Chacun de ses concerts laisse décidément une trace profonde. Thomas Hengelbrock nous avait bouleversés lors de son concert d'intronisation à la tête de l'Orchestre de Paris il y a un an. Le chef réussissait brillamment alors son examen de passage auprès du public de la Philharmonie en montrant à la fois sa science des programmes originaux (avec un rapprochement passionnant entre Bach et Zimmermann) et son art incomparable de chef, capable d'emmener les musiciens sur de nouvelles voies.
Le concert donné en octobre dans la même Grande Salle Pierre Boulez à la tête de sa phalange, le NDR Elbphilharmonie Orchester, reprenant en partie le programme d'ouverture de la Philharmonie de Hambourg, laissait une même empreinte indélébile. Architecte humaniste et ingénieur des œuvres, Thomas Hengelbrock y projetait un dessein jubilatoire ; dessiner un arc du Prélude de "Parsifal" via les "Reminiszenz" de Wolfgang Rihm jusqu'à la première symphonie de Mahler, la "Titan". Un chef qui n'a pas de plus grande priorité que de faire tomber les barrières entre les répertoires et les époques et dont on sent à la fois le respect et l'exigence vis à vis des musiciens.
Poète à ses heures, Thomas Hengelbrock est aussi un pédagogue. L'homme, généreux, ne pouvait qu'être très attaché à la transmission. C'est ainsi qu'il a réuni les forces pléthoriques de l'orchestre, du chœur en résidence à la Philharmonie et celles des jeunes interprètes du CNSMD de Paris, ainsi que le Chœur Philharmonique du COGE - formé d'étudiants des grandes écoles.
Le concert donné en octobre dans la même Grande Salle Pierre Boulez à la tête de sa phalange, le NDR Elbphilharmonie Orchester, reprenant en partie le programme d'ouverture de la Philharmonie de Hambourg, laissait une même empreinte indélébile. Architecte humaniste et ingénieur des œuvres, Thomas Hengelbrock y projetait un dessein jubilatoire ; dessiner un arc du Prélude de "Parsifal" via les "Reminiszenz" de Wolfgang Rihm jusqu'à la première symphonie de Mahler, la "Titan". Un chef qui n'a pas de plus grande priorité que de faire tomber les barrières entre les répertoires et les époques et dont on sent à la fois le respect et l'exigence vis à vis des musiciens.
Poète à ses heures, Thomas Hengelbrock est aussi un pédagogue. L'homme, généreux, ne pouvait qu'être très attaché à la transmission. C'est ainsi qu'il a réuni les forces pléthoriques de l'orchestre, du chœur en résidence à la Philharmonie et celles des jeunes interprètes du CNSMD de Paris, ainsi que le Chœur Philharmonique du COGE - formé d'étudiants des grandes écoles.
Dans un programme reprenant les fondamentaux de l'Orchestre de Paris (en cette année de commémoration de ses cinquante ans), avec la "Bacchanale" de Jacques Ibert (composée en 1965 pour la BBC) et "L'Oiseau de Feu" d'Igor Stravinski créé pour les Ballets Russes à Paris (en 1910), étaient choisis aussi "La Première Nuit de Walpurgis" de Mendelssohn et le "Peer Gynt" d'Edvard Grieg en version scénique (avec Éric Ruf en récitant).
Si la "Bacchanale" de Ibert n'est pas une pièce inoubliable, la Suite n° 2 de Stravinski, "L'Oiseau de Feu", quant à elle, révélait ses prestiges grâce au travail du chef sur les couleurs, le rythme, les dynamiques et les nuances ; les musiciens les plus expérimentés guidant avec feu de jeunes pousses très investies (dont un basson superbe et un génial percussionniste). Tous emportés dans les divers épisodes du récit, du lent orage des cordes de l'introduction aux scintillements sonores de l'apparition des Princesses jusqu'au fortissimo diabolique de la mort de Kastcheï. Avec d'authentiques siffleurs, imitateurs d‘oiseaux, postés en hauteur, dont les interventions encadraient la pièce.
La force tellurique de ces "Mondes Fantastiques" (thème des concerts du week-end) se confirmait avec la cantate opus 60 de Mendelssohn, inspirée par Goethe, "Die Erste Walpurgisnacht". Cet hymne au paganisme, mettant en scène des druides chassant leurs vainqueurs (les Chrétiens mis en déroute par de faux démons), est une "ballade" (dixit Mendelssohn) divisée en neuf numéros. Un oratorio profane parmi les plus puissants du compositeur avec ses "chants printaniers (…) ses cris de hiboux" et son "vacarme" de sorcières (Lettre du 22/02/1831).
Si la "Bacchanale" de Ibert n'est pas une pièce inoubliable, la Suite n° 2 de Stravinski, "L'Oiseau de Feu", quant à elle, révélait ses prestiges grâce au travail du chef sur les couleurs, le rythme, les dynamiques et les nuances ; les musiciens les plus expérimentés guidant avec feu de jeunes pousses très investies (dont un basson superbe et un génial percussionniste). Tous emportés dans les divers épisodes du récit, du lent orage des cordes de l'introduction aux scintillements sonores de l'apparition des Princesses jusqu'au fortissimo diabolique de la mort de Kastcheï. Avec d'authentiques siffleurs, imitateurs d‘oiseaux, postés en hauteur, dont les interventions encadraient la pièce.
La force tellurique de ces "Mondes Fantastiques" (thème des concerts du week-end) se confirmait avec la cantate opus 60 de Mendelssohn, inspirée par Goethe, "Die Erste Walpurgisnacht". Cet hymne au paganisme, mettant en scène des druides chassant leurs vainqueurs (les Chrétiens mis en déroute par de faux démons), est une "ballade" (dixit Mendelssohn) divisée en neuf numéros. Un oratorio profane parmi les plus puissants du compositeur avec ses "chants printaniers (…) ses cris de hiboux" et son "vacarme" de sorcières (Lettre du 22/02/1831).
Des interventions des druides (avec le baryton exceptionnel de Michael Volle et la très belle basse Edwin Fardini) suivant une célébration chorale du printemps au déferlement sonore de la deuxième partie, cette Nuit éblouissait. Les deux cents chanteurs, dirigés avec la précision habituelle de Thomas Hengelbrock, formaient bien ce chœur "formidable" dont rêvait le compositeur allemand. L'orchestre, avec ses cordes flexibles, ses cuivres et ses percussions sorciers, n'étant pas avare en imprécations du plus grand effet.
Le concert s'est achevé avec "Peer Gynt", une musique de scène commandée à Grieg par le dramaturge Henryk Ibsen pour sa pièce, ici donnée dans une version plus rare et plus complète (onze extraits sur vingt-six originalement composés) avec récitant. On ne présente plus cette œuvre, qui a rendu célèbre le compositeur norvégien avec ses hits repris partout. Avec son inspiration populaire stylisée et son génie mélodique, l'écriture d'Edvard Grieg caractérise génialement chaque scène et chaque personnage.
Le concert s'est achevé avec "Peer Gynt", une musique de scène commandée à Grieg par le dramaturge Henryk Ibsen pour sa pièce, ici donnée dans une version plus rare et plus complète (onze extraits sur vingt-six originalement composés) avec récitant. On ne présente plus cette œuvre, qui a rendu célèbre le compositeur norvégien avec ses hits repris partout. Avec son inspiration populaire stylisée et son génie mélodique, l'écriture d'Edvard Grieg caractérise génialement chaque scène et chaque personnage.
Avec cette musique jouissive et vraiment théâtrale donc, pas besoin de mots. Ainsi on regrette presque les interventions - pourtant faites avec talent - d'Éric Ruf qui la couvre parfois (par exemple dans "La Chanson de Solveig"). Là encore l'orchestre tutoie les sommets - comme à chaque fois qu'un chef possède les ressources pour les y emmener. Thomas Hengelbrock, à sa façon bienveillante et passionnée, est ce formidable (druide et) guide pour l'Orchestre de Paris.
Concert entendu le 11 novembre 2017.
Prochains concerts de l'Orchestre de Paris :
>> philharmoniedeparis.fr
Concert entendu le 11 novembre 2017.
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