Dans une manière décomplexée, voire joyeusement délurée, une conférencière (Brigitte Mounier) s'enquiert de nos savoirs sur la chose (the sex of course), ses multiples et divertissantes pratiques, tire un rapide constat de nos silencieuses interrogations, puis effectue une brève remise en contexte historique, étymologique et biologique.
Tout cela avant de nous conter dans une narration enthousiaste - mais non dénuée d'une volonté militante engageant tant une analyse féministe nécessaire qu'une réaction à la résurgence actuelle de l'homophobie partout dans le monde, y compris en Europe à deux pas de chez nous - les innombrables comportements amoureux et/ou reproducteurs des espèces vivantes.
Deux danseurs comédiens (Sarah Nouveau et Antoine Chediny) viennent rapidement, dans un jeu mêlant intimement grâce, expressivité et burlesque, représenter les différentes bestioles et leurs ébats. La représentation animalière a fait l'objet d'un soin tout particulier - toute à la fois bigarrée, suggestive et humoristique - grâce aux "costumes/déguisements" créés avec un talent réellement imaginatif par Émilie Cottam.
Tout cela avant de nous conter dans une narration enthousiaste - mais non dénuée d'une volonté militante engageant tant une analyse féministe nécessaire qu'une réaction à la résurgence actuelle de l'homophobie partout dans le monde, y compris en Europe à deux pas de chez nous - les innombrables comportements amoureux et/ou reproducteurs des espèces vivantes.
Deux danseurs comédiens (Sarah Nouveau et Antoine Chediny) viennent rapidement, dans un jeu mêlant intimement grâce, expressivité et burlesque, représenter les différentes bestioles et leurs ébats. La représentation animalière a fait l'objet d'un soin tout particulier - toute à la fois bigarrée, suggestive et humoristique - grâce aux "costumes/déguisements" créés avec un talent réellement imaginatif par Émilie Cottam.
Quatrième complice de ce divertissement hautement et plaisamment pédagogique, Marie-Paule Bonnemason, chanteuse douée à la fois pour les envolées lyriques, les douces et ensorcelantes mélopées de la canopée et pour la vocalisation des plus improbables chants sauvages de la faune explorée, complète cette composition iconoclaste d'une nature bien vivante.
Et le sexe dans tout ça me direz-vous ? Limaces hermaphrodites, lucioles mouches de feu, lampyres aux femelles éclairantes et séduisantes, oiseaux aux robes chamarrées et aux chorégraphies provocatrices, mammifères aux mœurs dissolues, grenouilles aux positions de coït spectaculaire et acrobatiques, tous sont là, et d'autres, pour concrétiser cette fabuleuse danse planétaire sexuelle et nous mettre le nez dans notre ignorance et dans notre manque d'imagination et de tolérance sur le sujet.
Depuis la séparation des sexes datant d'au moins 1 milliard d'années, la nature - via le concept de l'évolution cher à Darwin - n'a eu de cesse de faire montre de créativité quand, de son côté, le mâle humain (homo sapiens il y a environ 200 000 ans), dans sa revendication sociétaire et civilisatrice, appauvrissait ses "possibles"… et surtout son acceptation de la "différenciation" tout en développant son machisme.
Et le sexe dans tout ça me direz-vous ? Limaces hermaphrodites, lucioles mouches de feu, lampyres aux femelles éclairantes et séduisantes, oiseaux aux robes chamarrées et aux chorégraphies provocatrices, mammifères aux mœurs dissolues, grenouilles aux positions de coït spectaculaire et acrobatiques, tous sont là, et d'autres, pour concrétiser cette fabuleuse danse planétaire sexuelle et nous mettre le nez dans notre ignorance et dans notre manque d'imagination et de tolérance sur le sujet.
Depuis la séparation des sexes datant d'au moins 1 milliard d'années, la nature - via le concept de l'évolution cher à Darwin - n'a eu de cesse de faire montre de créativité quand, de son côté, le mâle humain (homo sapiens il y a environ 200 000 ans), dans sa revendication sociétaire et civilisatrice, appauvrissait ses "possibles"… et surtout son acceptation de la "différenciation" tout en développant son machisme.
Certes, cela peut paraître un raccourci mais c'est dans celui-ci que réside l'intérêt de la démonstration effectuée par la "sextape de Darwin" qui, dans une subtile seconde lecture possible, revendique un acte de résistance politique contre l'homophobie* et rappelle que le corps des femmes est, dans bon nombre de pays mais aussi en Europe, toujours entouré d'interdits, de tabous, d'une répugnance à prononcer des mots comme vagin, vulve, menstruation, règle, clitoris, jouissance, plaisir féminin, etc. Sans oublier que celles-ci sont encore victimes de viol, de violences, de discriminations et font l'objet de domination en raison de leur sexe, dans le couple, dans le travail, dans la société d'une manière générale.
Sous prétexte d'en rire, mais aussi sous couvert d'exploration animalière ludique, "La sextape de Darwin" propose une intelligente réflexion sur nos certitudes étriquées et bouscule la conviction que véhiculent encore nos sociétés occidentales que la prévalence de l'hétérosexualité et de la famille est nécessaire, voire obligatoire.
* Certains gouvernements, à peine deux heures d'avion de chez nous, ont demandé récemment aux familles de tuer leurs enfants homosexuels pour ne pas déshonorer la nation.
Sous prétexte d'en rire, mais aussi sous couvert d'exploration animalière ludique, "La sextape de Darwin" propose une intelligente réflexion sur nos certitudes étriquées et bouscule la conviction que véhiculent encore nos sociétés occidentales que la prévalence de l'hétérosexualité et de la famille est nécessaire, voire obligatoire.
* Certains gouvernements, à peine deux heures d'avion de chez nous, ont demandé récemment aux familles de tuer leurs enfants homosexuels pour ne pas déshonorer la nation.
"La sextape de Darwin"
Mise en scène : Brigitte Mounier.
Avec : Brigitte Mounier, Marie-Paule Bonnemason, Antonin Chediny et Sarah Nouveau. Chorégraphie : Philippe Lafeuille.
Création Lumière : Nicolas Bignan.
Construction : Ettore Marchica.
Costumes : Émilie Cottam.
Par la Compagnie des Mers du Nord.
Durée : 1 h 30.
Du 17 janvier au 26 mars 2020.
Du mardi au samedi à 21 h, matinée le samedi à 16 h 45.
Théâtre La Bruyère, Paris 9e, 01 48 74 76 99.
>> theatrelabruyere.com
Avec : Brigitte Mounier, Marie-Paule Bonnemason, Antonin Chediny et Sarah Nouveau. Chorégraphie : Philippe Lafeuille.
Création Lumière : Nicolas Bignan.
Construction : Ettore Marchica.
Costumes : Émilie Cottam.
Par la Compagnie des Mers du Nord.
Durée : 1 h 30.
Du 17 janvier au 26 mars 2020.
Du mardi au samedi à 21 h, matinée le samedi à 16 h 45.
Théâtre La Bruyère, Paris 9e, 01 48 74 76 99.
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