La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Théâtre

Festival "Chahuts", des arts de la parole aux élans du corps, une pléiade de propositions "savamment populaires"

Rendez-vous annuel très prisé du Quartier Saint-Michel, le Festival "Chahuts" constitue la vitrine festive d'une action au long cours mobilisant toute l'année les "personnes invisibilisées" autour de rencontres porteuses d'émancipation. Durant une dizaine de jours de ce début juin, gratuites ou à prix réduits, les manifestations artistiques en "tous genres" (et toutes de qualité) irriguent ce quartier éminemment populaire de Bordeaux. Voici quelques-unes d'entre elles, reflétant l'esprit frondeur de ces Chahuts propres à bousculer la tendance endémique à l'assoupissement présent.



"Le Banquet du Risque" © Pierre Planchenault.
"Le Banquet du Risque" © Pierre Planchenault.
"Le banquet du Risque" inaugure la 32ᵉ édition en conviant chacune et chacun au partage d'une "tablée fantastique". Dans l'îlot verdoyant du square Dom Bedos du TnBA, face aux convives attablés, des défilés haut en couleurs sont risqués avec bonheur par des invitées de la Maison des Femmes, trouvant dans ces tableaux vivants le lieu d'une "re-connaissance". En fond de jardin, sous le fronton de "la foire aux risques", une aire d'improvisations propose plusieurs attractions invitant - en toute liberté créative - au risque envié d'être soi.

"Cabane", de la Compagnie Ola, se présente comme une installation sonore et visuelle en cours de réalisation. Depuis mars 2022, autour d'Anne-Cécile Paredes, l'équipe artistique à la recherche de paroles vives de détenus(es) s'immerge dans la Maison d'arrêt de Gradignan près de Bordeaux. Au travers d'ateliers d'écriture et avec une qualité d'écoute qu'aucun préjugé ne vient parasiter, elle recueille "de l'intérieur" des récits de vie orientés vers la quête d'un à-venir propre à soutenir les pensionnaires dans leur traversée du monde carcéral.

"Cabane" © Anne Cécile Paredes.
"Cabane" © Anne Cécile Paredes.
Huit hautparleurs dominant chacun une photographie recomposée selon la fantaisie de leur auteur diffusent les paroles à vif de ces "inclus" désireux de faire entendre leur voix au-delà des épais murs qui les séparent de la vie extérieure. Reliés par la voix, elle aussi, enregistrée de l'artiste évoquant les dédales de l'univers carcéral avec ses interminables couloirs, ses multiples portes et contrôles à franchir, les témoignages résonnent comme des éclats d'humanité ne pouvant être tus… sous peine de nous couper de l'existence de nos "frères humains qui après nous vivez" (échos atemporels de "La Ballade des Pendus" de François Villon), sous peine encore de nous priver de l'essence de notre fragile humanité à tous.

"C.R.A.S.H. d'après l'affaire dite de Tarnac", de la Compagnie Hors Jeu, reconstitue de manière très libre - et pour autant pétrie de vérité judiciaire - le procès de ces jeunes gens d'un village de Corrèze, taxés d'ultra-gauche par un pouvoir en quête de trouver "coûte que coûte" des coupables au sabotage de caténaires d'une ligne à grande vitesse… Malgré dix longues années de procédures rocambolesques et de milliers de feuillets en portant traces (minutes des actes enfermées précieusement dans les centaines de cartons empilés faisant office de décor), les preuves à charge se sont avérées inexistantes, débouchant le 12 avril 2018 sur la relaxe des prévenus. Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire…

"C.R.A.S.H." © Pierre Planchenault.
"C.R.A.S.H." © Pierre Planchenault.
Et c'est justement l'aspect hautement absurde de cette invraisemblable affaire d'État dont vont s'emparer avec envie les deux comédiennes et trois comédiens - interprétant tour à tour les différents rôles de cette pantalonnade tragi-comique, avec changement de vêtements à vue - pour, dans un jeu mêlant facétieusement plaidoiries, saillies verbales et combats à mains nues, nous entrainer dans les arcanes vertigineux d'une Justice marchant ostensiblement sur la tête. Ainsi, l'humour toujours présent agira comme un antidote aux tribulations judiciaires s'autoalimentant de la suffisante incompétence d'un juge anti-terroriste ou encore d'une influente ministre droite dans ses bottes. La construction ubuesque du récit officiel du danger terroriste ira jusqu'à convoquer le "Kill Bill" de Tarantino pour donner lieu - sur les tréteaux dressés en plein air - à des escarmouches d'anthologie.

Au-delà du plaisir réel pris à la vue de ces interprétations hautes en couleurs, le message concernant la fabrique du mensonge à l'échelle d'État est "délivré" de la gangue qui le maintenait prisonnier. Ainsi, démontés un à un les rouages de cette mémorable falsification, il restera au rap final de proposer un mantra propre à faire échec aux tentatives totalitaires de l'ordre en place. Risquer l'engagement contre l'ordre établi…

"Le Pédé" © Pierre Planchenault.
"Le Pédé" © Pierre Planchenault.
"Le Pédé", du Collectif Jeanine Machine de Brice Lagenèbre, propose une déambulation libertaire dans le quartier Saint-Michel - un espace public, là où s'originent les luttes contre les discriminations homosexuelles - à grand renfort de références historiques. Armé d'un humour désarmant, il entraine à sa suite le cortège de spectatrices et spectateurs devenant, de fait, militantes et militants des causes émancipatrices.

Conçu comme un chemin - non de croix, mais menant vers un édénique Jardin des Délices - le parcours borné par les hauts faits de cette gay pride "historique" rembobine tout au long de son trajet les moments phares des luttes homosexuelles… États-Unis, fin des années soixante, le voguing comme repaire pour les gays latino et afro-américains persécutés… Stonewall Inn dans le quartier de Greenwich Village. Derrière les portes de ce monument (pause devant un imposant immeuble bordelais), un abri paradisiaque pour pouvoir vivre son homosexualité dans le plaisir partagé de rencontres exaltées… Les émeutes violentes de Stonewall déclenchées par les raids policiers du 28 juin 1969 embarquant manu militari tout ce monde de la nuit… Un an après, première Pride new-yorkaise commémorant Christopher Street Day, le soulèvement des minorités sexuelles contre l'arbitraire de la police rue Christopher…

"Le Pédé" © Pierre Planchenault.
"Le Pédé" © Pierre Planchenault.
Retour à Paris, le 10 mars 71, Salle Pleyel où Brice, campant une Ménie Grégoire au rouge à lèvres appuyé et boucles d'oreilles à l'unisson, flanquée d'un psychanalyste et d'un prêtre consensuels, égrène d'une voix mielleuse ses préjugés homophobes : "L'homosexualité, ce douloureux problème…". La foule, alors conviée à jouer les femmes et les hommes LGBTQI+, interrompt bruyamment l'émission "Allô Ménie" pour créer dans le même élan le Fhar, le Front homosexuel d'action révolutionnaire…

Et ainsi de suite, les épisodes se succèdent, actant les étapes clefs de ces luttes, suscitant de vives oppositions, et pas seulement chez les bourgeois réacs, mais aussi au sein de la classe ouvrière. Arrive 82 et le sit-in devant l'Assemblée Nationale… Tous assis sur les pavés, nous assistons au résultat du vote de la loi défendue par Gisèle Halimi : L'homosexualité est dépénalisée ! Après l'espoir, viendront les terribles années quatre-vingt et le V.I.H… Allongés au sol, nous respectons la minute de silence en mémoire de la personne par minute mourant du sida. Puis 99, le PACS. 2013, le mariage pour tous… Et les autres luttes encore à mener… Une salutaire invitation à risquer l'audace pour défendre la liberté d'être sans entraves.

"Jamais dormir" © Pierre Planchenault.
"Jamais dormir" © Pierre Planchenault.
"Jamais dormir", de la Cie L'Annexe de Baptiste Amann, s'adresse à toutes celles et ceux qui ont gardé intacte la faculté de s'évader du monde tel qu'il est… pour rêver "en toute conscience" d'un monde à la dimension de leurs aspirations. Ainsi, si cette forme théâtrale est annoncée "à partir de sept ans", elle concerne tout autant les adultes… du moins ceux qui n'ont pas renoncé à leurs rêves de vivre pleinement, en faisant crânement face au monde tel qu'il va (ou ne va pas).

Du haut d'un lit superposé où elle règne en capitaine d'un vaisseau fantôme et sœur secrète d'un nuage, l'héroïne de huit ans (jouée à merveille par une adulte), bonnet à oreilles vissé sur une tête aux expressions inspirées, s'adresse d'abord à ses peluches doudous alignées… pour leur déverser un flot d'horreurs. "Tu aurais pu te laver les oreilles… T'es qui toi : une vache ou un zèbre ? T'es moche, tu passes derrière, c'est la règle…", autant de paroles sulfureuses qu'elle a pu naguère entendre… et qu'elle s'empresse de "rejouer" afin de ne pas avoir à en supporter les effets délétères, elle qui "habite une maison où d'autres enfants comme (elle) ont été placés".

"Jamais dormir" © Pierre Planchenault.
"Jamais dormir" © Pierre Planchenault.
Dans l'adresse directe aux enfants (et adultes) qui suit cette confidence délivrée au creux de l'oreille, elle propose un remède à l'enfermement : "Tu t'es jamais dit que si on te demande de fermer les yeux la nuit, c'est pour te cacher des choses ?". La nuit, c'est l'envers du décor, c'est fait pour voir de l'autre côté du monde… Et nous voilà embarqués en sa compagnie dans une traversée poétique et héroïque où Thalia (en grec, "fleurissante ou abondante", un prénom qui lui va bien, elle qui déborde en tous sens…) sera notre fantas(ti)que guide.

Sèche-cheveux en mains, elle fera lever le vent de l'imaginaire… Dès lors, enfermés dans une machine à laver gigantesque, transportés sur une mer déchainée, nous serons invités à franchir la porte des mondes engloutis en évitant un poulpe maléfique nommé Mélancolia… En effet, à la recherche du temps perdu, surtout ne pas s'abîmer dans les fonds marécageux de souvenirs glauques, mais, tout au contraire, convoquer la puissance de l'imagination débridée pour s'évader du monde extérieur… Et même si, au fond de soi, on sait que le monde inventé a été fabriqué de toutes pièces, se dire comme cette petite fille délurée que "si ça n'existe pas, ça me fait exister"… Une forme subtile et vivifiante qui porte haut le désir de théâtre.

"Le Banquet du Risque" © Pierre Planchenault.
"Le Banquet du Risque" © Pierre Planchenault.
Festival Chahuts, arts de la parole et espace public,
Quartier Saint-Michel et au-delà, à Bordeaux.
A eu lieu du 7 au 17 juin 2023.


"Le banquet du Risque"
Avec : Cécile Maurice, Julie Brunie Tajan, et les bénévoles complices.
Durée : 3 h.
Square Dom Bedos, mercredi 7 juin à 19 h.

"Cabane"
Compagnie Ola (Nouvelle-Aquitaine).
Équipe artistique : Geneviève Rando, Johann Mazé, Anne-Cécile Paredes.
Régisseur son : Pierre-Alain Pous.
Durée : 40 minutes.
La Manuco, vernissage le jeudi 8 juin à 20 h 30, puis du 8 au 10 et du 14 au 17 juin en continu de 9 h à 19 h.

"C.R.A.S.H. d'après l'affaire dite de Tarnac"
Compagnie Hors Jeu (Nouvelle-Aquitaine).
Texte et mise en scène : Sophie Lewisch.

"C.R.A.S.H." © Pierre Planchenault.
"C.R.A.S.H." © Pierre Planchenault.
Avec : Nadine Bechade, Emmanuel Bodin, Florentin Martinez, Charles Pommel, Sophie Lewisch.
Dramaturgie : Mariette Navarro.
Scénographie : Sylvain Descazot.
Création son : Samuel Bourdeix.
Création lumière : Vincent Carpentier.
Costumes : Noémie Laurioux & Sandra Besnard.
Graphisme : Camille Ulrich.
Durée : 1 h 30.
Square Dom Bedos, samedi 10 juin à 20 h 30.

"Le Pédé"
Collectif Jeanine Machine (Auvergne-Rhône-Alpes).
De et avec : Brice Lagenèbre.
Durée : 2 h 15.
Déambulation Quartier Saint-Michel, mercredi 14 juin à 18 h.

"Jamais dormir"
L'Annexe (Nouvelle-Aquitaine).
De Baptiste Amann.
Durée : 45 minutes.
Marché des Douves, samedi 17 Juin à 11 h et 14 h 30.

Yves Kafka
Jeudi 22 Juin 2023

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024