Au départ se trouve le roman de Jean Teulé construit sur la rencontre avec Darling et les entretiens qui suivirent. Il l'a écouté et écrit pour elle, pour celle qui voulait que les autres entendent la voix de toutes ces femmes qui subissent des vies cauchemardesques, souvent depuis leur plus jeune âge jusqu'à leur mariage ou présence auprès d'un homme violent, dangereux voire criminel… 16 mortes en janvier 2019 !
Ici, pour l'auteur, il s'agit aussi de célébrer le courage incroyable de ces femmes qui, un jour, décident, réussissent à dire l'indicible, à mettre en lumière cette cruauté, brutalité masculine, cette mise en esclavage moderne… qui reste volontairement ignorée de tous ou presque.
L'adaptation effectuée pour la scène par Claudine Van Beneden, Chantal Péninon et Laurent Le Bras donne une version du roman évidemment plus concise, plus nerveuse, mais garde la crudité et l'humour particulier, empreint de lucidité, de dérision de Jean Teulé. Son récit est saisissant mais sait être attachant car il s'en tient aux faits, avec une certaine distance, et sans aucun misérabilisme, en une forme de voyage documentaire en enfer.
Ici, pour l'auteur, il s'agit aussi de célébrer le courage incroyable de ces femmes qui, un jour, décident, réussissent à dire l'indicible, à mettre en lumière cette cruauté, brutalité masculine, cette mise en esclavage moderne… qui reste volontairement ignorée de tous ou presque.
L'adaptation effectuée pour la scène par Claudine Van Beneden, Chantal Péninon et Laurent Le Bras donne une version du roman évidemment plus concise, plus nerveuse, mais garde la crudité et l'humour particulier, empreint de lucidité, de dérision de Jean Teulé. Son récit est saisissant mais sait être attachant car il s'en tient aux faits, avec une certaine distance, et sans aucun misérabilisme, en une forme de voyage documentaire en enfer.
Pour en rendre une dramatisation sans exagération, Laurent Le Bras met en scène un duo, une comédienne et un musicien, livrant une narration éclatée où l'interprétation passe par le récit proprement dit mais aussi par les chansons et la musique ; et incarnant tous les personnages de l’histoire… apportant en complément un regard commenté, distancié, de la vie de Darling.
Certaines séquences musicales (excellent Simon Chomel) et/ou chantées peuvent à la fois mettre en valeur le tragique de son personnage jaillissant de la violence vécue ou, subtilement, amplifié le langage imagé de l'auteur, ou encore plus simplement dévoiler l'humanité des personnages.
Claudine Van Beneden nous propose une Darling complexe, usant d'un jeu dense, à la palette émotionnelle riche, à la fois bouleversante, touchante, parfois aussi irritante, presque révoltante par sa soumission. Mais, habitant son personnage dans toute son authenticité, elle évite les pièges de la caricature et tout excès populiste. Comme elle l'a maintes fois prouvé lors des spectacles de la Cie Nosferatu, elle a à la fois une stature de tragédienne et cette d'une actrice apte à investir des rôles dont la profondeur va puiser dans la réalité de nos vies quotidiennes, heureuses ou malheureuses, combattives ou soumises…
Au final, "Darling" est une traversée aux enfers, une pièce qui nous prend aux tripes, nous met souvent mal à l'aise (surtout les hommes, j'espère !) et, compte tenu du concret des propos, de la réalité du récit, elle nous rappelle tous les combats qui restent à mener avant que cesse les violences faites aux femmes.
Certaines séquences musicales (excellent Simon Chomel) et/ou chantées peuvent à la fois mettre en valeur le tragique de son personnage jaillissant de la violence vécue ou, subtilement, amplifié le langage imagé de l'auteur, ou encore plus simplement dévoiler l'humanité des personnages.
Claudine Van Beneden nous propose une Darling complexe, usant d'un jeu dense, à la palette émotionnelle riche, à la fois bouleversante, touchante, parfois aussi irritante, presque révoltante par sa soumission. Mais, habitant son personnage dans toute son authenticité, elle évite les pièges de la caricature et tout excès populiste. Comme elle l'a maintes fois prouvé lors des spectacles de la Cie Nosferatu, elle a à la fois une stature de tragédienne et cette d'une actrice apte à investir des rôles dont la profondeur va puiser dans la réalité de nos vies quotidiennes, heureuses ou malheureuses, combattives ou soumises…
Au final, "Darling" est une traversée aux enfers, une pièce qui nous prend aux tripes, nous met souvent mal à l'aise (surtout les hommes, j'espère !) et, compte tenu du concret des propos, de la réalité du récit, elle nous rappelle tous les combats qui restent à mener avant que cesse les violences faites aux femmes.
"Darling"
Duo pour une comédienne et un guitariste électrique.
Adaptation : Claudine Van Beneden, Chantal Péninon et Laurent Le Bras.
Mise en scène : Laurent Le Bras.
Chansons : Grégoire Béranger.
Avec : Claudine Van Beneden et Simon Chomel.
Scénographie : Sophie Toussaint et Laurent Le Bras.
Création lumières : Matthieu Bassahon.
Lumières : Olivier Richard.
Son : Magali Burdin.
Création vidéo : Stephen Vernay.
Régie et conseils vidéo : Clément Marie Mathieu.
Compagnie Nosferatu.
Durée : 1 h 15.
Du 7 mars au 7 avril 2019.
Mercredi à 21 h, jeudi, vendredi, samedi à 19 h et dimanche à 17 h.
Relâche : 16 et 29 mars, 5 et 6 avril.
Studio Hébertot, Paris 17e, 01 42 93 13 04.
>> studiohebertot.com/
Adaptation : Claudine Van Beneden, Chantal Péninon et Laurent Le Bras.
Mise en scène : Laurent Le Bras.
Chansons : Grégoire Béranger.
Avec : Claudine Van Beneden et Simon Chomel.
Scénographie : Sophie Toussaint et Laurent Le Bras.
Création lumières : Matthieu Bassahon.
Lumières : Olivier Richard.
Son : Magali Burdin.
Création vidéo : Stephen Vernay.
Régie et conseils vidéo : Clément Marie Mathieu.
Compagnie Nosferatu.
Durée : 1 h 15.
Du 7 mars au 7 avril 2019.
Mercredi à 21 h, jeudi, vendredi, samedi à 19 h et dimanche à 17 h.
Relâche : 16 et 29 mars, 5 et 6 avril.
Studio Hébertot, Paris 17e, 01 42 93 13 04.
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