© Christophe Haesevoets.
Ah ! Le bon temps du Music-Hall, celui de papa, celui de Mistinguett, des Cinglés de Jean-Christophe Averty, de Fréhel, Dranem, Suzy Solidor, insouciant, jovial et heureux qui rendait les gens joyeux. Chansons de chansonniers, chansons d'amour, caricatures ou grivoiseries bon enfant, numéros de cirque ou de magie virtuoses ou improbables, tel était le cocktail de ces grandes années où le "rire ensemble" était encore le remède inoffensif mais efficace prisé par le peuple de l'entre-deux-guerres.
C'est tout cela que rassemblent et nous offrent Jean-Luc Revol et Denis D'Arcangelo dans leur nouveau spectacle "Les 2 G". Nos deux artistes de music-hall - complices de longue date* -, fidèles à leur univers artistique, se donnent la réplique et la chansonnette en y ajoutant les épices propres au versant gay de la belle époque... le faisant jaillir en un feu d'artifice... régénérateur, tant pour le spectateur que pour eux-mêmes à en voir le plaisir évident voire jubilatoire qu'ils mettent à leur ouvrage.
C'est tout cela que rassemblent et nous offrent Jean-Luc Revol et Denis D'Arcangelo dans leur nouveau spectacle "Les 2 G". Nos deux artistes de music-hall - complices de longue date* -, fidèles à leur univers artistique, se donnent la réplique et la chansonnette en y ajoutant les épices propres au versant gay de la belle époque... le faisant jaillir en un feu d'artifice... régénérateur, tant pour le spectateur que pour eux-mêmes à en voir le plaisir évident voire jubilatoire qu'ils mettent à leur ouvrage.
© Christophe Haesevoets.
En mettant sous les feux de la rampe - scintillant sur les indispensables rideaux pailletés - le retour sur scène d'un vieux couple d'artistes en queue-de-pie, Georges et Gaétan, gais duettistes gays, fort de plus de quarante ans de carrière et sans aucun doute "docteurs ès music-hall", Jean-Luc Revol (Gaétan) et Denis D'Arcangelo (Georges) parcourent à leur manière l'histoire du Music-Hall et en ressuscitent une certaine idée - qui n'aurait pas déplu à l'androgyne Charpini et son compère pianiste Brancato - faite d'impertinence, d'humour ravageur et décomplexé, sans préjugés et sans (trop de !) pudeur.
Pour cela, ils ont bien sûr fait appel aux chansons écrites et créées avant ou pendant la Grande Guerre comme notamment le poivré "En revenant du Maroc" interprétée à l'origine par Dranem (1869-1935) ou le délirant "Petit loulou de Poméranie", chanson créée par Gaston Gabaroche (1884-1961) aux Deux Ânes. Mais, souhaitant respecter la grande tradition du cabaret, ils ont demandé à des auteurs contemporains de leur écrire de nouveaux duos. Le premier d'ailleurs qui s'y colla fut sans doute Jean-Luc Revol lui-même avec sa "Chanson introductive" qui ouvre le spectacle.
Se suivent, dans le désordre, de véritables petits bijoux originaux respectant les lois du genre : "Yvonne et Pierre" (ou "Georges et Gaétan") de François Morel, "Ces chanteurs qui n'aiment pas les femmes" de Pierre Philippe, "Le sort des hommes..." de Pierre Notte, "Hymne à Tintin" de Pascal Mary, "Il était intimidé" de Vincent Telly, etc. Et, comme il se doit, ils sont accompagnés sur scène au piano par le talentueux Patrick Laviosa, spécialiste du théâtre musical (notamment au côté de Roger Louret ou au sein du groupe vocal Cinq de Cœur) et, à l'accordéon, par Sébastien Mesnil, dit le "Zèbre", compagnon de route depuis plusieurs années des spectacles de Denis D'Arcangelo.
Fidèle à la structure d'un show de music-hall, l'ensemble est ponctué de fantaisies burlesques, souvent délirantes, parfois plus ou moins maîtrisées, faites avec rien ou pas grand chose (fidèle en cela aux petits budgets attribués à l'époque à ce type de numéros) mais toujours d'un comique irrésistible comme le mémorable numéro de ventriloquie réversible, l'improbable tentative de sculpture de ballons, la joyeuse et décalée imitation de Pierre et Marie Curie découvrant le radium ou l'audacieux numéro de funambule de Brutus, le poux pubien !
Pour cela, ils ont bien sûr fait appel aux chansons écrites et créées avant ou pendant la Grande Guerre comme notamment le poivré "En revenant du Maroc" interprétée à l'origine par Dranem (1869-1935) ou le délirant "Petit loulou de Poméranie", chanson créée par Gaston Gabaroche (1884-1961) aux Deux Ânes. Mais, souhaitant respecter la grande tradition du cabaret, ils ont demandé à des auteurs contemporains de leur écrire de nouveaux duos. Le premier d'ailleurs qui s'y colla fut sans doute Jean-Luc Revol lui-même avec sa "Chanson introductive" qui ouvre le spectacle.
Se suivent, dans le désordre, de véritables petits bijoux originaux respectant les lois du genre : "Yvonne et Pierre" (ou "Georges et Gaétan") de François Morel, "Ces chanteurs qui n'aiment pas les femmes" de Pierre Philippe, "Le sort des hommes..." de Pierre Notte, "Hymne à Tintin" de Pascal Mary, "Il était intimidé" de Vincent Telly, etc. Et, comme il se doit, ils sont accompagnés sur scène au piano par le talentueux Patrick Laviosa, spécialiste du théâtre musical (notamment au côté de Roger Louret ou au sein du groupe vocal Cinq de Cœur) et, à l'accordéon, par Sébastien Mesnil, dit le "Zèbre", compagnon de route depuis plusieurs années des spectacles de Denis D'Arcangelo.
Fidèle à la structure d'un show de music-hall, l'ensemble est ponctué de fantaisies burlesques, souvent délirantes, parfois plus ou moins maîtrisées, faites avec rien ou pas grand chose (fidèle en cela aux petits budgets attribués à l'époque à ce type de numéros) mais toujours d'un comique irrésistible comme le mémorable numéro de ventriloquie réversible, l'improbable tentative de sculpture de ballons, la joyeuse et décalée imitation de Pierre et Marie Curie découvrant le radium ou l'audacieux numéro de funambule de Brutus, le poux pubien !
© Christophe Haesevoets.
Ce superbe répertoire, admirablement chorégraphié par Caroline Roelands, et entrecoupé des intermezzos précédemment cités, prend aussi toute sa dimension grâce à l'intelligente et précise mise en scène d'Agnès Boury. La chorégraphie et la mise en espace donne une réelle cohésion à l'ensemble, dont l'ingénieuse sobriété rend invisible aux yeux des spectateurs la grande rigueur professionnel du spectacle (obligatoirement structuré au millimètre quand il s'agit de cabaret ou de music-hall).
En complément de l'évident aspect hilarant et jouissif de la création de Jean-Luc Revol et Denis D'Arcangelo, se dessine une attitude plus politique, plus "engagée", visant, sans contraintes, à proposer un regard différent sur l'homosexualité, sur la notion de "virilité", sur l’hétéro-normativité et sur tous les clichés d'une manière générale existants sur le sujet. Et la période choisie reflète celle où Suzy Solidor devenait un symbole de la garçonne des "Années folles", contribuant à populariser auprès du grand public le milieu homosexuel parisien en célébrant notamment dans ses chansons les amours lesbiennes.
Alors quoi de plus heureux que de lier aujourd'hui le plaisir immense d'assister à un vrai spectacle de Music-Hall et d'aborder de manière sous-jacente une réflexion qui bouleverse à tort - car quoi de plus "naturel" que de donner les mêmes droits à tous - notre société sur le mariage gay et la PMA. "Les 2 G" est de ce point de vue une vraie réussite que l'on doit à deux artistes qui, s'ils ont déjà démontré leurs talents depuis de nombreuses années, prouvent ici que le Music-Hall était un art de la diversité, de la différence et de la tolérance, et qu'ils en sont les parfaits représentants.
* Nos deux artistes ont, entre autres, travaillé dans "La Nuit d'Elliot Fall" et "Le Cabaret des hommes perdus" (Molière 2007), Jean-Luc Revol à la mise en scène et Denis D'Arcangelo comédien chanteur dans des rôles inoubliables.
En complément de l'évident aspect hilarant et jouissif de la création de Jean-Luc Revol et Denis D'Arcangelo, se dessine une attitude plus politique, plus "engagée", visant, sans contraintes, à proposer un regard différent sur l'homosexualité, sur la notion de "virilité", sur l’hétéro-normativité et sur tous les clichés d'une manière générale existants sur le sujet. Et la période choisie reflète celle où Suzy Solidor devenait un symbole de la garçonne des "Années folles", contribuant à populariser auprès du grand public le milieu homosexuel parisien en célébrant notamment dans ses chansons les amours lesbiennes.
Alors quoi de plus heureux que de lier aujourd'hui le plaisir immense d'assister à un vrai spectacle de Music-Hall et d'aborder de manière sous-jacente une réflexion qui bouleverse à tort - car quoi de plus "naturel" que de donner les mêmes droits à tous - notre société sur le mariage gay et la PMA. "Les 2 G" est de ce point de vue une vraie réussite que l'on doit à deux artistes qui, s'ils ont déjà démontré leurs talents depuis de nombreuses années, prouvent ici que le Music-Hall était un art de la diversité, de la différence et de la tolérance, et qu'ils en sont les parfaits représentants.
* Nos deux artistes ont, entre autres, travaillé dans "La Nuit d'Elliot Fall" et "Le Cabaret des hommes perdus" (Molière 2007), Jean-Luc Revol à la mise en scène et Denis D'Arcangelo comédien chanteur dans des rôles inoubliables.
"Les 2 G, artistes de Music-Hall"
D'après une idée originale de Jean-Luc Revol.
Mise en scène : Agnès Boury, assistée de Sébastien Fèvre.
Avec : Jean-Luc Revol et Denis d'Arcangelo.
Musiciens : Patrick Laviosa (piano), Sébastien Mesnil dit "Le Zèbre" (accordéon guitare percussions).
Costumes : Aurore Popineau.
Création lumières et son : Celio Menard.
Chorégraphie : Caroline Roelands.
Depuis le 9 avril 2013.
Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 17 h.
Théâtre du Petit Saint-Martin, Paris 10e, 01 42 08 00 32.
>> petitstmartin.com
Mise en scène : Agnès Boury, assistée de Sébastien Fèvre.
Avec : Jean-Luc Revol et Denis d'Arcangelo.
Musiciens : Patrick Laviosa (piano), Sébastien Mesnil dit "Le Zèbre" (accordéon guitare percussions).
Costumes : Aurore Popineau.
Création lumières et son : Celio Menard.
Chorégraphie : Caroline Roelands.
Depuis le 9 avril 2013.
Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 17 h.
Théâtre du Petit Saint-Martin, Paris 10e, 01 42 08 00 32.
>> petitstmartin.com