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À l'affiche

2/10 au 12/12/2011, Théâtre des Mathurins, Paris, "Abraham"

Trente ans après sa dernière apparition au théâtre, Michel Jonasz revient sur les planches avec une pièce (écrite et mis en scène par lui) pour nous parler de ses racines juives d'Europe centrale, rendre hommage à Abraham, son grand-père maternel, et à la musique tzigane hongroise qui a joué un rôle essentiel dans sa vie artistique. Un spectacle fort, beau, drôle et terriblement émouvant qui, après avoir connu un vrai succès au Petit Montparnasse, revient à l'affiche, au Théâtre des Mathurins à Paris.



2/10 au 12/12/2011, Théâtre des Mathurins, Paris, "Abraham"
Seul en scène, sous la forme d’une pièce de théâtre où les chansons tiennent, bien sûr, une place importante, Michel Jonasz raconte l’histoire de son grand-père, juif polonais, qui, à l’âge de 20 ans, quitte la Pologne pour aller vivre en Hongrie où il fonde une famille, tient une petite épicerie, devient un fameux canto dans plusieurs synagogues, avant de connaître, comme tant d’autres, la déportation.

Épicier et cantor à la synagogue, Abraham avait un ami, une femme, des enfants. Ce sont ces personnages que Michel Jonasz fait revivre et chante, mélangeant subtilement gravité et ironie, chagrin et dérision. Ici pas question de mettre en balance l’humour et la tragédie, car l'important est de transmettre ce que ces vies-là ont été, pour qu’elles restent dans les mémoires. Pour cela, Michel Jonasz "invite" sur scène des fantômes habitant ses souvenirs... mais sans jamais tomber dans les excès d'une émotion non maîtrisée. Un voyage tout en douceur et en lucidité...

Côté chansons, Michel Jonasz, ayant baigné toute son enfance dans la musique tzigane (magyar nóta) que ses grands-parents avaient l'habitude d'écouter lors des déjeuners de dimanche, les a enregistré avec l'orchestre de Benedek Csík, l'une des meilleures formations de Budapest, qui joue habituellement au célèbre restaurant Búsuló Juhász.

Écrit, mis en scène et interprété par Michel Jonasz.
Une production MMP, en accord avec Art Fm Production

Spectacle du 2 octobre au 12 décembre 2011.
Dimanche à 17 h et lundi à 21 h.
Théâtre des Mathurins, Paris 8e, 01 42 65 90 00.
>> www.theatredesmathurins.com
>> www.micheljonasz.fr

Annonce
Samedi 1 Octobre 2011

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Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
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© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
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Brigitte Corrigou
12/04/2025
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

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30/08/2024