Une partie seulement (et des extraits du texte original finement insérés et interprétés dans la pièce), car il s'agit ici pour le professeur et son élève de survoler l'œuvre en partant d'un point de vue particulier, celui de Marie Cardona, la compagne durant le temps du livre du héros de l'Étranger, Meursault. Elle n'est dans l'histoire qu'un second rôle, et pourtant, elle est d'un bout à l'autre du livre, témoin, souvent proche de l'action, jusqu'au procès qui va condamner Meursault.
C'est la jeune élève, un rôle créé avec beaucoup de talent, de sincérité et de sensibilité par Marion Bajot, qui propose de revisiter l'ouvrage de Camus depuis le regard de Marie Cardona. Et c'est ainsi que le prof et l'élève, tantôt débattent, tantôt se replongent dans la lecture du roman pour y déceler des indices de sa présence tout au long du texte, mais surtout pour tenter d'imaginer ce que ressent ce personnage face à l'homme qu'elle aime, devenu meurtrier et passé au crible de sa condamnation.
C'est la jeune élève, un rôle créé avec beaucoup de talent, de sincérité et de sensibilité par Marion Bajot, qui propose de revisiter l'ouvrage de Camus depuis le regard de Marie Cardona. Et c'est ainsi que le prof et l'élève, tantôt débattent, tantôt se replongent dans la lecture du roman pour y déceler des indices de sa présence tout au long du texte, mais surtout pour tenter d'imaginer ce que ressent ce personnage face à l'homme qu'elle aime, devenu meurtrier et passé au crible de sa condamnation.
La pièce évite soigneusement et avec habileté toute théorisation. Jean-Baptiste Barbuscia, auteur et metteur en scène, a misé sur l'art du jeu théâtral pour s'interdire de donner des leçons. Il a ainsi écrit des scènes très vivantes où ses interprètes passent rapidement de rôles à d'autres. Il profite également des très grands talents de sa comédienne, qui s'identifie parfaitement à cette jeune élève, vive, sans filtre, de notre époque, et à son comédien, Fabrice Lebert, capable de camper une bonne partie des personnages qui traversent le roman avec un art consommé de la comédie.
Usant d'un tableau noir doublé d'un tulle sur lequel vont s'accumuler les symboles des lieux et des personnages du roman au fil de la pièce, d'un pupitre et d'une lampe, puis d'un grand drap pour nous transporter sur la plage brûlée de soleil d'Algérie où se déroule le drame, sa mise en scène fonctionne parfaitement et permet de suivre les bonds et les rebonds de l'enquête menée par l'élève et le prof. C'est ingénieux, bien soutenu par les lumières de Sébastien Lebert, manié à vue et en jeu par les deux interprètes sans que le rythme en soit affecté.
Usant d'un tableau noir doublé d'un tulle sur lequel vont s'accumuler les symboles des lieux et des personnages du roman au fil de la pièce, d'un pupitre et d'une lampe, puis d'un grand drap pour nous transporter sur la plage brûlée de soleil d'Algérie où se déroule le drame, sa mise en scène fonctionne parfaitement et permet de suivre les bonds et les rebonds de l'enquête menée par l'élève et le prof. C'est ingénieux, bien soutenu par les lumières de Sébastien Lebert, manié à vue et en jeu par les deux interprètes sans que le rythme en soit affecté.
Une question se pose à la fin du spectacle : comprend-on tout ce dont il est question si l'on n'a pas lu le roman de Camus ? Il y a un véritable effort pour rendre compréhensible et vivant l'histoire originale, à l'aide de visuels, d'échanges et de scènes interprétées, mais cela suffit-il ? Quoi qu'il en soit, le premier récit, celui de la relation naissante et de l'attrait commun et passionné pour l'enquête qu'ils mènent, au travers des feuillets du livre, entre l'élève et le prof, est déjà une intrigue passionnante, bien menée, drôle et percutante. À elle seule, elle fait goûter avec plaisir l'esprit vif et percutant de la pièce.
Jean-Baptiste Barbuscia a pris le prétexte de la lettre envoyée par Camus à son instituteur lorsqu'il reçoit son prix Nobel de littérature, pour faire surgir de ses souvenirs une professeure qui lui fit découvrir, lorsqu'il était enfant, la littérature. Une jolie manière de rendre hommage aux miracles qui peuvent parfois exister entre un enfant, une enfant et un professeur ou une professeure. Des rencontres qui peuvent servir de base à toute une vie.
◙ Bruno Fougniès
Jean-Baptiste Barbuscia a pris le prétexte de la lettre envoyée par Camus à son instituteur lorsqu'il reçoit son prix Nobel de littérature, pour faire surgir de ses souvenirs une professeure qui lui fit découvrir, lorsqu'il était enfant, la littérature. Une jolie manière de rendre hommage aux miracles qui peuvent parfois exister entre un enfant, une enfant et un professeur ou une professeure. Des rencontres qui peuvent servir de base à toute une vie.
◙ Bruno Fougniès
"L'Étrangère"
Librement inspiré de "L'Étranger" d'Albert Camus ( aux Éditions Gallimard).
Adaptation : Jean-Baptiste Barbuscia.
Mise en scène : Jean-Baptiste Barbuscia.
Avec : Marion Bajot et Fabrice Lebert.
Créateur lumière et vidéo : Sébastien Lebert.
Arrangement musical : Benjamin Landrin.
À partir de 13 ans.
Durée : 1 h15.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 13 h 30. Relâche le jeudi.
Théâtre du Balcon, 3, rue Guillaume Puy, Avignon.
Réservations : 04 90 85 00 80.
Courriel : contact@theatredubalcon.org
>> theatredubalcon.org
Adaptation : Jean-Baptiste Barbuscia.
Mise en scène : Jean-Baptiste Barbuscia.
Avec : Marion Bajot et Fabrice Lebert.
Créateur lumière et vidéo : Sébastien Lebert.
Arrangement musical : Benjamin Landrin.
À partir de 13 ans.
Durée : 1 h15.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 13 h 30. Relâche le jeudi.
Théâtre du Balcon, 3, rue Guillaume Puy, Avignon.
Réservations : 04 90 85 00 80.
Courriel : contact@theatredubalcon.org
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