© Cici Olsson.
La scène est carrée avec des murs léchés par des vidéos donnant de l’espace un sentiment d’infinité. Au début du spectacle, un homme au milieu de la scène tournoie ses bras autour de son corps comme pour le faire accoucher de mille bruits. C’est un langage des signes qui est inventé, un langage du corps qui accompagne la voix off d’une narratrice comme si même l’aveugle et le muet pouvaient assister à la pièce où seul le rêve sert d’aiguillon. Une voix off parle, une voix avec un accent venant d’ailleurs, d’un autre pays, d’un autre monde, une voix découvrant la narratrice et devinant Cendrillon. Nous sommes perdus comme dans un rêve.
Joël Pommerat a revisité le conte de Cendrillon avec humour et une touche de "modernité". La petite Cendrillon (Deborah Rouach) semble être en conflit générationnel avec son père (Alfredo Canavate) et tient des propos à son égard timbrés d’agacement et de familiarité. Le jeu de la belle-mère (Catherine Mestoussis) est très physique mais sa puissance vocale est trop marquée. Elle incarne un personnage ancré dans une dynamique très "terrienne" où le corps et les propos sont à flux tendu. Ce personnage, un peu trop rentre-dedans, biaise, de par sa voix, des intentions qui auraient pu être plus mesurées. Les deux filles (Noémie Carcaud et Caroline Donnelly), jumelles dans les propos et les actes, parlent en chœur dans des répliques où l’humour a toute sa place. Les voix de tous les personnages sont comme recouvertes par un voile de micros donnant ainsi une distance à celles-ci, comme étant d’Ici mais venant d’Ailleurs.
Joël Pommerat a revisité le conte de Cendrillon avec humour et une touche de "modernité". La petite Cendrillon (Deborah Rouach) semble être en conflit générationnel avec son père (Alfredo Canavate) et tient des propos à son égard timbrés d’agacement et de familiarité. Le jeu de la belle-mère (Catherine Mestoussis) est très physique mais sa puissance vocale est trop marquée. Elle incarne un personnage ancré dans une dynamique très "terrienne" où le corps et les propos sont à flux tendu. Ce personnage, un peu trop rentre-dedans, biaise, de par sa voix, des intentions qui auraient pu être plus mesurées. Les deux filles (Noémie Carcaud et Caroline Donnelly), jumelles dans les propos et les actes, parlent en chœur dans des répliques où l’humour a toute sa place. Les voix de tous les personnages sont comme recouvertes par un voile de micros donnant ainsi une distance à celles-ci, comme étant d’Ici mais venant d’Ailleurs.
© Cici Olsson.
Dans le texte de Pommerat, la solitude de la jeune fille, Cendrillon, est très présente et c’est sur celle-ci que l’histoire se tisse. Cendrillon a une dépendance obsessionnelle à une injonction de sa mère, une injonction que Cendrillon a mal entendue et qui déroule une histoire qui aurait pu être toute autre. Pommerat a eu une très belle idée avec ce grain de sable qui s’est immiscé entre le propos de la mère et la compréhension de Cendrillon. Ce manque de compréhension a sensibilisé, malgré elle, la jeune fille sur une conception de l’amour et de la vie qui n'est pas en accord avec ce qui lui avait dit sa mère et qui la fait dérouter, aidée par des événements extérieurs, vers un chemin où les ronces et les épines sont compagnons de route.
La pièce est très belle, le texte bien écrit dans une mise en scène où les alter ego vont par pair et où l’un devient complément de l’autre pour être son humus ou sa souricière. La scénographie est d'une élégance rare et réussi à donner à la poésie du conte une ouverture vers le rêve.
La pièce est très belle, le texte bien écrit dans une mise en scène où les alter ego vont par pair et où l’un devient complément de l’autre pour être son humus ou sa souricière. La scénographie est d'une élégance rare et réussi à donner à la poésie du conte une ouverture vers le rêve.
"Cendrillon"
© Cici Olsson.
Une création théâtrale de Joël Pommerat.
Scénographie et lumière : Éric Soyer.
Avec Alfredo Canavate, Noémie Carcaud, Caroline Donnelly, Catherine Mestoussis, Déborah Rouach, et José Bardio, Nicolas Nore.
Costumes : Isabelle Defin.
Son : François Leymarie.
Vidéo : Renaud Rubiano.
Musique originale : Antonin Leymarie.
Durée : 1 h 35.
Du 23 mai au 29 juin 2013.
Du mardi au samedi à 20 h, jeudi et vendredi à 14 h 30, mercredi et dimanche à 15 h.
Théâtre de l’Odéon, ateliers Berthier, Paris 17e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Scénographie et lumière : Éric Soyer.
Avec Alfredo Canavate, Noémie Carcaud, Caroline Donnelly, Catherine Mestoussis, Déborah Rouach, et José Bardio, Nicolas Nore.
Costumes : Isabelle Defin.
Son : François Leymarie.
Vidéo : Renaud Rubiano.
Musique originale : Antonin Leymarie.
Durée : 1 h 35.
Du 23 mai au 29 juin 2013.
Du mardi au samedi à 20 h, jeudi et vendredi à 14 h 30, mercredi et dimanche à 15 h.
Théâtre de l’Odéon, ateliers Berthier, Paris 17e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu