Sur scène, un bar, aux contours réalistes, et un poste factice avec vrai présentateur, éructant dans une forme quasi foraine des phrases à la vulgarité télévisuelle avérée, entre lancements de jeu d'une idiotie navrante et commentaires stériles de match de foot à l'imbécilité récurrente. Écran miroir d'une langue devenu mercantile et triviale qui, dans une manière d'opposition, valorise la poétique d'une autre aux visées séductrices dans l’arène bistrotière où s'affrontent les deux autres protagonistes dans l'espoir d'un éventuel avenir amoureux.
Dans ce futur imaginée, où justement l'essence du langage ne serait plus un obstacle pour des inconnus venant de mondes depuis longtemps séparés, même s'ils connurent la même genèse humaine mais dont les évolutions divergèrent, les uns étant pris par les savoirs et la connaissance, les autres par le travail et la survie, se crée une agrégation inattendue.
Deux univers, deux langues "anciennes", l'intello du voyageur et la populo de la serveuse… Une troisième, celle d'aujourd'hui, vulgaire et médiocre, projetée, éjaculée par son organe reproducteur qu'est la télévision... télé-réalité caricaturale.
Dans ce futur imaginée, où justement l'essence du langage ne serait plus un obstacle pour des inconnus venant de mondes depuis longtemps séparés, même s'ils connurent la même genèse humaine mais dont les évolutions divergèrent, les uns étant pris par les savoirs et la connaissance, les autres par le travail et la survie, se crée une agrégation inattendue.
Deux univers, deux langues "anciennes", l'intello du voyageur et la populo de la serveuse… Une troisième, celle d'aujourd'hui, vulgaire et médiocre, projetée, éjaculée par son organe reproducteur qu'est la télévision... télé-réalité caricaturale.
Mais eux ne sont déjà plus dans le réel, usant de mots… pour briser les frontières, celle de l'incommunicabilité sociale, celles tribales, familiales ou intimes. Déconstruisant leurs solitudes, ils édifient entre eux, petit à petit, un isthme amoureux… une nouvelle aventure à vivre entre rêve et réalité.
Et dans ce déferlement de phrases, d'intentions, d'émotions, d'attouchements, se jouent en transparence notre humanité d'aujourd'hui et ses incompréhensions, ses incapacités à la communication, à l'acceptation (à l'accueil) de l'autre. Dans une manière de démonstration sous-jacente, le langage et ses différents signes apparaissent ici comme un risque de prétexte à nos dénis, à nos replis sur soi… que finit par vaincre, dans une utopie théâtrale, l'amour !
Ayant accordé chacun leurs instruments intérieurs, Sterenn Guirriec, Daniel Mesguich et Alexis Consolato jouent la partition avec justesse, vivacité ; et savent parfois (pour le couple) exposer, avec une sensibilité maîtrisée, une densité émotionnelle subtilement pudique et tendue. Un satisfécit particulier à Daniel Mesguich qui, tant dans son interprétation que dans sa mise en scène, se met réellement, dans une belle intelligence avec le texte, au service de celui-ci.
In fine, sur une trame qui semble d'une évidente simplicité, la pièce offre au spectateur une réflexion sur nos dérives intellectuelles, nos excès de signifiants prenant le dessus sur nos ressentis émotionnels, nos tendances à d'inédits amphigourismes qui peuvent lentement pourrir nos cerveaux… À nous donc d'y prendre garde !
Et dans ce déferlement de phrases, d'intentions, d'émotions, d'attouchements, se jouent en transparence notre humanité d'aujourd'hui et ses incompréhensions, ses incapacités à la communication, à l'acceptation (à l'accueil) de l'autre. Dans une manière de démonstration sous-jacente, le langage et ses différents signes apparaissent ici comme un risque de prétexte à nos dénis, à nos replis sur soi… que finit par vaincre, dans une utopie théâtrale, l'amour !
Ayant accordé chacun leurs instruments intérieurs, Sterenn Guirriec, Daniel Mesguich et Alexis Consolato jouent la partition avec justesse, vivacité ; et savent parfois (pour le couple) exposer, avec une sensibilité maîtrisée, une densité émotionnelle subtilement pudique et tendue. Un satisfécit particulier à Daniel Mesguich qui, tant dans son interprétation que dans sa mise en scène, se met réellement, dans une belle intelligence avec le texte, au service de celui-ci.
In fine, sur une trame qui semble d'une évidente simplicité, la pièce offre au spectateur une réflexion sur nos dérives intellectuelles, nos excès de signifiants prenant le dessus sur nos ressentis émotionnels, nos tendances à d'inédits amphigourismes qui peuvent lentement pourrir nos cerveaux… À nous donc d'y prendre garde !
"Au bout du monde"
Texte : "La Langue", Olivier Rolin.
Mise en scène : Daniel Mesguich (avec l'aide de Caroline Marcadé).
Avec : Sterenn Guirriec, Daniel Mesguich, Alexis Consolato.
Costumes : Dominique Louis.
Lumières et sons : Daniel Mesguich, assisté de Gaylord Janvier.
Décors : Camille Ansquier.
Régie : Florent Ferrier.
Production Miroir et Métaphore.
Durée 1 h 30.
Mise en scène : Daniel Mesguich (avec l'aide de Caroline Marcadé).
Avec : Sterenn Guirriec, Daniel Mesguich, Alexis Consolato.
Costumes : Dominique Louis.
Lumières et sons : Daniel Mesguich, assisté de Gaylord Janvier.
Décors : Camille Ansquier.
Régie : Florent Ferrier.
Production Miroir et Métaphore.
Durée 1 h 30.
•Avignon Off 2017•
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours à 12 h 15 (relâche le lundi).
Théâtre du Chêne Noir, Salle Léo Ferré,
8 bis, rue Sainte-Catherine, Avignon.
Réservations : 04 90 86 74 87.
>> chenenoir.fr
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours à 12 h 15 (relâche le lundi).
Théâtre du Chêne Noir, Salle Léo Ferré,
8 bis, rue Sainte-Catherine, Avignon.
Réservations : 04 90 86 74 87.
>> chenenoir.fr