C'est un concert, mais pas que. C'est beaucoup plus que cela. C'est aussi un one-woman-show. Tout s'y mêle et s'y emmêle à dessein, avec, dans le spectacle, différents champs artistiques qui se rejoignent sur scène tels que la musique, le théâtre, la chanson, la comédie et l'humour.
Olivier Py nous emmène à la découverte de l'un des caractères théâtraux de sa pièce "La nuit au cirque" (1992), Miss Knife, dans son tour de chant célébrant, entre autres, la théâtralité, les amours, le désespoir, les cafés parisiens du Vᵉ arrondissement de Paris, les rêves, la mort et les tourments. La poésie tisse les chansons accompagnées au piano et, parfois, au chant, par Antoni Sykopoulos. Olivier Py en est le parolier et a signé la musique pour la plupart d'entre elles.
Notre chanteuse incarne ses souffrances, ses espoirs, ses malheurs et ses désillusions dans, entre autres, "Tango du suicide". Les compositions sont aussi à son image quand elle chante "Mes amours défuntes", "Le rôle est trop court" ou "J'ai trop joué mon personnage". De cet écho, elle semble avoir vécu mille vies. C'est théâtral, car elle l'est elle-même. Qui donc est-ce ? Nous la découvrons avec quelques histoires, traits d'esprit, drôleries et un rapport au public franc, direct et un tantinet provocateur. C'est une femme venue, peut-être, d'un rivage masculin, une transgenre, un troisième sexe où la gouaille outrepasse le genre.
Olivier Py nous emmène à la découverte de l'un des caractères théâtraux de sa pièce "La nuit au cirque" (1992), Miss Knife, dans son tour de chant célébrant, entre autres, la théâtralité, les amours, le désespoir, les cafés parisiens du Vᵉ arrondissement de Paris, les rêves, la mort et les tourments. La poésie tisse les chansons accompagnées au piano et, parfois, au chant, par Antoni Sykopoulos. Olivier Py en est le parolier et a signé la musique pour la plupart d'entre elles.
Notre chanteuse incarne ses souffrances, ses espoirs, ses malheurs et ses désillusions dans, entre autres, "Tango du suicide". Les compositions sont aussi à son image quand elle chante "Mes amours défuntes", "Le rôle est trop court" ou "J'ai trop joué mon personnage". De cet écho, elle semble avoir vécu mille vies. C'est théâtral, car elle l'est elle-même. Qui donc est-ce ? Nous la découvrons avec quelques histoires, traits d'esprit, drôleries et un rapport au public franc, direct et un tantinet provocateur. C'est une femme venue, peut-être, d'un rivage masculin, une transgenre, un troisième sexe où la gouaille outrepasse le genre.
Chaque chanson est un morceau d'elle-même et de sa vie. Elle est un personnage au-delà du réel, côtoyant des personnalités réelles sur un espace-temps qui s'étend sur plusieurs générations. Celui-là mélange imaginaire et réalité, fable et vérité, affabulation et truculence, où Maria Callas fait une incursion dans sa narration quand l'auteur de ses jours, Olivier Py, en fait de même.
L'auteur devient ainsi un personnage par un caractère qu'il a lui-même créé et qu'il incarne sur scène. C'est dans cet enchevêtrement de figures interposées où le jeu et la sincérité se disputent que Miss Knife dévoile sa profondeur. Puits sans fond où le seau peut être jeté de n'importe quelle hauteur, il en revient toujours une eau dans laquelle le spectateur peut en savourer la fraîcheur qu'il souhaite, toujours réelle, car fruit de l'imagination d'Olivier Py et de l'affabulation de sa créature.
Maquillée, costumée, elle est devant nous, mais est-ce elle, l'auteur qui l'incarne ou les deux à la fois ? La frontière est réellement ténue entre la création et la réalité. Elle porte avec elle cette double épaisseur de présences physique et imaginaire. C'est une ligne de crête où le masque tombe quand elle retire sa perruque. Les propos qu'elle tient semblent arrachés à son naturel quand ce qu'elle chante est le fruit d'une création. L'un est le reflet de l'autre, comme des états d'âme étalés où les chansons sont toujours accompagnées d'une humeur, d'un propos, d'une histoire et d'une gouaille.
L'humour est très présent. Miss Knife est mordante. Son attitude est rebelle et insolente face aux conventions sociales, le tout auréolé de traits d'esprit durant le concert. Côté costume, elle est habillée d'un bustier noir, dont elle joue avec beaucoup de gourmandise, prenant aussi la pose, par ironie et amusement. Elle réapparaît ensuite avec une fourrure rouge.
La présence scénique et vocale d'Olivier Py est à saluer. C'est un visage à la Janus qu'il nous montre, dramaturge et incarnant le propre caractère qu'il a créé. Il oscille par clin d'œil interposé entre l'un et l'autre, maquillant ainsi la réalité en la détournant de son cours pour donner une vérité à la fois de fable et réelle à "Miss Knife". Dans cet entre-deux, l'un se marie à l'autre et fait faire, ironiquement, un baiser de Judas quand elle interpelle avec humour son créateur comme faisant partie de son univers social et artistique, telle une caution de sa réalité dans la fable qu'elle nous raconte. Et en faisant aussi, du même coup, de celle-là, une fabulation.
En plus des talents de metteur en scène, comédien, poète, écrivain, dramaturge d'Olivier Py, c'est aussi le compositeur et le chanteur que nous découvrons avec délice dans un véritable tour de force où il redonne naissance à une protagoniste de jeunesse, qui semble de toutes les époques car "démodée avant même d'avoir commencé !".
◙ Safidin Alouache
L'auteur devient ainsi un personnage par un caractère qu'il a lui-même créé et qu'il incarne sur scène. C'est dans cet enchevêtrement de figures interposées où le jeu et la sincérité se disputent que Miss Knife dévoile sa profondeur. Puits sans fond où le seau peut être jeté de n'importe quelle hauteur, il en revient toujours une eau dans laquelle le spectateur peut en savourer la fraîcheur qu'il souhaite, toujours réelle, car fruit de l'imagination d'Olivier Py et de l'affabulation de sa créature.
Maquillée, costumée, elle est devant nous, mais est-ce elle, l'auteur qui l'incarne ou les deux à la fois ? La frontière est réellement ténue entre la création et la réalité. Elle porte avec elle cette double épaisseur de présences physique et imaginaire. C'est une ligne de crête où le masque tombe quand elle retire sa perruque. Les propos qu'elle tient semblent arrachés à son naturel quand ce qu'elle chante est le fruit d'une création. L'un est le reflet de l'autre, comme des états d'âme étalés où les chansons sont toujours accompagnées d'une humeur, d'un propos, d'une histoire et d'une gouaille.
L'humour est très présent. Miss Knife est mordante. Son attitude est rebelle et insolente face aux conventions sociales, le tout auréolé de traits d'esprit durant le concert. Côté costume, elle est habillée d'un bustier noir, dont elle joue avec beaucoup de gourmandise, prenant aussi la pose, par ironie et amusement. Elle réapparaît ensuite avec une fourrure rouge.
La présence scénique et vocale d'Olivier Py est à saluer. C'est un visage à la Janus qu'il nous montre, dramaturge et incarnant le propre caractère qu'il a créé. Il oscille par clin d'œil interposé entre l'un et l'autre, maquillant ainsi la réalité en la détournant de son cours pour donner une vérité à la fois de fable et réelle à "Miss Knife". Dans cet entre-deux, l'un se marie à l'autre et fait faire, ironiquement, un baiser de Judas quand elle interpelle avec humour son créateur comme faisant partie de son univers social et artistique, telle une caution de sa réalité dans la fable qu'elle nous raconte. Et en faisant aussi, du même coup, de celle-là, une fabulation.
En plus des talents de metteur en scène, comédien, poète, écrivain, dramaturge d'Olivier Py, c'est aussi le compositeur et le chanteur que nous découvrons avec délice dans un véritable tour de force où il redonne naissance à une protagoniste de jeunesse, qui semble de toutes les époques car "démodée avant même d'avoir commencé !".
◙ Safidin Alouache
"Miss Knife"
Chant : Olivier Py, Antoni Sykopoulos.
Piano : Antoni Sykopoulos.
Costumes : Pierre-André Weitz.
Durée : 1 h 10.
Du 7 au 12 novembre 2024.
Mardi, jeudi, vendredi et samedi à 20 h, dimanche à 18 h.
Théâtre du Châtelet, Grand Foyer, Paris 1er, 01 40 28 28 40.
>> chatelet.com
Piano : Antoni Sykopoulos.
Costumes : Pierre-André Weitz.
Durée : 1 h 10.
Du 7 au 12 novembre 2024.
Mardi, jeudi, vendredi et samedi à 20 h, dimanche à 18 h.
Théâtre du Châtelet, Grand Foyer, Paris 1er, 01 40 28 28 40.
>> chatelet.com