Mais avant cette quête bien légitime pour tout être vivant, et en conformité avec tous les mythes qui entourent ce drôle de concept, il y a l'amour, la belle, la dulcinée du Toboso, sur les lèvres de laquelle l'aventurier puise ses forces pour partir. Elle est là, posée comme lui sur un échiquier géant, le visage couvert d'une haute tiare verticale et les pieds chaussés de bottes de drag queen sur lesquelles elle traverse l'espace, case noire après case noire, une démarche malhabile, mais qui la conduit près de lui, le pion, le fou, elle, la tour la reine. Et il part, dans son armure, pour un voyage qui va faire béer toutes les bouches des spectateurs.
Des pions, des fous, des chevaux, un roi, une reine, c'est bien tout l'attirail des chevaliers du Moyen Âge que représente cet échiquier sur lequel l'aventure commence. Mais hormis ce sol, la scénographie toute entière ressemble plus à une station service abandonnée des années quatre-vingt avec une drôle de carcasse de voiture sur le côté et une construction soutenant un grand rideau de lames de plastique, comme on en voit dans les garages ou les abattoirs, le tout éclairé par un alignement de lampadaires de rocade. Car l'Aventure enjambe les siècles et les époques, et celle qui va nous être racontée par Madame est bien intemporelle. Indéfinissable, même. Mais totale.
Des pions, des fous, des chevaux, un roi, une reine, c'est bien tout l'attirail des chevaliers du Moyen Âge que représente cet échiquier sur lequel l'aventure commence. Mais hormis ce sol, la scénographie toute entière ressemble plus à une station service abandonnée des années quatre-vingt avec une drôle de carcasse de voiture sur le côté et une construction soutenant un grand rideau de lames de plastique, comme on en voit dans les garages ou les abattoirs, le tout éclairé par un alignement de lampadaires de rocade. Car l'Aventure enjambe les siècles et les époques, et celle qui va nous être racontée par Madame est bien intemporelle. Indéfinissable, même. Mais totale.
L'idée de départ de Lionel Dray et de Clémence Jeanguillaume tient en quelques mots : imaginer un aventurier qui soit à la fois Don Quichotte et Sancho Pança. Un mélange, une émulsion plutôt, comme l'huile et l'eau, entre l'idéal, le pur, le fou et le pragmatique, le concret, le raisonnable. Entre l'aveuglement de l'héroïsme, et la prudence de la couardise, entre l'absolu et le pratique. Voilà donc cet être étrange, dans son armure étrange, dans ce décor étrange, avec cette "Madame l'Aventure" étrange et qui s'appelle Jean-Pierre.
Ce sera plus d'une heure d'une folle équipée à laquelle nos deux créateurs vont nous emmener. Une course tragicomique à pied, en voiture, à cheval ou en cheval, dans ce décor qui finira peinturluré de mille couleurs en lieu et place du noir et blanc implacable de l'échiquier. Comme si la vie avait décidé de coloriser cette triste platitude du destin.
Usant de tous les moyens possibles, visuels, sonores, masques, poudres et fumées, ombres et corps, chants et cascades… Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume jettent aux yeux et aux oreilles des spectateurs une fantaisie débridée qui n'en est pas moins sourcée à une vraie vision du monde et de l'existence aventureuse. Jouant de multiples instruments, de sa voix et de son corps façonné par la danse contemporaine, Clémence Jeanguillaume se glisse sous les masques de multiples personnages.
Ce sera plus d'une heure d'une folle équipée à laquelle nos deux créateurs vont nous emmener. Une course tragicomique à pied, en voiture, à cheval ou en cheval, dans ce décor qui finira peinturluré de mille couleurs en lieu et place du noir et blanc implacable de l'échiquier. Comme si la vie avait décidé de coloriser cette triste platitude du destin.
Usant de tous les moyens possibles, visuels, sonores, masques, poudres et fumées, ombres et corps, chants et cascades… Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume jettent aux yeux et aux oreilles des spectateurs une fantaisie débridée qui n'en est pas moins sourcée à une vraie vision du monde et de l'existence aventureuse. Jouant de multiples instruments, de sa voix et de son corps façonné par la danse contemporaine, Clémence Jeanguillaume se glisse sous les masques de multiples personnages.
Des masques parfois simplistes, parfois ingénieux, mais toujours terriblement efficaces, créés par Loïc Nebreda, faits de divers matériaux, sourcés à différentes inspirations qui, elles aussi, enjambent les époques. Masques hauts comme des coiffes de grands prêtres, masques de perles de monstres plutôt inspirés de films effrayants…
Lionel Dray lui aussi crée ses propres masques éphémères avec des poudres colorées ou de l'argile, faisant de son visage une matière malléable et vaguement décrépie, comme si son visage, celui de Jean-Pierre, pouvait prendre la forme de tous les visages, comme celui du chevalier à la triste figure, comme d'aucuns. L'Aventure n'est pas toujours douce pour la chair humaine. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'elle est la seule vraie amour de celui qui est en quête et non pas une simple mortelle, une simple dulcinée.
Voilà un spectacle dans lequel le jeu assumé des deux interprètes et auteurs exalte la fantaisie la plus débridée, la plus riche, mais aussi la plus poétique qui soit et l'on se demande parfois durant le spectacle si leurs inventions vont avoir une limite ou pas tellement le grain de folie qui les habite les poussent aux excès les plus réjouissants.
Lionel Dray lui aussi crée ses propres masques éphémères avec des poudres colorées ou de l'argile, faisant de son visage une matière malléable et vaguement décrépie, comme si son visage, celui de Jean-Pierre, pouvait prendre la forme de tous les visages, comme celui du chevalier à la triste figure, comme d'aucuns. L'Aventure n'est pas toujours douce pour la chair humaine. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'elle est la seule vraie amour de celui qui est en quête et non pas une simple mortelle, une simple dulcinée.
Voilà un spectacle dans lequel le jeu assumé des deux interprètes et auteurs exalte la fantaisie la plus débridée, la plus riche, mais aussi la plus poétique qui soit et l'on se demande parfois durant le spectacle si leurs inventions vont avoir une limite ou pas tellement le grain de folie qui les habite les poussent aux excès les plus réjouissants.
"Madame l'Aventure"
Une création de Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume.
Avec : Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume.
Création musicale : Clémence Jeanguillaume
Scénographie : Jean-Baptiste Bellon
Lumière et vidéo : Gaëtan Veber
Son : Raphaël Joly
Dramaturgie : Julien Vella
Construction décor : Daniel Roussel
Peinture : Daniel Roussel, Jean-Baptiste Bellon
Masques : Loïc Nebreda
Costumes : Gwendoline Bouget
Illustration : Halim Talahari
À partir de 14 ans.
Durée estimée : 1 h 15.
Du 31 mai au 9 juin 2024.
Vendredi et samedi à 20 h, dimanche à 17 h.
Théâtre des 13 Vents, Domaine de Gramont, Montpellier (34).
Créé le 31 mai 2024 au Théâtre des 13 Vents dans le cadre de la 38e édition du Printemps des Comédiens (du 30 mai au 21 juin 2024).
>> printempsdescomediens.com
Avec : Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume.
Création musicale : Clémence Jeanguillaume
Scénographie : Jean-Baptiste Bellon
Lumière et vidéo : Gaëtan Veber
Son : Raphaël Joly
Dramaturgie : Julien Vella
Construction décor : Daniel Roussel
Peinture : Daniel Roussel, Jean-Baptiste Bellon
Masques : Loïc Nebreda
Costumes : Gwendoline Bouget
Illustration : Halim Talahari
À partir de 14 ans.
Durée estimée : 1 h 15.
Du 31 mai au 9 juin 2024.
Vendredi et samedi à 20 h, dimanche à 17 h.
Théâtre des 13 Vents, Domaine de Gramont, Montpellier (34).
Créé le 31 mai 2024 au Théâtre des 13 Vents dans le cadre de la 38e édition du Printemps des Comédiens (du 30 mai au 21 juin 2024).
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