© Benoît Jeannot.
"Un siècle d'industrie" est une pièce relatant la collaboration de la firme Topf und Söhne, spécialisée dans la construction d’incinérateurs, et qui durant la seconde guerre mondiale s’est impliquée activement au côté du pouvoir nazi.
Les archives historiques ont levé le voile, depuis les années quatre-vingt-dix, sur cette entreprise qui a fait faillite en 1994. Au-delà de la valeur historique marquée du coin de l’évidence, les historiens ont fait état d’une implication active des employés, dont l’ingénieur en chef Kurt Prüfer, pour développer et optimiser les capacités d'incinération des fours crématoires.
Les archives historiques ont levé le voile, depuis les années quatre-vingt-dix, sur cette entreprise qui a fait faillite en 1994. Au-delà de la valeur historique marquée du coin de l’évidence, les historiens ont fait état d’une implication active des employés, dont l’ingénieur en chef Kurt Prüfer, pour développer et optimiser les capacités d'incinération des fours crématoires.
© Benoît Jeannot.
L’atmosphère est presque froide avec des moments de tension et de violence. Celle-ci transpire dans les mots et les attitudes. Les sentiments sont écartés. Tout devient pulsions de mort. Le jeu des lumières est blafard, parfois mate et participe au jeu oppressant de la pièce. Nous sommes dans un rapport à l’autre fait de violence et de soumission.
Entre chaque scène, une petite musique casse presque gaiement le rythme de la pièce. La guerre fait rage, un génocide s’ordonne mais chacun mène sa petite vie comme un train-train quotidien.
C’est superbe dans le jeu avec une approche spontanée et naturelle qui déshabille le théâtre d’un maquillage de circonstance qui n’a pas lieu d’être ici et dont la réalité historique devient le terreau. La guerre est vue dans les coulisses, l’Holocauste derrière le bureau du directeur Kolbe. La construction de fours crématoires, son industrialisation, les commandes du IIIe Reich, ses exigences, et l’implication active de Topf und Söhne, tout est mis en lumière.
Entre chaque scène, une petite musique casse presque gaiement le rythme de la pièce. La guerre fait rage, un génocide s’ordonne mais chacun mène sa petite vie comme un train-train quotidien.
C’est superbe dans le jeu avec une approche spontanée et naturelle qui déshabille le théâtre d’un maquillage de circonstance qui n’a pas lieu d’être ici et dont la réalité historique devient le terreau. La guerre est vue dans les coulisses, l’Holocauste derrière le bureau du directeur Kolbe. La construction de fours crématoires, son industrialisation, les commandes du IIIe Reich, ses exigences, et l’implication active de Topf und Söhne, tout est mis en lumière.
© Benoît Jeannot.
Nous sommes loin du phrasé, de l’explication historique. Le spectateur entre directement dans l’Histoire avec des journées de travail qui racontent l’horreur, l’horreur commandé derrière un bureau où les commandes de fours crématoires s’enfilent, s’enchaînent sur fond de trame génocidaire.
Nous sommes face à un théâtre de responsabilité, un théâtre qui rappelle l’homme à sa condition de maillon d’une grande chaîne humaine où la responsabilité de chacun est liée à celle des autres. Les mots de Marc Dugowson ne sont ni de lyrisme, ni de poésie. Ils sont marqués au fer rouge de la cruauté humaine. Ici, on ordonne. Là, on décide. Plus loin on assume un profit au dépend du genre humain. Là, on s’aveugle. Plus loin, on s’implique jusqu’au fanatisme.
La pièce interpelle à plus d’un titre de par son rendu historique et artistique. C’est superbe de vérité et de truculence et c’est un beau témoignage où le théâtre est au service de l’Histoire.
Nous sommes face à un théâtre de responsabilité, un théâtre qui rappelle l’homme à sa condition de maillon d’une grande chaîne humaine où la responsabilité de chacun est liée à celle des autres. Les mots de Marc Dugowson ne sont ni de lyrisme, ni de poésie. Ils sont marqués au fer rouge de la cruauté humaine. Ici, on ordonne. Là, on décide. Plus loin on assume un profit au dépend du genre humain. Là, on s’aveugle. Plus loin, on s’implique jusqu’au fanatisme.
La pièce interpelle à plus d’un titre de par son rendu historique et artistique. C’est superbe de vérité et de truculence et c’est un beau témoignage où le théâtre est au service de l’Histoire.
"Un siècle d'industrie"
© Benoît Jeannot.
Texte : Marc Dugowson.
Mise en scène : Hugo Malpeyre.
Collaboration artistique : Fabio Godinho.
Avec : Mathieu Lourdel, Naïs El Fassi, Tristan Gonzalez, Gaétan Delaleu, Vladimir Golicheff, Dina Milosevic, Maxime Berdougo.
Scénographie : Emmanuelle Chiappone-Piriou et Josselin Vamour.
Création lumières : Delphine Perrin.
Spectacle du 24 octobre au 4 novembre 2012.
Du mercredi au samedi à 20 h 30 et dimanche à 17 h.
Théâtre de l'Opprimé, Paris 12e, 01 43 45 81 20.
>> theatredelopprime.com
Mise en scène : Hugo Malpeyre.
Collaboration artistique : Fabio Godinho.
Avec : Mathieu Lourdel, Naïs El Fassi, Tristan Gonzalez, Gaétan Delaleu, Vladimir Golicheff, Dina Milosevic, Maxime Berdougo.
Scénographie : Emmanuelle Chiappone-Piriou et Josselin Vamour.
Création lumières : Delphine Perrin.
Spectacle du 24 octobre au 4 novembre 2012.
Du mercredi au samedi à 20 h 30 et dimanche à 17 h.
Théâtre de l'Opprimé, Paris 12e, 01 43 45 81 20.
>> theatredelopprime.com