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RV du Jour

Promesse tenue à l’aube d’un beau succès

Reprise 2013, "La Promesse de l'aube", Théâtre des Mathurins, Paris >> À écouter : Épisode 3

Depuis notre dernier entretien avec Bruno Abraham-Kremer (épisodes 1 et 2), il s’est écoulé plusieurs mois. Depuis, il a réussi à adapter, à mettre en scène et à jouer "La Promesse de l’aube" de Romain Gary. En attendant d’aller le découvrir prochainement au Théâtre du Petit Saint-Martin, l’entretien est passionnant et toujours aussi chaleureux.



Bruno Abraham-Kremer © D.R.
Bruno Abraham-Kremer © D.R.
On l’a dit, deuxième volet de sa "trilogie de l’homme ordinaire", après une pièce d’Antoine Rault, il s’attaque à un monument de la littérature française. Pour cela, il a fallu adapter un peu plus de cinq cents pages en 1 h 40 de spectacle. Et loin de réduire le roman à peau de chagrin, Corine Juresco (son assistante et complice de longue date) et lui-même réussissent une prouesse pleine de finesse et d’intelligence : pas une virgule de déplacée ni un mot de changé, Bruno Abraham-Kremer se moule avec subtilité sous la plume de Gary. Un travail d’équilibriste pas évident dans lequel le comédien a su trouver le ton juste.

Cette pièce est aussi la rencontre de deux grands humanistes, qui ont passé leur vie à "tenter de se hisser à hauteur d’homme". Pour le comédien, cette adaptation est une pierre de plus à son édifice de "l’homme ordinaire". Y être arrivé est déjà en soi une belle réussite et surtout un bel hommage.

À venir : épisode 4 ou une conversation avec une clarinette basse.

>> À écouter aussi : épisode 1

>> À écouter aussi : épisode 2

>>À écouter aussi : épisode 4

>>À écouter aussi : épisode 5
entretien_avec_bruno_abraham_kremer,_3eme_volet.mp3 Entretien avec Bruno Abraham-Kremer, 3ème volet.mp3  (10.17 Mo)


"La Promesse de l'aube"

Texte : Romain Gary, paru chez Gallimard.
Adaptation et mise en scène : Bruno Abraham-Kremer et Corine Juresco.
Interprétation : Bruno Abraham-Kremer.
Scénographie : Philippe Marioge.
Lumière : Gaëlle de Malglaive.
Composition Clarinette Basse : Ghislain Hervet.
Création sonore : Mehdi Ahoudig.
Costume : Charlotte Villermet.
Images vidéos : Arno Veyrat.

Du jeudi 12 janvier au samedi 5 mai 2012.
Théâtre du Petit Saint-Martin, Paris 10e, 01 42 02 32 82.
>> petitsaintmartin.com

5 janvier 2012 : Le Théâtre, Scène nationale, Narbonne.
7 et 8 janvier 2012 : Théâtre de Grasse.
15 mai 2012 : Théâtre de Vevey, Suisse.

Reprise du spectacle au Théâtre des Mathurins jusqu'au 28 avril 2013.
Du mardi au samedi à 19 h et en matinée le dimanche à 15 h.
Théâtre des Mathurins, Paris 8e, 01 42 65 90 00.
>> theatredesmathurins.com

Générique de l'interview composé et interprété par Pierre-Yves Plat.

Lundi 19 Décembre 2011

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

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© Betül Balkan.
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On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

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26/03/2024