L'accordéon comme une mise en ambiance, presque hésitant, d'où s'échappent quelques notes de "Fleur de Paris" suivi du "Chant des partisans". Tout au long du récit, Amandine Thiriet laissera son instrument soupirer régulièrement des fragments de ces deux chansons, deux chants patriotiques, le premier exprimant la joie de la liberté retrouvée après quatre années d'Occupation, le second étant l'hymne de la Résistance française durant l'occupation par l'Allemagne nazie.
Après ce court préambule, arrive Marcelle, encore jeune femme lorsque se mettent en place le Front Populaire et la guerre d'Espagne, deux événements qui forgeront sa conscience politique et qui rendront naturelle son entrée dans la Résistance dès les premières années de l'occupation allemande. Puis c'est avec Gisèle, devenue résistante en 43, que nous faisons connaissance. Se racontant toutes deux, s'interpellant sur leurs souvenirs, parfois avec une pudeur lourde de sens, mais toujours avec beaucoup d'émotions, nous découvrons le début de leurs souffrances.
Après ce court préambule, arrive Marcelle, encore jeune femme lorsque se mettent en place le Front Populaire et la guerre d'Espagne, deux événements qui forgeront sa conscience politique et qui rendront naturelle son entrée dans la Résistance dès les premières années de l'occupation allemande. Puis c'est avec Gisèle, devenue résistante en 43, que nous faisons connaissance. Se racontant toutes deux, s'interpellant sur leurs souvenirs, parfois avec une pudeur lourde de sens, mais toujours avec beaucoup d'émotions, nous découvrons le début de leurs souffrances.
Gisèle est arrêtée, interrogée, torturée, puis c'est au tour de Marcelle. Elles sont toutes les deux arrêtées en 44 pour faits de résistance et enfermées dans la prison de Nantes. Enfermées ensemble des heures dans un placard d'un bureau de la Gestapo, elles vont s'apprivoiser, puis elles décident d'unir leurs forces, de se soutenir, de se parler, de rire à chaque fois que cela est possible, pour garder l’espoir, pour, consciemment ou inconsciemment, forger les bases de leur survie. De leur enfermement à la déportation jusqu’à la libération, elles se soutiendront, se protégeront, face à l'horreur absolue, à l'indicible vision des tas/amoncellements de cadavres morts ou agonisants.
Tout cela pourrait paraître insupportable, mais le théâtre est là pour dire, pour exprimer ce qui n'est pas exprimable. Ici joue tout d'abord le talent d'auteure d'Isabelle Lauriou. Elle s'est approprié les échanges qu'elle a eus avec la résistante Gisèle Giraudeau comme si c'était un cadeau. Elle en a fait une adaptation théâtrale certes bouleversante, mais en en maîtrisant parfaitement la palette émotionnelle, alternant ainsi les séquences douloureuses et les instants plus joyeux… car il y en avait parfois dans les camps de concentration.
Tout cela pourrait paraître insupportable, mais le théâtre est là pour dire, pour exprimer ce qui n'est pas exprimable. Ici joue tout d'abord le talent d'auteure d'Isabelle Lauriou. Elle s'est approprié les échanges qu'elle a eus avec la résistante Gisèle Giraudeau comme si c'était un cadeau. Elle en a fait une adaptation théâtrale certes bouleversante, mais en en maîtrisant parfaitement la palette émotionnelle, alternant ainsi les séquences douloureuses et les instants plus joyeux… car il y en avait parfois dans les camps de concentration.
S'appuyant sur une mise en scène rythmée, aux enchaînements fluides, avec une scénographie simple, mais efficace, les comédiennes, Marie-Hélène Aubert, Gaëlle Malpaux et Amandine Thiriet, peuvent jouer une partition émotionnelle riche, modulant sans effort, harmonieusement, les tonalités et les couleurs des émotions propres à chaque situation. Dans les moments intenses comme dans ceux plus légers, les trois interprètes nous offrent un verbe juste, portant le texte avec intensité, profondeur, mais avec le talent rare de pouvoir le faire entendre à tous. Et, là, se fait jour la nécessité de l'hommage et de la mémoire, possible par la transmission de l'Histoire et d'un rappel de l'existence de ces horreurs passées que l'on ne voudrait plus voir réapparaître…
"De tant d'horreurs mon cœur devint immense" est véritablement un spectacle tout public, dont les adolescents/lycéens ne doivent surtout pas se priver… et les autres vont sans dire !
"De tant d'horreurs mon cœur devint immense" est véritablement un spectacle tout public, dont les adolescents/lycéens ne doivent surtout pas se priver… et les autres vont sans dire !
"De tant d'horreurs mon cœur devint immense"
D'après le témoignage de Gisèle Fraud-Giraudeau.
Texte : Isabelle Lauriou.
Mise en scène : Isabelle Lauriou.
Avec : Marie-Hélène Aubert, Gaëlle Malpaux et Amandine Thiriet.
Régie : Guillaume Rouchet.
Par la Compagnie du Saut de l'Ange.
Durée : 1 h 10.
•Avignon Off 2023•
Du 7 au 29 Juillet 2023.
Tous les jours à 11 h 55. Relâche le lundi.
Théâtre Atelier Florentin, 28, rue Guillaume Puy, Avignon.
Rééservations : 04 84 51 07 00.
>> atelierflorentin.com
Texte : Isabelle Lauriou.
Mise en scène : Isabelle Lauriou.
Avec : Marie-Hélène Aubert, Gaëlle Malpaux et Amandine Thiriet.
Régie : Guillaume Rouchet.
Par la Compagnie du Saut de l'Ange.
Durée : 1 h 10.
•Avignon Off 2023•
Du 7 au 29 Juillet 2023.
Tous les jours à 11 h 55. Relâche le lundi.
Théâtre Atelier Florentin, 28, rue Guillaume Puy, Avignon.
Rééservations : 04 84 51 07 00.
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