Faire de sa propre histoire intime un spectacle et "s'imprégner des longues heures de veille à l'hôpital pour donner vie à celles et ceux qui n'ont pas la parole – ou très peu – et qui œuvrent en silence", Daniela Labbé Cabrera.
C'est ainsi qu'est né ce spectacle-documentaire pluridisciplinaire qui rend hommage, en grande partie, au personnel soignant luttant en silence, corps et âme, entre les murs des blocs opératoires aux lumières bleues et aux mobiliers réverbérants.
C'est pourtant La Vie, avec un grand V, qui (re)naît de cette froideur aseptisée, atmosphère par laquelle est passé le jeune enfant de la metteuse en scène d'origine chilienne, Daniela Labbé Cabrera résidant à présent à Paris.
L'une des malformations cardiaques les plus courantes fut longtemps connue sous le nom de "maladie des bébés bleus", malformation mortelle qui, sans intervention chirurgicale, empêche le fonctionnement normal entre le cœur et le poumon. On appelle également "cœur poumon" la machine qui permet de remplacer le cœur lors de cette opération.
C'est ainsi qu'est né ce spectacle-documentaire pluridisciplinaire qui rend hommage, en grande partie, au personnel soignant luttant en silence, corps et âme, entre les murs des blocs opératoires aux lumières bleues et aux mobiliers réverbérants.
C'est pourtant La Vie, avec un grand V, qui (re)naît de cette froideur aseptisée, atmosphère par laquelle est passé le jeune enfant de la metteuse en scène d'origine chilienne, Daniela Labbé Cabrera résidant à présent à Paris.
L'une des malformations cardiaques les plus courantes fut longtemps connue sous le nom de "maladie des bébés bleus", malformation mortelle qui, sans intervention chirurgicale, empêche le fonctionnement normal entre le cœur et le poumon. On appelle également "cœur poumon" la machine qui permet de remplacer le cœur lors de cette opération.
Prenons la liberté, à ce stade de mon article, de rendre hommage au Professeur Christian Cabrol, cardiologue et grand humaniste, qui réalise en 1968 la première greffe cardiaque en Europe et que j'ai eu l'énorme privilège de croiser quelques fois, de façon improbable, dans notre petit village perdu de nos vacances de bord de mer finistérien et dont la simplicité m'a toujours surprise.
Prenons aussi la liberté de lui dédier ce spectacle dont, à coup sûr, il aurait apprécié la qualité, le message et la fidélité à cet univers quotidien qui fut le sien de si longues années !
Porté par la jolie scénographie contemporaine de Salladhyn Khatir, ainsi que par les lumières harmonieuses de Jérémie Papin, le spectacle nous plonge dans un service de réanimation pédiatrique des plus réalistes, "sorte de huis clos des temps modernes", en immergeant le spectateur de manière élégante dans la réalité médicale d'une famille imaginaire (qui pourrait aussi être la nôtre).
Écrit à partir d'une enquête menée auprès de soignantes et soignants, de soignés(es), de parents, le résultat est très convaincant, quand bien même, ne le cachons pas, j'étais dubitative devant cet ambitieux projet, et que nous nous interrogions sur la nécessité de porter encore sur les planches un tel propos. L'univers médical ayant déjà souvent fait florès au théâtre. "Mais le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas…".
Prenons aussi la liberté de lui dédier ce spectacle dont, à coup sûr, il aurait apprécié la qualité, le message et la fidélité à cet univers quotidien qui fut le sien de si longues années !
Porté par la jolie scénographie contemporaine de Salladhyn Khatir, ainsi que par les lumières harmonieuses de Jérémie Papin, le spectacle nous plonge dans un service de réanimation pédiatrique des plus réalistes, "sorte de huis clos des temps modernes", en immergeant le spectateur de manière élégante dans la réalité médicale d'une famille imaginaire (qui pourrait aussi être la nôtre).
Écrit à partir d'une enquête menée auprès de soignantes et soignants, de soignés(es), de parents, le résultat est très convaincant, quand bien même, ne le cachons pas, j'étais dubitative devant cet ambitieux projet, et que nous nous interrogions sur la nécessité de porter encore sur les planches un tel propos. L'univers médical ayant déjà souvent fait florès au théâtre. "Mais le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas…".
Les planches auraient-elles le privilège de "porter" la souffrance et le soin de façon subtile et toute particulière, en délivrant à elles seules un message différent des autres arts ? Peut-être.
Le théâtre, n'est-ce pas l'homme qui parle à l'homme des histoires d'hommes ? Ce sont des intentions très légitimes et très louables, à la portée universelle, qui ont poussé le collectif I am a bird now et sa metteuse en scène à créer ce spectacle.
Certes, le résultat est probant, porté par les cinq comédiennes et comédiens interprétant quatorze personnages distincts. Pourtant juste dans leurs interprétations respectives, je suis plus partagée quant au choix du synopsis, optant pour un retour en arrière, tout comme celui de voix multiples des personnages qui procurent, par moments, une sorte de fourvoiement dans l'histoire. Encore une fois, partir de l'intime pour en bâtir un message universel relève d'une énorme gageure.
Tantôt interpellé par la parole d'un chirurgien, d'un père, d'un jeune interne, d'une infirmière, de la grand-mère, de la mère bien sûr, d'un médecin ou encore d'un cardio-pédiatre, le public pourrait peut-être s'y perdre quelque peu.
Le théâtre, n'est-ce pas l'homme qui parle à l'homme des histoires d'hommes ? Ce sont des intentions très légitimes et très louables, à la portée universelle, qui ont poussé le collectif I am a bird now et sa metteuse en scène à créer ce spectacle.
Certes, le résultat est probant, porté par les cinq comédiennes et comédiens interprétant quatorze personnages distincts. Pourtant juste dans leurs interprétations respectives, je suis plus partagée quant au choix du synopsis, optant pour un retour en arrière, tout comme celui de voix multiples des personnages qui procurent, par moments, une sorte de fourvoiement dans l'histoire. Encore une fois, partir de l'intime pour en bâtir un message universel relève d'une énorme gageure.
Tantôt interpellé par la parole d'un chirurgien, d'un père, d'un jeune interne, d'une infirmière, de la grand-mère, de la mère bien sûr, d'un médecin ou encore d'un cardio-pédiatre, le public pourrait peut-être s'y perdre quelque peu.
Cela dit, le pari est largement gagné et "Cœur-Poumon" nous offre des moments de "vie théâtrale" très émouvants et très esthétiques qui ne basculent pas dans l'écueil du pathos. La scénographie de Sallahdyn Khatir est fluide et comme chorégraphiée ; et l'ensemble des interprètes valsent littéralement autour d'une grande porte tournante qu'il faut savamment guider. Une allégorie, peut-être, du cœur du bébé.
Rien d'ostentatoire dans la dramaturgie de Daniela Labbé Cabrera assistée de Younes Anzane. Juste l'essentiel de ce qui doit être porté sur scène pour nous immerger dans ce lieu clos où la vie doit jaillir coûte que coûte.
Le public voyage entre documentaire et fiction, entre pulsions de vie et de mort, rituels orchestrés des soignants(es) et attente insoutenable des parents. Le tout justement interprété et agrémenté d'un son et de lumières consolantes.
Rien d'ostentatoire dans la dramaturgie de Daniela Labbé Cabrera assistée de Younes Anzane. Juste l'essentiel de ce qui doit être porté sur scène pour nous immerger dans ce lieu clos où la vie doit jaillir coûte que coûte.
Le public voyage entre documentaire et fiction, entre pulsions de vie et de mort, rituels orchestrés des soignants(es) et attente insoutenable des parents. Le tout justement interprété et agrémenté d'un son et de lumières consolantes.
"Cœur-Poumon"
Texte : Daniela Labbé Cabrera.
Mise en scène : Daniela Labbé Cabrera.
Assistante mise en scène: Léa Casadamont.
Dramaturgie : Youness Anzane.
Avec : Hugues Dangréaux, Bastien Ehouzan, Julie Lesgages, Marie Rahola, Anne-Élodie Sorlin.
Collaboration artistique : Youness Anzane, Constance Arizzoli, Dr Fanny Bajolle, Kévin Le Berre, Dr Claudio Zamorano, Franck Frappa.
Scénographie et construction : Sallahdyn Khatir.
Création vidéo : Franck Frappa.
Musiques : Bach, Mendelssohn, Gluck, Schumann, Hendel, Schubert.
Son, musique : Julien Fezans.
Costumes : Élise Le Du.
Chorégraphie : Cécile Robin Prévalée et Daniela Labbé Cabrera.
À partir de 14 ans.
Durée : 1 h 45.
Du 4 au 25 novembre 2023.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30.
Théâtre de la Tempête, Salle Copi, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> la-tempete.fr
Tournée
23 janvier 2024 : Espace Culturel Boris Vian, Les Ulis (91).
8 février 2024 : Théâtre Jean Lurçat – Scène Nationale, Aubusson (23).
Texte : Daniela Labbé Cabrera.
Mise en scène : Daniela Labbé Cabrera.
Assistante mise en scène: Léa Casadamont.
Dramaturgie : Youness Anzane.
Avec : Hugues Dangréaux, Bastien Ehouzan, Julie Lesgages, Marie Rahola, Anne-Élodie Sorlin.
Collaboration artistique : Youness Anzane, Constance Arizzoli, Dr Fanny Bajolle, Kévin Le Berre, Dr Claudio Zamorano, Franck Frappa.
Scénographie et construction : Sallahdyn Khatir.
Création vidéo : Franck Frappa.
Musiques : Bach, Mendelssohn, Gluck, Schumann, Hendel, Schubert.
Son, musique : Julien Fezans.
Costumes : Élise Le Du.
Chorégraphie : Cécile Robin Prévalée et Daniela Labbé Cabrera.
À partir de 14 ans.
Durée : 1 h 45.
Du 4 au 25 novembre 2023.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30.
Théâtre de la Tempête, Salle Copi, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e, 01 43 28 36 36.
>> la-tempete.fr
Tournée
23 janvier 2024 : Espace Culturel Boris Vian, Les Ulis (91).
8 février 2024 : Théâtre Jean Lurçat – Scène Nationale, Aubusson (23).