle maison est toute proche. Elle sent que c'est sur elle que tout se cristallise…
L'originalité de l'écriture de cette pièce réside sans doute sur ce point particulier ! Que le père, cet homme absent-présent, ne réponde pas. Que les autres personnages ne soient pas là non plus. Mais que, par contre, Sarah, la fillette, de six ans juste, évoque aussi, mais tellement présente, s'interroge, et pose plein de questions, avec, en elle, la crainte de quitter sa maison, comme un déracinement, pour elle aussi !
La vie, il faut la célébrer, tout y célébrer, comme les traditions, sans oublier les souvenirs qui doivent s'entretenir pour que chacune et chacun s'y agrippe, notamment lorsque le doute s'installe.
Pour les auteurs, Barbara et Renaud Tissier, sœur et frère dans la vie, ce projet théâtral a été une évidence, centré sur l'idée que les souvenirs ont participé à comprendre et à transmettre une part d'eux-mêmes.
Nathalie, c'est la mère juive par excellence. Elle est née en Algérie, mais elle est mariée à un catholique. Guillaume, lui, il est là sans y être vraiment, répète son violon à l'étage pour un futur concert, et ne répond jamais… Élise, c'est la fille de Nathalie.
"Ça ne veut rien dire. J'ai fait ma communion, et je ne parle pas latin". Elle ne comprend pas tout. Elle s'inquiète des appréhensions récurrentes de sa fillette à déménager, même si la nouvelle maison est toute proche. Elle sent que c'est sur elle que tout se cristallise…
L'originalité de l'écriture de cette pièce réside sans doute sur ce point particulier ! Que le père, cet homme absent-présent, ne réponde pas. Que les autres personnages ne soient pas là non plus. Mais que, par contre, Sarah, la fillette, de six ans juste, évoque aussi, mais tellement présente, s'interroge, et pose plein de questions, avec, en elle, la crainte de quitter sa maison, comme un déracinement, pour elle aussi !
Qu'y aura-t-il de différent ce soir-là ? "En quoi cette nuit… ?" fait-elle vaciller, d'une certaine manière, l'idée de croyance et de traditions indéboulonnables ancrées comme du granit dans les corps et les âmes de chacune et chacun d'entre nous, jusqu'à la faire chavirer ?
La célébration de la Pâque juive, ici, n'est finalement qu'un prétexte qui confère à la pièce une dimension très fine et hautement sensible. Le tout étant remarquablement interprété par les deux seules comédiennes, Barbara Tissier et Camille Timmerman, qui jouent tous les personnages ou, en tout cas, s'adressent à eux, en réussissant avec brio à nous faire croire, grâce à leur talent, qu'ils sont tous sur scène : Rebecca, David, Guillaume, Natacha, Déborah, Samuel, Nhat-Nam, ou encore Paul.
Barbara Tissier, sous des faux airs de Catherine Frot, est éblouissante de justesse, et parvient à dépasser les moments émouvants sans pathos aucun, mais avec un véritable talent d'interprétation. Après avoir tourné à l'âge de dix ans dans "Passion" de Godard, il lui a paru évident qu'elle deviendrait comédienne. La saison 2023-2024, elle la passe au Théâtre Hébertot dans une reprise du "Repas des Fauves" avec Thierry Frémont.
Camille Timmerman, quant à elle, parvient à transmettre par son jeu très investi et organique un brillant éclairage sur le présent, que l'on doit au passé, certes, qui nous unit, certes, mais qui doit aussi s'inscrire dans le futur.
Sa fillette, Sacha, c'est le futur, mais dans l'écriture de la pièce, c'est surtout le symbole du présent et de la vie qui va, contre vents et marées, entre traditions et avancées inéluctables.
Le musicien-guitariste Alban Losseroy accompagne sur scène les deux comédiennes, faisant résonner bien joliment, grâce à ses notes attendrissantes, leurs mots, leurs intentions et leurs émotions partagées bien palpables.
La célébration de la Pâque juive, ici, n'est finalement qu'un prétexte qui confère à la pièce une dimension très fine et hautement sensible. Le tout étant remarquablement interprété par les deux seules comédiennes, Barbara Tissier et Camille Timmerman, qui jouent tous les personnages ou, en tout cas, s'adressent à eux, en réussissant avec brio à nous faire croire, grâce à leur talent, qu'ils sont tous sur scène : Rebecca, David, Guillaume, Natacha, Déborah, Samuel, Nhat-Nam, ou encore Paul.
Barbara Tissier, sous des faux airs de Catherine Frot, est éblouissante de justesse, et parvient à dépasser les moments émouvants sans pathos aucun, mais avec un véritable talent d'interprétation. Après avoir tourné à l'âge de dix ans dans "Passion" de Godard, il lui a paru évident qu'elle deviendrait comédienne. La saison 2023-2024, elle la passe au Théâtre Hébertot dans une reprise du "Repas des Fauves" avec Thierry Frémont.
Camille Timmerman, quant à elle, parvient à transmettre par son jeu très investi et organique un brillant éclairage sur le présent, que l'on doit au passé, certes, qui nous unit, certes, mais qui doit aussi s'inscrire dans le futur.
Sa fillette, Sacha, c'est le futur, mais dans l'écriture de la pièce, c'est surtout le symbole du présent et de la vie qui va, contre vents et marées, entre traditions et avancées inéluctables.
Le musicien-guitariste Alban Losseroy accompagne sur scène les deux comédiennes, faisant résonner bien joliment, grâce à ses notes attendrissantes, leurs mots, leurs intentions et leurs émotions partagées bien palpables.
Le passage retraçant le dîner de famille est tout simplement exceptionnel de créativité, dans lequel les deux voix des comédiennes se cognent admirablement comme dans un match de tennis de table, se répondent, alertes et virevoltantes. Un très très beau moment de spectacle dû, peut-être, au souffle créativement scientifique de Renaud Tissier, chercheur, vétérinaire, Docteur d'Université et Professeur de Pharmacologie.
"Un frère et une sœur, deux constructions professionnelles différentes, et pourtant, une création commune évidente".
La mise en scène de David Nathanson confère, par moments, au propos de la pièce des allures de huis clos, mais qui est largement galvanisé par l'énergie des deux comédiennes.
"En quoi cette nuit" est une bien jolie pièce sur le poids des traditions, non dénuée d'humour, ce qui n'est pas sans apporter une certaine légèreté à des situations qui pèsent parfois très lourd dans les familles…
◙ Brigitte Corrigou
"Un frère et une sœur, deux constructions professionnelles différentes, et pourtant, une création commune évidente".
La mise en scène de David Nathanson confère, par moments, au propos de la pièce des allures de huis clos, mais qui est largement galvanisé par l'énergie des deux comédiennes.
"En quoi cette nuit" est une bien jolie pièce sur le poids des traditions, non dénuée d'humour, ce qui n'est pas sans apporter une certaine légèreté à des situations qui pèsent parfois très lourd dans les familles…
◙ Brigitte Corrigou
"En quoi cette nuit… ?"
Texte : Barbara et Renaud Tissier.
Mise en scène : David Nathanson.
Avec : Barbara Tissier, Camille Timmerman ou Hannah-Jazz Mertens (en alternance), Alban Losseroy.
Scénographie : Marie Hervé.
Musicien : Alban Losseroy.
Compositeur : Michel Mella.
Lumières : Denis Schlepp.
Compagnie "En quoi cette nuit", avec le soutien de l'Espace Rachi de Paris.
Durée : 1 h 20.
Du 24 septembre au 3 novembre 2024.
Mardi à 19 h et dimanche à 16 h.
Théâtre de la Reine Blanche, Paris 18ᵉ, 01 42 05 47 31.
>> reineblanche.com
Mise en scène : David Nathanson.
Avec : Barbara Tissier, Camille Timmerman ou Hannah-Jazz Mertens (en alternance), Alban Losseroy.
Scénographie : Marie Hervé.
Musicien : Alban Losseroy.
Compositeur : Michel Mella.
Lumières : Denis Schlepp.
Compagnie "En quoi cette nuit", avec le soutien de l'Espace Rachi de Paris.
Durée : 1 h 20.
Du 24 septembre au 3 novembre 2024.
Mardi à 19 h et dimanche à 16 h.
Théâtre de la Reine Blanche, Paris 18ᵉ, 01 42 05 47 31.
>> reineblanche.com