C'est ainsi qu'un logement, un banal appartement dans un immeuble d'une centaine d'appartements, devient ici le personnage principal autour duquel les deux protagonistes vont s'affronter. Voici la situation de départ. Une valse étrange et inquiétante qu'Eddy, Richard et les murs de l'appartement vont danser durant un peu plus d'une heure. Deux corps et un décor fait de murs pivotants qui lui donnent vie. C'est de leurs bras, de leurs rages et de leurs peurs que les deux personnages enlacent à tour de rôle ces murs, objets de toutes leurs convoitises.
Ce sont également deux discours qui joutent et boxent : l'un, celui d'Eddy, incarné par Guillaume Clausse, fait résonner les mots du locataire sans logement, l'autre, celui de Richard (le bien nommé), interprété par Jocelyn Lagarrigue, ceux du propriétaire qui ne parlent que d'ordre, les mots de celui qui se sent dans son droit. Car, à travers cette situation concrète, la pièce interroge essentiellement sur cette question de droit, de bon droit, en partant de celui au logement qui est de nature essentielle, mais auquel toute une partie de la population n'accède pas.
Ce sont également deux discours qui joutent et boxent : l'un, celui d'Eddy, incarné par Guillaume Clausse, fait résonner les mots du locataire sans logement, l'autre, celui de Richard (le bien nommé), interprété par Jocelyn Lagarrigue, ceux du propriétaire qui ne parlent que d'ordre, les mots de celui qui se sent dans son droit. Car, à travers cette situation concrète, la pièce interroge essentiellement sur cette question de droit, de bon droit, en partant de celui au logement qui est de nature essentielle, mais auquel toute une partie de la population n'accède pas.
Flirtant parfois avec l'absurde, le texte de Vincent Farasse dévoile les ténèbres de ces situations tragiques cachées. De ces individus à la fois intégrés et exclus de la société. Une grande humanité se dégage de ces mots qui s'attachent à nous faire aimer ces personnes sensibles en évitant les pièges de l'absurde pour l'absurde. Des dialogues ciselés alternent sans défaut de rythme avec des monologues vivants.
Les deux comédiens semblent se régaler de ces personnages très colorés. Guillaume Clausse crée Eddy, le sans domicile, avec autant de cœur que de frissonnement épidermique. Très physique, il fait passer l'émotion intégralement par son corps et une incarnation entière. Jocelyn Lagarrigue, en contraste, semble un animal à l'affût de sa proie. Il est une inquiétante présence, dont le jeu ne se dévoile jamais tout à fait.
La mise en scène de Didier Girauldon donne du mouvement à une situation qui serait sinon très statique (unité de lieu, de temps et d'action). Elle s'ingénie à dynamiser les scènes par de constants déplacements des protagonistes et un jeu que les éléments de décor permettent : principalement deux pans de murs percés de deux portes, symétriques, que les interprètes manipulent et qui représentent ce Graal moderne, le logement.
Les deux comédiens semblent se régaler de ces personnages très colorés. Guillaume Clausse crée Eddy, le sans domicile, avec autant de cœur que de frissonnement épidermique. Très physique, il fait passer l'émotion intégralement par son corps et une incarnation entière. Jocelyn Lagarrigue, en contraste, semble un animal à l'affût de sa proie. Il est une inquiétante présence, dont le jeu ne se dévoile jamais tout à fait.
La mise en scène de Didier Girauldon donne du mouvement à une situation qui serait sinon très statique (unité de lieu, de temps et d'action). Elle s'ingénie à dynamiser les scènes par de constants déplacements des protagonistes et un jeu que les éléments de décor permettent : principalement deux pans de murs percés de deux portes, symétriques, que les interprètes manipulent et qui représentent ce Graal moderne, le logement.
Comment cette guerre finit-elle ? Qui gagne ? Qui perd ? Le spectacle laisse l'imaginaire des spectateurs répondre.
Pour l'anecdote (si l'on veut), un mot sur les déboires rencontrés par la compagnie Jabberwock qui produit le spectacle. En dehors des règles actuelles qui ont empêché la création de la pièce dans la région de Tours le 17 décembre, un autre bâton a été jeté dans les roues du spectacle. La salle qui devait accueillir la création (La Pléiade, à La Riche, bourgade proche de Tours) l'a refusée quelques jours avant la première, par décision de la mairie semble-t-il. Sans justification précise…
Drôle de pied-de-nez du destin que de voir une pièce ayant pour fil narratif la difficulté de trouver un logement se voir "jetée à la rue" par des institutions locales… Par chance, et par grâce, et par respect pour le travail que font les compagnies dans tous les territoires, la ville de Saint-Cyr-sur-Loire a accueilli cette avant-première dans sa très belle salle L'Escale. Alors au passage, un grand merci à la commune de Saint-Cyr-sur-Loire qui a permis de sauver cette création.
Pour l'anecdote (si l'on veut), un mot sur les déboires rencontrés par la compagnie Jabberwock qui produit le spectacle. En dehors des règles actuelles qui ont empêché la création de la pièce dans la région de Tours le 17 décembre, un autre bâton a été jeté dans les roues du spectacle. La salle qui devait accueillir la création (La Pléiade, à La Riche, bourgade proche de Tours) l'a refusée quelques jours avant la première, par décision de la mairie semble-t-il. Sans justification précise…
Drôle de pied-de-nez du destin que de voir une pièce ayant pour fil narratif la difficulté de trouver un logement se voir "jetée à la rue" par des institutions locales… Par chance, et par grâce, et par respect pour le travail que font les compagnies dans tous les territoires, la ville de Saint-Cyr-sur-Loire a accueilli cette avant-première dans sa très belle salle L'Escale. Alors au passage, un grand merci à la commune de Saint-Cyr-sur-Loire qui a permis de sauver cette création.
"Dans les murs"
Texte : Vincent Farasse.
Mise en scène : Didier Girauldon, en collaboration avec Constance Larrieu.
Avec : Guillaume Clausse et Jocelyn Lagarrigue.
Musique : David Bichindaritz.
Scénographie : Antoine Vasseur.
Création lumières : Mathilde Chamoux.
Création costumes : Fanny Brouste.
Chorégraphie combat : Emmanuel Lanzi.
Régie générale : Florian Jourdon.
Production Compagnie Jabberwock.
Durée : 1 h 10.
Du 20 au 31 janvier 2021.
Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 16 h.
Théâtre de la Reine Blanche, Paris 18e, 01 40 05 06 96.
>> reineblanche.com
Mise en scène : Didier Girauldon, en collaboration avec Constance Larrieu.
Avec : Guillaume Clausse et Jocelyn Lagarrigue.
Musique : David Bichindaritz.
Scénographie : Antoine Vasseur.
Création lumières : Mathilde Chamoux.
Création costumes : Fanny Brouste.
Chorégraphie combat : Emmanuel Lanzi.
Régie générale : Florian Jourdon.
Production Compagnie Jabberwock.
Durée : 1 h 10.
Du 20 au 31 janvier 2021.
Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 16 h.
Théâtre de la Reine Blanche, Paris 18e, 01 40 05 06 96.
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