De Choderlos de Laclos, il est resté un chef-d'œuvre, "Les liaisons dangereuses" (1782), composé à une époque où le traité de Paris (1763) met fin à la guerre de 7 ans (1756-1763), considérée comme la première des guerres mondiales mêlant différents pays (ceux du Royaume de France, du Royaume de Grande-Bretagne, du Royaume de Prusse, du Royaume de Russie, du Royaume d'Espagne et les États des Habsbourg). Pour éviter l'ennui, ce militaire, devenu général sous Napoléon, avait écrit ce roman épistolaire. Un traité accouchait enfin d'un écrit de valeur ! Il avait confié au comte Alexandre de Tilly : "J'ai voulu faire un ouvrage qui retentit encore sur la terre quand j'y aurai passé". Le talent boude parfois la modestie.
La mise en scène de Christine Letailleur fait de ce roman une histoire avant la lettre. Car les personnages, même s'ils entrent sur scène avec une lettre à la main, abandonnent rapidement cet artifice pour faire corps avec la scène et les situations. Celles-ci, en effet, donnent rapidement l'illusion que le côté épistolier est peu présent dans cette histoire d'amours érotiques où le comte de Valmont (Vincent Pérez) joue de séduction et d'intrigues auprès de la gent féminine. La relation entre le Comte de Valmont et la Marquise de Merteuil (Dominique Blanc) reste centrale dans la scénographie et la mise en scène. Il veut mais elle ne veut plus. Ce roman, apologie du Plaisir, fait que selon Malraux "pas un couple une seule fois n'entre dans un lit sans une idée derrière la tête".
La mise en scène de Christine Letailleur fait de ce roman une histoire avant la lettre. Car les personnages, même s'ils entrent sur scène avec une lettre à la main, abandonnent rapidement cet artifice pour faire corps avec la scène et les situations. Celles-ci, en effet, donnent rapidement l'illusion que le côté épistolier est peu présent dans cette histoire d'amours érotiques où le comte de Valmont (Vincent Pérez) joue de séduction et d'intrigues auprès de la gent féminine. La relation entre le Comte de Valmont et la Marquise de Merteuil (Dominique Blanc) reste centrale dans la scénographie et la mise en scène. Il veut mais elle ne veut plus. Ce roman, apologie du Plaisir, fait que selon Malraux "pas un couple une seule fois n'entre dans un lit sans une idée derrière la tête".
Le roman épistolaire est très bien abordé dans son rapport aux personnages. La pièce est basée sur des relations nourries par des lettres envoyées, lues et cachées. Ainsi, la fable fait incursion dans la "réalité". L'humour pointe à plusieurs reprises le bout de son nez. Nous sommes à cheval entre l'écrit et l'oral, le lu et le joué, le senti et le ressenti. Ce double visage est aussi porteur d'une thématique qui fait d'une lettre, à notre époque où le mail occulte trop souvent le vis-à-vis, une correspondance entre une intrigue et un soupir, un désir et sa réalisation trompée.
Les échanges entre les différents personnages sont dominés par une relation épistolaire ponctuelle et un face-à-face récurrent, entre des portes qui claquent et des sorties d'escalier, entre un extérieur et un intérieur, entre de la timidité, de la pruderie et des élans amoureux et sexuels.
Deux styles de jeu se rencontrent avec Dominique Blanc, grave, sereine et calme et Vincent Pérez, maniéré, très expressif et habillé de convenances sociales et comportementales. Le jeu et l'apparat aiguillent ses attitudes, ses réactions. Il se laisse aller à des embrassades ou emportements. Son rire manque de sincérité à dessein. Il joue avec les femmes en prenant les habits sonores de sentiments qu'il n'a pas. Il aime sans amour. Bref, seul le sexe l'intéresse. Autour de Mme de Tourvel (Julie Duchaussoy), Mme de Rosemonde (Karen Rencurel), Mme de Volonges (Véronique Willemaers) et une courtisane (Stéphanie Cosserat) dont les jeux donnent à la pièce un camaïeu de désirs variés, les passions, toujours biaisées, oscillent entre volonté et contrainte.
Sur scène, une vaste demeure sans relief est composée de reflets marron avec un escalier côté cour. Elle est comme sans vie, sans relief. Ce qui se joue est dans les escaliers ou dans la cour. À l'étage ou dans les chambres, l'intimité règne portes fermées. Une longue pièce parcourt le premier étage ponctué de passages, au sens propre, où les personnages incarnent des émotions entre pleurs, rires et désespoirs. La maison est un lieu animé d'intimité, d'humeur, d'appels, de sanglots, de joies, de cris. L'extérieur fait état de sentiments verbalisés, plus "recueillis" même si embrassades, caresses et surtout intrigues sont le moteur d'histoires qui se mêlent et se démêlent.
L'aspect épistolaire se laisse occulter par la présence "vocale" des comédiens. Les voix sont très présentes et deviennent souvent ténébreuses, en écho aux événements, comme des sentences venues d'ailleurs, d'outre-tombe ou d'une fatalité qui emporte les personnages. La mort, d'une passion et d'un désir, devient le destin d'amours avortées ou réelles comme la vérole celle d'une compagne qui s'invite, telle une intrigante, dans le festin du plaisir.
Les échanges entre les différents personnages sont dominés par une relation épistolaire ponctuelle et un face-à-face récurrent, entre des portes qui claquent et des sorties d'escalier, entre un extérieur et un intérieur, entre de la timidité, de la pruderie et des élans amoureux et sexuels.
Deux styles de jeu se rencontrent avec Dominique Blanc, grave, sereine et calme et Vincent Pérez, maniéré, très expressif et habillé de convenances sociales et comportementales. Le jeu et l'apparat aiguillent ses attitudes, ses réactions. Il se laisse aller à des embrassades ou emportements. Son rire manque de sincérité à dessein. Il joue avec les femmes en prenant les habits sonores de sentiments qu'il n'a pas. Il aime sans amour. Bref, seul le sexe l'intéresse. Autour de Mme de Tourvel (Julie Duchaussoy), Mme de Rosemonde (Karen Rencurel), Mme de Volonges (Véronique Willemaers) et une courtisane (Stéphanie Cosserat) dont les jeux donnent à la pièce un camaïeu de désirs variés, les passions, toujours biaisées, oscillent entre volonté et contrainte.
Sur scène, une vaste demeure sans relief est composée de reflets marron avec un escalier côté cour. Elle est comme sans vie, sans relief. Ce qui se joue est dans les escaliers ou dans la cour. À l'étage ou dans les chambres, l'intimité règne portes fermées. Une longue pièce parcourt le premier étage ponctué de passages, au sens propre, où les personnages incarnent des émotions entre pleurs, rires et désespoirs. La maison est un lieu animé d'intimité, d'humeur, d'appels, de sanglots, de joies, de cris. L'extérieur fait état de sentiments verbalisés, plus "recueillis" même si embrassades, caresses et surtout intrigues sont le moteur d'histoires qui se mêlent et se démêlent.
L'aspect épistolaire se laisse occulter par la présence "vocale" des comédiens. Les voix sont très présentes et deviennent souvent ténébreuses, en écho aux événements, comme des sentences venues d'ailleurs, d'outre-tombe ou d'une fatalité qui emporte les personnages. La mort, d'une passion et d'un désir, devient le destin d'amours avortées ou réelles comme la vérole celle d'une compagne qui s'invite, telle une intrigante, dans le festin du plaisir.
"Les Liaisons dangereuses"
D'après
le roman de Pierre Choderlos de Laclos.
Adaptation et mise en scène : Christine Letailleur.
Assistante à la mise en scène : Stéphanie Cosserat.
Avec : Dominique Blanc, Vincent Perez, Fanny Blondeau, Stéphanie Cosserat, Julie Duchaussoy, Manuel Garcie-Kilian, Guy Prévost, Karen Rencurel, Richard Sammut, Véronique Willemaers.
Scénographie : Emmanuel Clolus, Christine Letailleur.
Lumières : Philippe Berthomé en collaboration avec Stéphane Colin.
Costumes : Thibaut Welchlin.
Son : Manu Léonard.
Du 2 au 18 mars 2016.
Du mardi au samedi à 20 h 30, lundi 14 mars à 20 h 30.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.
>> theatredelaville-paris.com
Adaptation et mise en scène : Christine Letailleur.
Assistante à la mise en scène : Stéphanie Cosserat.
Avec : Dominique Blanc, Vincent Perez, Fanny Blondeau, Stéphanie Cosserat, Julie Duchaussoy, Manuel Garcie-Kilian, Guy Prévost, Karen Rencurel, Richard Sammut, Véronique Willemaers.
Scénographie : Emmanuel Clolus, Christine Letailleur.
Lumières : Philippe Berthomé en collaboration avec Stéphane Colin.
Costumes : Thibaut Welchlin.
Son : Manu Léonard.
Du 2 au 18 mars 2016.
Du mardi au samedi à 20 h 30, lundi 14 mars à 20 h 30.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.
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