Dans "Macbeth (the notes)" est montré au public cet instant d'avant la présentation et qui appartient à la partie la plus cachée de la répétition. Ce bref instant des commentaires et des corrections, qui voit le metteur en scène, seul face à sa troupe (invisible), lire les notes prises (ces brèves de séance), passer en revue le cas de chacun, flatter et enguirlander, et encourager, se montrer enjoué, renvoyer en miroir les défauts constatés et contre-jouer le jeu pour mieux se faire comprendre, contrefaire toutes les feintes du métier, ses roueries, pour mieux les déjouer…
… Du vidéaste choyé aux régisseurs qui foirent les lumières et les accessoires, les comédiens et comédiennes qui faiblissent ou surjouent, à qui il faut rappeler sans cesse la vigilance de tous les instants, la concentration constante, la conscience de l'effet produit.
En bref, dans ce bref qui s'éternise, le metteur en scène déroule un collier de perles, de caricatures, d'anecdotes, de références savantes ou populaires aux irisations multiples, autant d'histoires individualisées pour faire comprendre et concrétiser ce théâtre de "la distorsion" dont il est le théoricien. Et qui miraculeusement, ironiquement, comme aux dépens, s'accomplit au temps même de sa mise à l'épreuve et dont le spectateur surprend le travail.
David Ayala s'approprie l'espace vide de la scène et s'offre une échappée avec toute sa saveur d'humour et son goût de liberté. N'affirme-t-il pas fièrement que, si "le sage montre la Lune… le chemin qui conduit à la Lune appartient à l'acteur".
Dans ce "seul" en scène, David Ayala est tous les rôles, toutes les inflexions, toutes les situations, toutes les truculences, toutes les émotions. Ce spectacle plein d'humour et de folie envoie des clins d'œils à chacun.
L'érudit y retrouve ses petits (1), tout comme l'amateur de festival de théâtre contemporain (2) et, avant tout, le simple spectateur (3).
… Du vidéaste choyé aux régisseurs qui foirent les lumières et les accessoires, les comédiens et comédiennes qui faiblissent ou surjouent, à qui il faut rappeler sans cesse la vigilance de tous les instants, la concentration constante, la conscience de l'effet produit.
En bref, dans ce bref qui s'éternise, le metteur en scène déroule un collier de perles, de caricatures, d'anecdotes, de références savantes ou populaires aux irisations multiples, autant d'histoires individualisées pour faire comprendre et concrétiser ce théâtre de "la distorsion" dont il est le théoricien. Et qui miraculeusement, ironiquement, comme aux dépens, s'accomplit au temps même de sa mise à l'épreuve et dont le spectateur surprend le travail.
David Ayala s'approprie l'espace vide de la scène et s'offre une échappée avec toute sa saveur d'humour et son goût de liberté. N'affirme-t-il pas fièrement que, si "le sage montre la Lune… le chemin qui conduit à la Lune appartient à l'acteur".
Dans ce "seul" en scène, David Ayala est tous les rôles, toutes les inflexions, toutes les situations, toutes les truculences, toutes les émotions. Ce spectacle plein d'humour et de folie envoie des clins d'œils à chacun.
L'érudit y retrouve ses petits (1), tout comme l'amateur de festival de théâtre contemporain (2) et, avant tout, le simple spectateur (3).
Sous ses yeux, le metteur en scène est conduit au bord du vertige, franchit les bornes de l'histrion qu'il honnit portant, atteint celles de l'hallucination. Il devient Macbeth en quelques monologues impressionnants. Comme un condensé de théâtre dans le cercle, le surgissement de l'effroi. Le spectre de Macbeth toujours parasitant la conscience de tous les personnages.
Pour le spectateur, la parenthèse du titre "Macbeth (the notes)" prend pleinement sur scène valeur d'incise : elle est bien cette sortie du temps du récit, cette précision qui conforte l'ensemble, ce point particulier comme un gros plan, ce temps d'arrêt, cette partie pour le tout dont la représentation n'est que la dilatation.
"Macbeth (the notes)" réalise cet instant prodigieux de l'acteur, du comédien qui (seul visible sur scène) s'accorde au poète dans ce point de bascule joyeux et insensé. Ce point de grotesque et de sublime qui est le cœur du théâtre.
Dans ce spectacle qui mêle le bruit et la fureur, porté par la joie, il n'est qu'une voix entendue, celle du Poète dont l'acteur n'est que l'instrument.
La lyre d'Orphée était constituée d'une carapace de tortue. Dans "Macbeth (the notes)", David Ayala est une tortue qui est Falstaff qui est Macbeth.
C'est magnifique.
(1) Pour en citer quelques-uns : Peter Brook, Jan Kott, Denis Diderot mais pas que, etc…
(2) Avignon… mais pas que…
(3) Habitué aux talk-shows et blockbusters.
Pour le spectateur, la parenthèse du titre "Macbeth (the notes)" prend pleinement sur scène valeur d'incise : elle est bien cette sortie du temps du récit, cette précision qui conforte l'ensemble, ce point particulier comme un gros plan, ce temps d'arrêt, cette partie pour le tout dont la représentation n'est que la dilatation.
"Macbeth (the notes)" réalise cet instant prodigieux de l'acteur, du comédien qui (seul visible sur scène) s'accorde au poète dans ce point de bascule joyeux et insensé. Ce point de grotesque et de sublime qui est le cœur du théâtre.
Dans ce spectacle qui mêle le bruit et la fureur, porté par la joie, il n'est qu'une voix entendue, celle du Poète dont l'acteur n'est que l'instrument.
La lyre d'Orphée était constituée d'une carapace de tortue. Dans "Macbeth (the notes)", David Ayala est une tortue qui est Falstaff qui est Macbeth.
C'est magnifique.
(1) Pour en citer quelques-uns : Peter Brook, Jan Kott, Denis Diderot mais pas que, etc…
(2) Avignon… mais pas que…
(3) Habitué aux talk-shows et blockbusters.
"Macbeth (the notes)"
D'après : William Shakespeare.
Traduction : Jean-Michel Déprats.
Écriture et adaptation : Dan Jemmett et David Ayala.
Mise en scène : Dan Jemmett.
Avec : David Ayala.
Collaboration artistique : Juliette Mouchonnat et Thierry Ganivenq.
Régie générale : Serge Oddos.
Production : Antisthène et Cie Les Petites Heures (F. Biessy).
Durée : 1 h 25.
Du 28 août au 13 octobre 2019.
Du mardi au samedi à 19 h, dimanche à 16 h.
Théâtre Lucernaire, Théâtre Rouge, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Traduction : Jean-Michel Déprats.
Écriture et adaptation : Dan Jemmett et David Ayala.
Mise en scène : Dan Jemmett.
Avec : David Ayala.
Collaboration artistique : Juliette Mouchonnat et Thierry Ganivenq.
Régie générale : Serge Oddos.
Production : Antisthène et Cie Les Petites Heures (F. Biessy).
Durée : 1 h 25.
Du 28 août au 13 octobre 2019.
Du mardi au samedi à 19 h, dimanche à 16 h.
Théâtre Lucernaire, Théâtre Rouge, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
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