Cela débute par une scène qui se répète trois fois pour venir se juxtaposer avec les suivantes. Un démarrage digne du théâtre de l'absurde, comme celui de Ionesco (1909-1994), coutumier du fait. Une bifurcation fait continuer le premier tableau pour le faire basculer dans une autre situation. C'est une imbrication d'un morceau de vie, d'un nœud, que le protagoniste principal, Hippolyte (Jérôme Kircher), doit porter avec lui tel un fardeau. Les scènes se superposent, traversant des frontières autant géographiques que temporelles.
Cette construction se réitère à plusieurs reprises. Elle est le ciment de la pièce. Ces redites, ces rejeux sont une façon de créer une sorte de fatalité que les personnages ne peuvent fuir, comme un principe de répétition cher à Freud (1856-1939). C'est aussi une séquence de cinéma, celle d'un meurtre, qui se répète à de multiples reprises tout au long de la pièce entre un couple que fait jouer, en réalisateur, Hippolyte. Elle est vue au travers d'une multitude de prises différentes comme pour porter au pinacle un langage corporel que les mots ne peuvent retranscrire entre un couple parlant une langue et se répondant dans une autre.
Se succèdent un décès, un meurtre, un suicide, un jugement et des attentes. C'est une litanie de souffrances, de non-dits où l'alter ego est ignoré, occulté ou oublié. Celui-ci peut être le fils, la sœur, la mère. La mort et son rappel sont toujours très présents.
Cette construction se réitère à plusieurs reprises. Elle est le ciment de la pièce. Ces redites, ces rejeux sont une façon de créer une sorte de fatalité que les personnages ne peuvent fuir, comme un principe de répétition cher à Freud (1856-1939). C'est aussi une séquence de cinéma, celle d'un meurtre, qui se répète à de multiples reprises tout au long de la pièce entre un couple que fait jouer, en réalisateur, Hippolyte. Elle est vue au travers d'une multitude de prises différentes comme pour porter au pinacle un langage corporel que les mots ne peuvent retranscrire entre un couple parlant une langue et se répondant dans une autre.
Se succèdent un décès, un meurtre, un suicide, un jugement et des attentes. C'est une litanie de souffrances, de non-dits où l'alter ego est ignoré, occulté ou oublié. Celui-ci peut être le fils, la sœur, la mère. La mort et son rappel sont toujours très présents.
La pièce peut être située partout dans le monde mais nous finissons dans l'espace en direction de Mars. Paris et le Bataclan sont évoqués. Le groenlandais est aussi utilisé avec le français et son accent québécois. C'est aussi de l'anglais qui répond au japonais. C'est un ailleurs et un ici qui se mêlent, une fiction, celle de cinéma, avec une réalité, celle du théâtre.
Nous sommes dans des univers et des espaces-temps différents qui se rejoignent. La ligne de jonction est celle d'une rencontre qui ne se fait pas, d'une violence morale et physique qui sépare en les liant des personnages. Ils ne se comprennent pas, tels des fauves qui portent en eux juste leur instinct de survie.
La scénographie est composée de différents blocs de bois qui glissent en se dépliant ou se repliant. Cela file comme quelque chose qui s'échappe, qui fuit. Le plateau devient ainsi mouvant, dynamique, changeant. Aux tons ocre, c'est un véritable camaïeu de marron qui s'étale.
La violence est verbale avec des insultes, quelques propos grossiers et sexuels. Rien n'est lisse, tout est bousculé. Les portes claquent, avec une lumière vive projetée à chaque fois sur celles-ci, pour démarrer un nouveau tableau comme le commencement d'un non-dit qui va se dire, qui s'ouvre vers une mise en situation où le personnage se retrouve à être confronté avec ce qu'il doit être. C'est une représentation de l'échec qui finit sur une note d'espoir où les choses tues sont dites, où les travers sont nommés, où les relations sont verbalisées. Un monde où la parole est le réceptacle de propos trop ou pas assez dits pour qu'advienne un devenir.
Nous sommes dans des univers et des espaces-temps différents qui se rejoignent. La ligne de jonction est celle d'une rencontre qui ne se fait pas, d'une violence morale et physique qui sépare en les liant des personnages. Ils ne se comprennent pas, tels des fauves qui portent en eux juste leur instinct de survie.
La scénographie est composée de différents blocs de bois qui glissent en se dépliant ou se repliant. Cela file comme quelque chose qui s'échappe, qui fuit. Le plateau devient ainsi mouvant, dynamique, changeant. Aux tons ocre, c'est un véritable camaïeu de marron qui s'étale.
La violence est verbale avec des insultes, quelques propos grossiers et sexuels. Rien n'est lisse, tout est bousculé. Les portes claquent, avec une lumière vive projetée à chaque fois sur celles-ci, pour démarrer un nouveau tableau comme le commencement d'un non-dit qui va se dire, qui s'ouvre vers une mise en situation où le personnage se retrouve à être confronté avec ce qu'il doit être. C'est une représentation de l'échec qui finit sur une note d'espoir où les choses tues sont dites, où les travers sont nommés, où les relations sont verbalisées. Un monde où la parole est le réceptacle de propos trop ou pas assez dits pour qu'advienne un devenir.
"Fauves"
Texte et mise en scène : Wajdi Mouawad.
Assistanat à la mise en scène : Valérie Nègre.
Avec : Ralph Amoussou, Lubna Azabal, Jade Fortineau, Hugues Frenette, Julie Julien, Reina Kakudate, Jérôme Kircher, Norah Krief, Maxime Le Gac‑Olanié, Gilles Renaud, Yuriy Zavalnyouk.
Dramaturgie : Charlotte Farcet.
Conseil artistique : François Ismert.
Musique originale : Paweł Mykietyn.
Scénographie : Emmanuel Clolus assisté de Sophie Leroux.
Lumières : Elsa Revol.
Son : Michel Maurer assisté de Sylvère Caton.
Costumes : Emmanuelle Thomas assistée d'Isabelle Flosi.
Maquillage, coiffure : Cécile Kretschmar.
Suivi du texte : Élisa Seigneur-Guerrini.
Traduction japonais : Shintaro Fujii.
Traduction anglais : Ralph Amoussou.
Traduction kalaallisut/groenlandais : Pierre Auzias, Annie Kerouedan.
Voix : Estrella Drouet-Egede, Hugues Frenette, Michel Maurer, Louise Turcot.
Chorégraphie combats : Samuel Kefi-Abrikh.
Coach boxe : Guillaume Hauet.
Interprète polonais : Maciej Krysz.
Durée : 4 h entracte inclus.
Du 9 mai au 21 juin 2019.
Du mardi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 h.
La Colline Théâtre national, Grande Salle, Paris 20e, 01 44 62 52 52.
>> colline.fr
Assistanat à la mise en scène : Valérie Nègre.
Avec : Ralph Amoussou, Lubna Azabal, Jade Fortineau, Hugues Frenette, Julie Julien, Reina Kakudate, Jérôme Kircher, Norah Krief, Maxime Le Gac‑Olanié, Gilles Renaud, Yuriy Zavalnyouk.
Dramaturgie : Charlotte Farcet.
Conseil artistique : François Ismert.
Musique originale : Paweł Mykietyn.
Scénographie : Emmanuel Clolus assisté de Sophie Leroux.
Lumières : Elsa Revol.
Son : Michel Maurer assisté de Sylvère Caton.
Costumes : Emmanuelle Thomas assistée d'Isabelle Flosi.
Maquillage, coiffure : Cécile Kretschmar.
Suivi du texte : Élisa Seigneur-Guerrini.
Traduction japonais : Shintaro Fujii.
Traduction anglais : Ralph Amoussou.
Traduction kalaallisut/groenlandais : Pierre Auzias, Annie Kerouedan.
Voix : Estrella Drouet-Egede, Hugues Frenette, Michel Maurer, Louise Turcot.
Chorégraphie combats : Samuel Kefi-Abrikh.
Coach boxe : Guillaume Hauet.
Interprète polonais : Maciej Krysz.
Durée : 4 h entracte inclus.
Du 9 mai au 21 juin 2019.
Du mardi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 h.
La Colline Théâtre national, Grande Salle, Paris 20e, 01 44 62 52 52.
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