Bruno Netter et Monica Companys © Cie du 3e Œil.
C’est, dans un caisson cylindrique éclairé par deux jours de souffrance, le quotidien d’un couple âgé, très âgé (Monica Companys, Bruno Netter). Avec juste ce qu’il faut de souplesse dans les articulations pour déplacer des chaises. Et tourner en rond. L’univers est gris et probablement humide, en bordure d’eau. Un cul de basse fosse, à l’ombre de l’oubli. Qui s’amplifie.
"On a ri, on a ri, on arriva", sous le jeu de mot réitéré et appuyé des répliques, Philippe Adrien installe le fil de la mémoire d’un couple de vieux clowns, répétant à l’infini, sous le prétexte d’une conférence, le dispositif circulaire de leur vieux métier forain. Ils butent et retombent dans les sentiers connus et éprouvés. Stade encore conscient de la perte de mémoire. Zone d’inquiétude, sens de la fragilité, avant la tragédie du vieillissement et son aphasie. Commentée par un orateur (Alexis Rangheard) à la dimension prophétique.
"On a ri, on a ri, on arriva", sous le jeu de mot réitéré et appuyé des répliques, Philippe Adrien installe le fil de la mémoire d’un couple de vieux clowns, répétant à l’infini, sous le prétexte d’une conférence, le dispositif circulaire de leur vieux métier forain. Ils butent et retombent dans les sentiers connus et éprouvés. Stade encore conscient de la perte de mémoire. Zone d’inquiétude, sens de la fragilité, avant la tragédie du vieillissement et son aphasie. Commentée par un orateur (Alexis Rangheard) à la dimension prophétique.
Monica Companys © Cie du 3e Œil.
Des éclairages nets et les ombres subtiles magnifient les personnages, sculptent les postures des corps et rendent expressifs les grimages. Don de la beauté et de l’image est ainsi faite à des personnages qui échappent par ce biais au pathétique qui les menace.
Cette intuition scénique qui renvoie aux fondements du théâtre (la vie est un songe, la vie est un théâtre) donne au texte de Eugène Ionesco, à bien des égards énigmatique, une cohérence extrême et rigoureuse à laquelle le jeu des comédiens apporte amplification et justesse. Et le spectateur partage avec attention leur vitalité et ressent une douce amertume amusée envers ces vieux clowns devenus si proches, si naturels. Comme une réconciliation.
Cette intuition scénique qui renvoie aux fondements du théâtre (la vie est un songe, la vie est un théâtre) donne au texte de Eugène Ionesco, à bien des égards énigmatique, une cohérence extrême et rigoureuse à laquelle le jeu des comédiens apporte amplification et justesse. Et le spectateur partage avec attention leur vitalité et ressent une douce amertume amusée envers ces vieux clowns devenus si proches, si naturels. Comme une réconciliation.
"Les Chaises"
Monica Companys © Cie du 3e Œil.
(Vu le 15 octobre 2011)
Texte : Eugène Ionesco.
Mise en scène : Philippe Adrien.
Scénographie : Gérard Didier.
Lumières : Pascal Sautelet.
Costumes : Hanna Sjödin.
Musique : Stéphanie Gibert.
Collaboration artistique : Clément Poirée.
Avec : Monica Companys (La Vieille), Bruno Netter (Le Vieux), Alexis Rangheard (L’Orateur).
Monica Companys © Cie du 3e Œil.
Bruno Netter et Monica Companys © Cie du 3e Œil.
Spectacle jusqu'au 5 novembre 2011.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30.
Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e.
Tél. : 01 43 28 36 36.
>> la-tempete.fr
Texte : Eugène Ionesco.
Mise en scène : Philippe Adrien.
Scénographie : Gérard Didier.
Lumières : Pascal Sautelet.
Costumes : Hanna Sjödin.
Musique : Stéphanie Gibert.
Collaboration artistique : Clément Poirée.
Avec : Monica Companys (La Vieille), Bruno Netter (Le Vieux), Alexis Rangheard (L’Orateur).
Monica Companys © Cie du 3e Œil.
Bruno Netter et Monica Companys © Cie du 3e Œil.
Spectacle jusqu'au 5 novembre 2011.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30.
Théâtre de la Tempête, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e.
Tél. : 01 43 28 36 36.
>> la-tempete.fr