Dans cet état forcé de retour à la Nature, ces robins des bois vivent un véritable choc culturel, qui oppose un monde rustique, une Nature à l'état idéalisé et rêvé à la férocité et la brutalité du Monde. C'est une utopie sylvestre que Christophe Rauck offre au spectateur dans l'élégance d'un théâtre chatoyant, léger, soyeux, à l'humeur joyeuse et mélancolique tout à la fois.
C'est que la pièce, dans un ballet des comédies, fait tourbillonner les cœurs. Sous le regard désabusé d'un Jacques mélancolique le bien nommé, les personnages vont cascadant vers leurs amours dans la douce euphorie de pastorales très littéraires. À la manière noble pour Rosalinde et Orlando, à la farce pour Audrey et Pierre de Touche, à la surprise pour Olivier et Célia, au désaccord pour Silvius qui aime Phébé et Phébé qui aime Rosalinde.
La pièce est marquée par un art consommé d'un beau langage. L'état amoureux est désiré, dit, construit, commenté, subi. Les histoires de couples s'enlacent, s'entremêlent par les ambiguïtés des différentes déclarations d'amour. Cela fleure bon, dans une forme ambivalente, son courtisan adepte de Pétrarque ou bien son satiriste au regard aigu moquant les déviances de ce même pétrarquisme.
C'est que la pièce, dans un ballet des comédies, fait tourbillonner les cœurs. Sous le regard désabusé d'un Jacques mélancolique le bien nommé, les personnages vont cascadant vers leurs amours dans la douce euphorie de pastorales très littéraires. À la manière noble pour Rosalinde et Orlando, à la farce pour Audrey et Pierre de Touche, à la surprise pour Olivier et Célia, au désaccord pour Silvius qui aime Phébé et Phébé qui aime Rosalinde.
La pièce est marquée par un art consommé d'un beau langage. L'état amoureux est désiré, dit, construit, commenté, subi. Les histoires de couples s'enlacent, s'entremêlent par les ambiguïtés des différentes déclarations d'amour. Cela fleure bon, dans une forme ambivalente, son courtisan adepte de Pétrarque ou bien son satiriste au regard aigu moquant les déviances de ce même pétrarquisme.
La direction d'acteurs centre le jeu sur la dynamique des oppositions. Chaque inflexion du texte, de la voix et de l'attitude du corps des comédiens, dans une belle manière de conjonction des contraires participe à un effet de beauté, de raffinement, de simplicité. Les entrées sorties se faisant à un rythme affirmé et fluide, le spectacle proposé a le goût du fabliau sans la trivialité. Le goût du conte sans son illustration. Le goût de la poésie, de la métrique et de la prosodie sans le maniérisme. Cela est cocasse, burlesque, élégiaque tout à la fois.
Ainsi, parti à l'exploration de la relativité des apparences, le spectateur est saisi par la présence d'un chant pur et le mystère d'un coup de foudre quasi miraculeux. Le réel pourtant insaisissable, qui meut l'œuvre de Shakespeare, affleure au temps présent de la représentation. Il a le goût d'une mélancolie optimiste. Comme des réminiscences d'un Montaigne.
Le rire est franc, les chanteurs sont irréprochables, les comédiens jouent sans relâchement. Le décor dans son arbitraire et son désir d'allusion rejoint l'intuition d'une orée de bois à la montée de la brume.
Le public ovationne et le spectateur emporte avec lui comme le goût du rêve et le sens du sourire.
Ainsi, parti à l'exploration de la relativité des apparences, le spectateur est saisi par la présence d'un chant pur et le mystère d'un coup de foudre quasi miraculeux. Le réel pourtant insaisissable, qui meut l'œuvre de Shakespeare, affleure au temps présent de la représentation. Il a le goût d'une mélancolie optimiste. Comme des réminiscences d'un Montaigne.
Le rire est franc, les chanteurs sont irréprochables, les comédiens jouent sans relâchement. Le décor dans son arbitraire et son désir d'allusion rejoint l'intuition d'une orée de bois à la montée de la brume.
Le public ovationne et le spectateur emporte avec lui comme le goût du rêve et le sens du sourire.
"Comme il vous plaira"
Texte : William Shakespeare.
Traduction : Jean-Michel Déprats.
Mise en scène : Christophe Rauck.
Avec : John Arnold, Jean-Claude Durand, Cécile Garcia Fogel, Pierre-François Garel, Pierre-Félix Gravière, Maud Le Grévellec, Jean-François Lombard, Mahmoud Saïd, Luanda Siqueira, Alain Trétout.
Direction musicale : Marcus Borja.
Dramaturgie : Leslie Six.
Scénographie : Aurélie Thomas.
Costumes : Coralie Sanvoisin, assistée de Peggy Sturm.
Lumières : Olivier Oudiou.
Son : Xavier Jacquot.
Durée : 3h. 1ère partie : 1 h 50 ; entracte de 20 min et 2e partie : 50 min.
Traduction : Jean-Michel Déprats.
Mise en scène : Christophe Rauck.
Avec : John Arnold, Jean-Claude Durand, Cécile Garcia Fogel, Pierre-François Garel, Pierre-Félix Gravière, Maud Le Grévellec, Jean-François Lombard, Mahmoud Saïd, Luanda Siqueira, Alain Trétout.
Direction musicale : Marcus Borja.
Dramaturgie : Leslie Six.
Scénographie : Aurélie Thomas.
Costumes : Coralie Sanvoisin, assistée de Peggy Sturm.
Lumières : Olivier Oudiou.
Son : Xavier Jacquot.
Durée : 3h. 1ère partie : 1 h 50 ; entracte de 20 min et 2e partie : 50 min.
Du 28 mars au 13 avril 2018.
Mercredi, jeudi, samedi à 19 h 30, mardi et vendredi à 20 h 30, dimanche 16 h.
Théâtre 71, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com
Mercredi, jeudi, samedi à 19 h 30, mardi et vendredi à 20 h 30, dimanche 16 h.
Théâtre 71, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
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